A l'ombre des ténors de l'annualisation que sont Call of Duty, FIFA ou Just Dance, Football manager poursuit son petit bonhomme de chemin, attirant chaque année des milliers d'entraîneurs en herbe par sa dimension simulation prononcée. Toujours plus complet et adapté aux évolutions du monde du football, le titre s'offre un cru 2017 qui incitera une nouvelle fois les amateurs du genre à se poser LA question : Faut-il craquer et repasser à la caisse ou rester sur la précédente édition ?
Précisons avant toute chose qu'évidemment, Football Manager 2017 reprend dans les grandes largeurs ce qui a fait le sel de la série et nous ne reviendrons évidemment pas sur l'ensemble de ces éléments. Sachez juste que vous y incarnez toujours un entraîneur à la tête d'une équipe dont vous devez gérer les moindres aspects, des discours aux transferts en passant par l’entraînement et la tactique.
Silence, ça tweete
Première nouveauté plutôt facile à repérer, les réseaux sociaux se font une plus grande place au cœur d'une interface légèrement revue pour l'occasion. On notera d'ailleurs que cette dernière s'avère encore meilleure que la précédente, déjà parvenue à un niveau pas loin d'être optimal dans Football Manager 2016. Les réseaux sociaux, donc, sont ici surtout mis en avant via un fil d'information évoquant le célèbre Twitter. Plutôt amusant, ce réseau servira principalement à vous informer et soulager par la même occasion votre boite mail, tout en apportant quelques éléments divertissants : la gronde des supporters, les remarques des journalistes… Sans être incroyable d'innovation, l'idée a le mérite d'apporter un brin d'immersion supplémentaire dans un monde du football plus que jamais connecté.
D'ailleurs, il est tout à fait possible de s'appuyer sur les réactions de certains joueurs et agents via les réseaux sociaux pour cerner la faisabilité ou non d'un transfert. Ces derniers sont d'ailleurs bien mieux intégrés et adoptent un comportement plus authentique, vous incitant à la jouer plus fine lors des négociations tout en suivant les guégerres que peuvent se livrer les agents dès qu'il s'agit de s'attacher les services d'un joueur prometteur.
Nouveaux rôles pour un nouveau staff
Autre nouveauté intéressante, différents postes se sont immiscés dans l'organigramme du club, offrant un regard neuf sur la gestion globale du staff de l'équipe. Le chercheur en sciences du sport, tout d'abord, est notamment censé apporter un rôle de soutien au préparateur physique en améliorant la récupération des blessures. Ensuite, l'analyste de données vous permet d'accéder à une version peaufinée des rapports de match et sera un complément majeur à court terme. On reste toutefois plus sceptique sur le premier nouveau poste cité, qui ne nous a pas empêché de constater un nombre très important de blessures au sein de notre effectif.
Un numéro d'équilibriste
S'il faudrait jouer quelques centaines d'heures pour espérer juger avec une précision chirurgicale l'équilibre de cet épisode, quelques tendances peuvent déjà en être dégagées. On notera ainsi que les latéraux semblent moins enclins à truster les meilleures notes, aucun poste ne se dégageant au cours de notre partie. De même, on constate de moins en moins de recrutements incohérents à mesure que le mercato avance : les rares transferts plus surprenants au premier coup d’œil étaient finalement justifiés par une méforme prolongée du joueur ou une concurrence accrue au sein d'un club dans lequel il n'avait pas réussi à s'imposer.
Brexitant ?
En choisissant de tenir compte du Brexit, Football Manager a fait un pas supplémentaire vers le réalisme, ajoutant d'ailleurs une part de hasard dans le déroulement de votre partie. En effet, il sera possible – au choix – de vous retrouver dans une situation optimale avec l'Angleterre décidant de rester dans l'Union Européenne, une situation intermédiaire avec un départ accompagné de mesure limitant les difficultés de recrutement, ou bien un départ « total », ayant pour conséquence de vous compliquer énormément la tâche avec un système de permis de travail plus exigeant. Avec cette démarche apportant un peu de surprises dans votre partie, Football Manager 2017 se dote d'un élément particulièrement fun qui devrait bousculer les habitudes des aficionados de la Premier League.
Moteur désuet, mais en progrès
Sans surprise, le moteur de match ne sera une nouvelle fois pas un argument majeur pour inciter les joueurs à sauter le pas. En revanche, on appréciera tout de même l'introduction de nouveaux plans et d'animations un soupçon mieux rendus, ce qui tend à gommer progressivement le retard accumulé par la série sur ce point. Reste qu'une part des habitués – dont votre humble serviteur - vont sans doute privilégier une nouvelle fois l'ancien affichage 2D en attendant une avancée significative du rendu des matches sur la série. Autre nouveauté qui aura le mérite de décrocher quelques sourires à ceux qui oseront l'essayer, il est possible d'utiliser l'une de ses photos pour recréer le visage de son entraîneur, pour un rendu in-game… désastreux. Malgré nos nombreux essais, nous n'avons jamais réussi à obtenir un résultat visuellement satisfaisant et bien qu'il ne s'agisse que d'un ajout accessoire, il n'aura pas brillé par sa présence.
Points forts
- Contenu toujours aussi dantesque
- Plus de cohérence dans les recrutements
- Les latéraux légèrement nerfés
- Les "coulisses" du football encore mieux intégrés (réseaux sociaux, agents...)
- L'introduction du Brexit
- Des efforts de mise en scène sur le moteur de match...
Points faibles
- … mais une modélisation 3D toujours datée
- L'infirmerie est toujours pleine
- Un peu léger en terme d'innovations
- Créer son entraîneur sur une photo, idée ratée
Paradoxal, c'est le terme convenant le mieux à ce nouveau Football Manager qui parvient d'un côté à proposer une expérience pleine de nouvelles subtilités, tout en nous donnant l'impression de ne pas s'être renouvelée en surface. Une nouvelle fois, c'est en creusant en profondeur que nous déterrerons quelques bonnes surprises, allant de recrutements plus cohérents – un ou deux loupés ne sont toutefois pas à exclure – à un moteur en progrès en passant par une présence importante des coulisses du football, via l'intégration plus prononcée des réseaux sociaux. Du mieux donc, par le biais de retouches à la marge qui assurent d'un résultat global toujours aussi copieux. On regrettera toutefois que le moteur 3D s'avère encore bien peu immersif et qu'il n'y ai rien à se mettre sous la dent du côté des nouveautés majeures. Au moins, il reste encore de la marge à une série toujours en quête de la simulation ultime.