On ne le dit pas souvent mais le studio milanais est constitué de passionnés de mécanique, qui font tout pour retranscrire les sensations éprouvées au volant d'une voiture ou d'une moto. Pourtant, malgré cette connaissance du sujet, ils optent généralement pour un compromis entre arcade et simulation afin ne se frustrer personne. Pour Ride 2, et au risque de décevoir les fanas de réalisme, c'est avant tout le plaisir du pilotage qui prime. Les modèles physiques, s'ils s'en approchent, ne sont pas aussi précis que ceux d'un Tourist Trophy et il en est de même pour les collisions et les sorties de piste. À l'inverse, on fonce à toute vitesse à travers des paysages variés, tout en profitant de motos très agréables à dompter. Que les férus de simulation se rassurent tout de même, il est tout à fait possible de désactiver la totalité des aides (hors-piste, contrôle de traction, trajectoire, freinage...) afin de se rapprocher, au mieux, du véritable comportement d'une moto. Et quand on sait à quel point le genre se fait assez discret sur nos machines, c'est plutôt pas mal !

CONTENU DE CHAMPION

Pour cette suite, Milestone n'a pas fait les choses à moitié et s'est attelé à supprimer la redondance du premier épisode. En complément de la trentaine de circuits aux destinations variées, le jeu donne accès à plus de 170 bécanes de différentes catégories. Désormais, en plus des classes H2/H2R, Race Supersports, Endurance et Race Superbikes, vous pouvez piloter en Supermoto, Naked ou encore Sportbikes. Les réactions étant très différentes d'une cylindrée à une autre, il faut vraiment prendre son temps pour maîtriser le comportement de chaque bolide. En ce sens, on comprend difficilement l'absence d'un mode d'apprentissage, notamment avec la catégorie Supermoto et son pilotage "tout en glissade". Il est aussi regrettable que les circuits ne proposent aucune section avec de la terre et des bosses (on les voit au loin sans pouvoir y aller !). Mais cela démontre bien la volonté des développeurs de pousser le contenu à son paroxysme. Celle-ci se traduit notamment par la présence de 18 des fabricants les plus importants de la discipline (Aprilia, Ducati, Kawasaki, Yamaha, Honda, Suzuki, KTM, Triumph... ) à laquelle vient s'ajouter un attirail très complet afin de customiser votre bécane. Plus de 1 200 pièces sont ainsi présentes pour embellir votre bolide mais aussi booster ses performances. Il en est de même pour votre avatar qui pourra, au fil des courses, glaner différents éléments de personnalisation (casque, gants, blouson, etc.). Sur le plan du contenu, Ride 2 ne se moque vraiment pas des joueurs et on apprécie de pouvoir courir à la fois sur de véritables circuits (Nurburgring, Monza, Macao...) mais aussi des pistes fictives en Indonésie, Grèce ou encore Japon.

Du côté des modes de jeu, les développeurs ont choisi la voie de l'efficacité. En dehors des options habituelles (course rapide, chronométrée, championnat...), le joueur peut compter sur un mode carrière repensé. Les épreuves du World Tour (c'est son nom) permettent ainsi de naviguer entre les différentes courses et catégories de moto, ce qui rend la progression moins monotone. Au fil des victoires, le joueur obtient des jetons qu'il peut utiliser pour débloquer des épreuves ou des machines inédites. Ride 2 propose également, et c'est assez rare pour le souligner, un mode en écran splitté. Certes, les pilotes ne sont qu'au nombre de six et l'intérêt de la chose devient vite répétitif mais c'est toujours sympa de pouvoir défier ses amis sur un même écran. En ligne, ce sont douze joueurs qui se défient sur la piste et il existe quelques variantes inédites comme des challenge d'accélération et des défis avec des cônes. En parlant de défis, sachez qu'il existe également des épreuves quotidiennes et hebdomadaires, dans la veine d'un Dirt Rally, permettant de récolter de nombreux jetons. Bref, difficile d'attaquer Ride 2 sur son contenu !

LA PATTE MILESTONE ?

Sans être des étrons, on ne peut pas dire que les jeux du studio italien brillent de mille feux. Pour Ride 2, le résultat est là encore mi-figue, mi-raisin. Si le jeu reste joli, avec des paysages réussis et des modélisations de qualité, il pêche tout de même dans le détail des textures et les bugs que l'on croise à gauche et à droite. Sobre mais coloré, il offre ainsi un rendu honorable mais demeure, dans l'ensemble, inégal. Certains décors sont vraiment agréables à l'œil tandis que d'autres sont bien plus plats et décevants. Ce n'est clairement pas avec ce titre que vous allez mettre à genoux votre PC ou vos consoles mais il s'avère plus efficace que son aîné. Au niveau du réalisme, on regrette encore que l'intelligence artificielle soit à l'image des autres productions Milestone (standard, sans fougue, sans génie) et qu'il n'y ait aucun impact sur les motos en cas de chute. L'autre problème vient des collisions qui peuvent être permissives comme sans pitié. Se gaufrer lamentablement est un peu le propre de tout joueur qui débute dans Ride 2 mais c'est aussi ce qui fait le charme de cette production.