
L’art de recycler s’est emparé du marché du jeu vidéo depuis plus d’une décennie. Un phénomène omniprésent à l’origine des vagues de Remaster, Remake, Reboot et autres Definitive Edition accostant régulièrement sur nos rives. Tandis que Techland et Deep Silver se débattent face à des hordes de zombies, le studio Flying Wild Hog ressort du placard son FPS Hard Reset (lancé en 2011 sur PC uniquement) dans une version Redux. Univers cyberpunk et gunfights nerveux font toujours la sève de ce jeu de tir délaissant le récit au profit de l’action pure et dure. Et cette version peaufinée propulse sa révolution mécanique sur consoles de salon également.
En plein développement de Shadow Warrior 2, second épisode de sa licence phare, Flying Wild Hog s’autorise un aparté cyberpunk avec Hard Reset Redux, une version “remasterisée” d’un FPS ayant reçu un accueil mitigé de la part de la part de la presse et du public. En cause, sa direction artistique sommaire, une campagne solo prévisible et des affrontements bien trop souvent déséquilibrés. 5 ans plus tard, Beozar City refait surface et avec elle le soulèvement des machines et le retour en force du Fast FPS d’antan.
Les beaux restes du Fast FPS
Hard Reset ne faisait pas dans la dentelle et sa version 2016 conserve cet état d’esprit résolument “old school” par son approche à la fois brutale et viscérale des combats pour une expérience sans concession. Les affrontements n’ont en aucun cas perdu de leur nervosité et de leur explosivité. Vagues d’ennemis en pagaille, pétoires crachant du plomb et tout autre projectile à même de pulvériser de la chair et du métal… Hard Reset Redux se voulait l’héritier des Serious Sam et Painkiller. Récit abscons, simple prétexte pour un défouloir assurément violent. Et pourtant la formule a subi quelques réajustements.






En premier lieu, la courbe de difficulté a été lissée et grand bien lui en fasse. Dans cette version Redux, les piques de difficulté ont tout bonnement été poncés afin de garantir une expérience de jeu plus fluide, ôtant de fait cette frustration face à un challenge en dents de scie. Ainsi, plusieurs séquences furent modifiées. Et cette fluidité se retrouve dans les nouveaux mouvements accordés à notre héros. Les Dash Move font donc leur apparition. Tirés de Shadow Warrior, ces derniers permettent d’esquiver les attaques ennemies aussi bien au corps à corps qu’à distance. Et si l’adversaire tend à se rapprocher, le cyber-katana s'avèrera redoutable. Destructrice à souhait, cette arme de mêlée fera des merveilles face aux hordes de cyber-zombies, fraîchement ajoutés à un bestiaire d’ores et déjà fourni.
Hard Reset Redux : Émincé de robots au katana
Une restauration en demi-teinte
Cette édition Redux existe avant tout pour sa refonte graphique, tout du moins sur le papier. Ayant vu le jour en 2011, le FPS de Flying Wild Hog s’offre les services du Roadhog Engine, le moteur utilisé sur Shadow Warrior 2, afin d’obtenir des graphismes plus proches des prérequis actuels. En théorie, “ambient occlusion”, effets de particules et gestion des éclairages (SSAO...) agrémentent des visuels ayant souffert du poids des années. Malgré quelques effets aguicheurs et une réalisation propre, Hard Reset Redux n’a de Redux que le nom oscillant entre l'attendu et le correct. Sur PC, les textures bavent par moment pour une version 2016 parfois en dessous de l’originale à la différence des versions consoles plus abouties. Un comble ! À sa décharge, le framerate sur la version PC tourne à plein régime, le compteur de fps frôlant les 400 (200 pour la version de 2011).
A la conquête du marché console
Un Fast FPS sur consoles. Une hérésie pour certains, une aubaine pour d’autres.Wolfenstein The New Order a enfoncé la porte du jeu de tir à la première personne sur consoles de salon avec sa nonchalance et son désir de tout exploser à l’écran sous une pluie d’effets pyrotechniques. Doom lui a emboîté le pas en mai 2016 annonçant une ère de prospérité pour les FPS ultras nerveux. Et Hard Reset Redux entend bien faire parler la poudre sur PlayStation 4 et Xbox One et donc manettes en mains. Que les adeptes de tableau de chasse se rassurent. La visée est certes différente, mais reste efficace que ce soit à distance ou en mêlée ; la bestialité du titre poussant notre héros à arroser à tout va dans l’espoir de survivre une minute de plus. Hard Reset Redux sur consoles se veut vivifiant et c'est bien là l'essentiel. Et le framerate soutient ce parti pris avec un titre à 60 images par seconde. Un gage de qualité pour un Fast FPS sur consoles.
Hard Reset Redux : Un Titan genou à terre






Test de Hard Reset sur PC (par Dinowan)
Annoncé en catimini et lancé encore plus discrètement, Hard Reset nous vient d'un jeune studio composé de vieux briscards aux CV bien remplis. On est d'autant plus étonné de voir ces gens expérimentés commettre une foule de bévues de débutants.
Si Flyng Wild Hog est un studio tout neuf, on trouve dans ses rangs des gens ayant travaillé sur The Witcher 2, BulletStorm ou surtout Painkiller. Rien d'étonnant donc à ce que leur première production, Hard Reset, soit un FPS bourrin dans la veine de ce dernier. Ici toutefois, il n'est nullement question de chasser les démons de l'enfer. Non, dans Hard Reset, on déglingue du robot au cours d'une guerre que l'humanité livre à ces aspirateurs un peu trop améliorés, ce qui nous donne le parfait prétexte à une ambiance cyberpunk assez classique, comprenez sombre, pluvieuse et illuminée de néons flashy. Seul face à l'adversité, vous allez devoir vous frayer un chemin à travers des niveaux linéaires en gardant le doigt fermement appuyé sur le clic gauche de la souris et toujours prêt à choper les bonus qui traînent afin de booster santé et armure.
Points forts
- Un Fast FPS rétro et explosif
- Un rééquilibrage de la courbe de difficulté
- Un cyber-katana et des cyber-zombies à découvrir
- Un framerate à 60 fps ou +
- Une expérience plaisante sur consoles
- Le prix : 19.99€ sur Steam et Xbox One / 23.99€ sur PS4
Points faibles
- Une refonte graphique minimaliste
- Un gameplay et un visuel subissant le poids des années
- Une version instable sur PC
Fils spirituel des licences Painkiller et Serious Sam, Hard Reset sort de sa retraite dans une version Redux à destination des PC, cela va sans dire, mais également des consoles de 8ème génération, une nouveauté. A l’exception d’un rééquilibrage de la difficulté et de quelques ajouts épars, l’aventure Redux conserve les forces et les faiblesses du jeu d’origine. La refonte graphique ne transperce jamais l’écran pour nous coller la baffe tant espérée malgré l’utilisation du Roadhog Engine. Et pourtant ce Hard Reset Redux ravive nos réflexes nés sur Doom & Co. et avec eux notre envie d’en découdre face à une horde d’ennemis dont les cadavres décharnés s’entassent à nos pieds sous une pluie de douilles et de plasma. Quant aux versions consoles, l’expérience s’avère agréable avec un framerate stable à 60fps et un comportement manette en main des plus plaisants.