Ys Chronicles 2, comme son nom l'indique, est la suite d'Ys Chronicles 1, et à ce titre, il est difficile d'en parler sans spoiler le premier épisode. Pour la faire courte, sachez que le jeu met en scène un jeune homme, Adol Christin, fasciné par les mythes, et en particulier, celui de la cité d'Ys, disparue du monde il y a des siècles. Bien décidé à en apprendre plus sur le sujet, il se lancera dans une quête épique qui l'amènera à affronter de nombreux périples et découvrir la vérité sur la destiné d'Ys. Après avoir vaincu le mal, ce brave Adol sera précipité sur un nouveau monde et c'est à cet instant précis que débute Ys Chronicles 2. Recueilli par les habitants du village voisin, Adol sera bien vite précipité dans une nouvelle aventure haute en couleur tournant autour des mystères de la ville d'Ys, qu'il devra percer (affrontant au passage une nouvelle horde d'ennemis tous plus puissants les uns que les autres). Si vous avez joué au premier épisode, vous ne devriez pas être trop déstabilisé par cette suite qui en reprend tout les codes, y compris dans le déroulement de la narration. Comme beaucoup de RPG des années 80's, l'histoire demeure assez directe et linéaire, sans trop de fioritures, ce qui ne l'empêche pas d'être très plaisante à suivre.

Une adaptation au poil

Si vous n'êtes pas familier de la série des Ys, le premier contact avec cet Ys Chronicles 2 risque d'être assez déplaisant. Comme de nombreux RPG du début des années 80's, ce titre s'avère relativement austère et avare en explication, ce qui peut engendrer une réaction de dégoût au premier abord. Une réaction d'autant plus vive avec Ys puisque le titre de Falcom propose un gameplay pour le moins particulier. Il s'agit en effet d'un Action RPG qui a pour originalité de ne pas proposer de bouton d'attaque, la seule manière d'infliger des dégâts aux ennemis résidant dans le fait de leur foncer dedans jusqu'à épuisement de leur barre de vie. Un système assez étrange, d'autant plus qu'il n'est pas expliqué dans les premières minutes du jeu, mais qui s'avère parfaitement adapté au support mobile. Les combats de boss à eux seuls valent le détours, ces derniers délivrant une foule d'attaques qui transforment cet Action RPG en Shoot'em Up ou presque. Que l'on joue avec les contrôles tactiles, ou bien avec une manette, seul le déplacement compte, et à ce niveau là, difficile de critiquer le travail effectué par DotEmu. Le stick virtuel s'avère suffisamment précis et réactif pour permettre une maîtrise quasi-parfaite d'Adol. Si le jeu à la manette demeure pour sa part encore relativement brouillon, gageons que les semaines à venir devraient laisser le temps aux développeurs de corriger le tir. Car ne nous voilons pas la face, Ys Chronicles 2 est un titre fait pour se jouer avec une manette à la main.

Découvrir les mécaniques qui régissent ce titre demandera tout de même un certain temps, car il présente de nombreux défauts hérités de son époque. Pour commencer, et comme nous l'avons souligné un peu plus haut, Ys Chronicles 2 ne propose que peu d'explications sur la manière de jouer, ou sur les objectifs à atteindre. A tel point que l'on se retrouvera bien souvent à errer durant de longues minutes en tentant de comprendre ce que le jeu attend de nous. S'il s'agissait d'une pratique courante par le passé, cela pourra être vu comme un obstacle par de nombreux joueurs peu habitués à l'exercice. Autre problème, et pas des moindres, l'interface du jeu est loin d'être un modèle d'ergonomie, et la navigation y est relativement pénible. Impossible par exemple de revenir en arrière. Pour changer d'onglet dans le menu, il faut quitter ce dernier. Un état de fait qui peut être très ennuyeux lorsque l'on souhaite s'équiper par exemple. Cette lourdeur dans la navigation s'avère au final extrêmement pénible, et l'on regrettera amèrement que DotEmu n'ait pas eu l'idée de modifier ce système ô combien archaïque.

Côté technique enfin, cet Ys Chronicles 2 offre une prestation tout à fait correcte. Graphiquement tout d'abord, le titre n'a pas pris une ride et s'en sort avec les honneurs. En jeu, les animations sont fluides, détaillées, et les sprites des personnages et des monstres demeurent très lisibles. Un point extrêmement important puisque le système de combat repose sur de nombreux indices visuels dans le comportement des monstres. La partie sonore pour sa part est sans doute l'une des plus grande réussite du jeu. La bande son énergique de Yuzo Koshiro (auteur de la mythique bande originale de Streets of Rage) accompagne à merveille l'action, et déploie toute sa maestria dans cette version mobile. Pour le reste, DotEmu a encore une fois fait les choses bien. Il est ainsi possible de découvrir le jeu dans ses deux version, celle de 2001 ou celle de 2009. On appréciera la présence d'un mode Time Attack, qui mettra les nerfs des joueurs à rude épreuve, ainsi qu'un système de sauvegarde automatique très bien fichu, et surtout très bien pensé pour l'usage mobile du jeu, permettant de quitter et reprendre sa partie à tout moment sans perdre ses données. Enfin, la présence d'une traduction française ravira les réfractaires à l'anglais.

• Test réalisé avec un iPhone 6 et manette Steelseries Nimbus