Le premier Lifeline... a connu un succès incontestable en introduisant dans la vie des joueurs un ou une (la question se pose toujours) astronaute en perdition nommé(e) Taylor dans une histoire prenante et remplie de suspense. L'auteur, Dave Justus, revient en force en proposant sur iOS et Android une nouvelle aventure entièrement textuelle. Toujours sur la base d’un système de notifications en temps réel, Lifeline 2 nous met en contact avec Arika, une jeune magicienne qui a besoin de notre aide pour récupérer des objets magiques afin de retrouver son frère. Ce qui est certain, c'est qu'elle mérite que l'on prenne un peu de notre temps pour la guider dans sa quête semée d'embûches.
Immersion au coeur de l'aventure
Tout change, enfin presque. Avec une nouvelle histoire et un nouveau personnage, Lifeline rompt avec l’épisode précédent et cherche à plonger le joueur dans une aventure totalement différente. Seul le gameplay reste inchangé : lors du premier lancement du jeu, il faut activer les notifications afin de recevoir les messages envoyés par notre interlocutrice, la fameuse Arika. L’aventure se déroulant sur plusieurs jours, il peut se passer de longues heures avant d’avoir des nouvelles de l’héroïne qui effectue des actions en temps réel. Par exemple, si elle doit emprunter une voiture pour se rendre dans un lieu situé à 90 kilomètres, inutile d’espérer avoir des nouvelles avant deux bonnes heures. Quelques innovations ont également été apportées et sont les bienvenues puisqu’elles permettent de dynamiser l’histoire. Tout d’abord, il est nécessaire d’entrer son prénom au début du jeu afin que notre interlocutrice l’utilise pour nous parler, de quoi renforcer un peu plus l’immersion dans les dialogues. Ensuite, le nouvel élément de gameplay le plus intéressant est sans nul doute la connexion établie qui permet d’entendre (enfin, lire) ce qui disent certains personnages rencontrés par Arika. La narration peut donc se faire à trois, ce qui ne manque pas de rendre les dialogues moins linéaires et de nous projeter encore plus dans l’aventure.
L’ensemble du jeu se résume à un texte qui défile longuement avec des interactions de temps à autre, il faut donc captiver le joueur ce que Lifeline 2 parvient parfaitement à faire. On suit avec attention la progression du personnage principal à travers une description méticuleuse de l’environnement qui l’entoure, de ce qui lui fait peur, de ses faiblesses ou même de petits moments à part remplis d’humour qui lui font oublier tous les malheurs qui lui arrivent. C’est après une dizaine de minutes que l’on commence à faire des choix qui changeront vraiment le cours de l’histoire et qui auront un impact sur l’avenir de notre interlocutrice. On peut également choisir de s’intéresser à ses sentiments, ce qui donnera lieu à des narrations passionnantes pour en savoir plus sur sa vie ou au contraire aller droit au but qui est, rappelons-le, de trouver des objets magiques.
Des choix qui ne resteront pas sans conséquences
Difficile de ne pas faire de comparaison avec le premier Lifeline. On regrette assez rapidement ce suspense qui s’installait entre le moment où l’on ordonnait au personnage de faire quelque chose et celui où il revenait vers nous, après une attente plus ou moins longue, pour raconter ce qui avait pu se passer. Le système de notifications en souffre et cette impression de communiquer par SMS avec un inconnu en danger est également moins forte. En effet, les périodes pendant lesquelles Arika ne répond plus ne concernent pas les moments les plus critiques de l’histoire et cela conduit à simplement attendre de ses nouvelles sans s’inquiéter des évènements en cours. De plus, lorsqu’elle se lance dans un combat ou s’aventure dans une zone dangereuse, on assiste souvent à la suite de l’histoire sans aucune attente alors qu’elle serait justifiée. À l’inverse, il arrive de recevoir des notifications peu intéressantes après une heure, simplement pour une bonne blague que notre héroïne jugeait bon de nous faire partager. Les moins enclins au second degré n’hésiteront pas à évoquer une lourdeur dont on pourrait se passer, avec une certaine légitimité il faut bien l’avouer. L’histoire n’est pas inintéressante, bien au contraire, mais il manque ces interruptions stressantes et imposées aux meilleurs moments qui faisaient la force du précédent épisode.
La narration implique malgré tout d’adopter une réelle stratégie afin que la progression se fasse sans trop de complications. Non seulement il faut imaginer par soi-même l’environnement décrit par Arika, mais en plus il est nécessaire de peser le pour et le contre de chaque décision. Par exemple, être patient et ne pas inciter Arika à se rendre directement dans un lieu où un combat l’attend peut être bénéfique puisqu’elle aura l’opportunité d’explorer les alentours et trouver de nouvelles armes qui faciliteront sa victoire. Chaque décision, même la plus insignifiante, peut donc avoir un impact pour la suite de l’aventure, ce qui oblige à prendre en compte les besoins de l’héroïne : si elle a besoin de reprendre des forces et qu’elle peut s’arrêter pour manger, il peut être utile de lui laisser un temps pour cela, mais attention une fois de plus à l’écouter attentivement afin que ce moment de repos ne se transforme pas en danger pour elle. Prendre de mauvaises décisions risque de lui infliger des souffrances qu’elle ne se privera pas de décrire et persister dans un choix qui n’est de toute évidence pas le bon risque de mettre sa vie en péril. Enfin, Arika peut donner des détails sur le caractère d'un personnage qu'elle s'apprête à rencontrer. Il sera important de les prendre en compte dans les futurs choix de réponses, au risque de passer à côté d’un élément essentiel ou d’une opportunité qui faciliterait la progression.
Il faut savoir que tous les choix ne sont pas primordiaux pour la suite de l’histoire, ce qui permet d’offrir une certaine rejouabilité qui est toujours appréciable. Ainsi, choisir une autre réponse à un moment précis ne changera pas forcément le cours de l’histoire, mais permettra d’avoir des interactions et des dialogues différents avant de retomber sur un élément clef du scénario. Une manière sympathique d’en apprendre un peu plus sur la vie de notre chère Arika. Attention à ne pas s’emballer, on se rend compte de quelques subterfuges puisqu’il arrive de se retrouver exactement au même point après avoir essayé les deux choix possibles. Il faut donc nuancer cette possibilité de recommencer encore et encore le jeu afin de tout découvrir, ce qui risquerait de vite devenir lassant.
- Test réalisé sur un iPad Air 2.
Points forts
- Une histoire prenante
- Une bonne durée de vie
- Le côté interactif qui prend en compte la plupart des choix pour la suite de l’histoire
- Une héroïne charismatique et attachante
Points faibles
- Des temps d’attente moins immersifs que dans le premier Lifeline
- Une bande-son qui n'est pas en rythme avec le récit
Dans la lignée de son prédécesseur, Lifeline 2 propose une histoire intéressante le temps de quelques jours et conserve tous les éléments de gameplay qui permettent une narration interactive efficace. Avec quelques nouveautés appréciables, notamment le pont de connexion pour lire les propos d’un troisième personnage, le jeu réussit à nous emporter dans un univers magique qui pourrait presque paraitre réel. Plus qu’une simple histoire, il s’agit bel et bien d’un jeu puisque les choix modifient le scénario, ce qui impose de prendre en compte les besoins ou les peurs de l’héroïne. D'ailleurs, le mode rapide est toujours aussi adapté afin de connaitre toutes les branches de l'histoire une fois celle-ci terminée une première fois. Seule ombre au tableau, le système de notifications est moins bien géré et les temps d’attente ne parviennent pas à instaurer un véritable suspense. On ne les considère plus comme des évènements qui font partie intégrante du gameplay, mais plutôt comme des pauses qui viennent parsemer le temps de jeu.