Proposé à un peu moins de dix euros sur le Xbox Live Arcade, Kalimba relève de ces titres visuellement épurés qui cachent derrière leur apparente simplicité un gameplay réellement diabolique. A première vue, le concept ne semble pourtant pas révolutionnaire et laisse présager des niveaux articulés simplement autour de l'obligation de contrôler deux « personnages » à l'écran. Mais avec la notion de die & retry en toile de fond et l'intrusion régulière de nouveaux pouvoirs à gérer, on se retrouve vite confronté à des énigmes bien corsées, un timing impitoyable et des pièges qui font rapidement surchauffer le cerveau !

Un joueur, deux totems

Bien que l'on s'en moque éperdument ou presque, Kalimba est doté d'un semblant de scénario qui, entre chaque monde, nous rappelle pourquoi les développeurs nous ont collé deux mini-totems entre les pattes. L'histoire raconte qu'une femme shaman, honorée de tous les habitants de l'île, veillait avec fierté sur un puissant totem, jusqu'au jour où un autre shaman mal intentionné apparut des profondeurs de la mer pour répandre le chaos. Le joueur, lui, hérite des pouvoirs de la gentille shaman et se retrouve avec la lourde tâche de restaurer la lumière sur les terres insulaires de Kalimba. Dès lors, il ne lui reste plus qu'à mettre la main sur l'ensemble des morceaux de totem manquants.

Votre nature de shaman vous confère ainsi la capacité de prendre le contrôle de mini-totems à distance, le but étant de les guider jusqu'au bout des niveaux en collectant un maximum de sphères. Au départ, les deux totems bougent simultanément dans deux moitiés différentes de l'écran, mais très vite ils sont appelés à coopérer pour progresser dans des stages de plus en plus alambiqués. La notion de die & retry est bien sûr omniprésente, car le moindre contact avec un ennemi ou avec la flotte noire s'avère fatal. Heureusement, les checkpoints sont plutôt généreux et même si le nombre de morts est comptabilisé, il ne représente jamais un frein à la progression. Les échecs entraînent simplement une baisse du score à la fin du niveau, ce score étant égal à la différence entre le total de sphères récupérées et les morts accumulées. Petit détail amusant, le morceau de totem obtenu en récompense à la fin du niveau prend une apparence plus ou moins stylée selon notre performance et reste visible sur l'ensemble du totem géant qui est sculpté au fil du jeu. Ce totem étant le reflet direct de votre manière de jouer, libre à vous de le laisser tel quel ou de tenter d'améliorer vos scores pour lui donner plus fière allure...

Réflexion, timing et coordination

Les routines de gameplay évoluent constamment dans Kalimba, chaque nouvelle étape franchie étant l'occasion d'apprivoiser un nouveau pouvoir ou de découvrir de nouvelles façon d'utiliser les deux totems de manière complémentaire. On apprend par exemple à échanger leur position pour franchir des murs colorés, une opération qui peut même être effectuée en plein saut, sachant qu'un totem ne peut traverser que les zones dont la couleur est identique à la sienne. Le fait de les empiler permet, de manière analogue, de passer les pièges au sol en jouant encore une fois sur la couleur des totems, le totem en hauteur pouvant éventuellement sauter à son tour pour éviter de se tremper les pieds dans une zone colorée dangereuse. Quand la glace s'en mêle, on dispose d'encore moins de temps pour anticiper les combinaisons nécessitant d'enchaîner les sauts en inversant les positions des totems au bon moment.

La donne se complique encore davantage avec l'entrée en scène des orbes qui représentent autant de pouvoirs venant modifier les capacités de nos deux totems. En tête de liste, l'orbe lézard a la sournoiserie d'inverser la gravité, obligeant le joueur à combiner les doubles sauts et à échanger la position des deux totems tout en marchant tantôt au sol tantôt au plafond. Lorsqu'on inverse la gravité en plaçant les deux totems tête contre tête, on peut même les voir s'entrechoquer dans les airs et continuer à les déplacer dans cette position insolite ! Plus intuitif, le pouvoir de l'orbe ours rend un totem plus gros et donc plus apte à sauter loin et à écraser les petits adversaires qui se mettent sur son chemin. Avec les talents de l'aigle, les niveaux se complexifient d'un cran, le fait de planer n'étant qu'un des aspects de cet orbe qui oblige à se creuser un petit peu la tête pour progresser efficacement. Dans tous les cas, le timing est forcément de rigueur, surtout lorsqu'il s'agit d'aller se frotter aux boss dans des phases d'endurance pure où l'on tente désespérément d'abréger nos souffrances en exposant le point faible de nos ennemis le plus rapidement possible.

Les plus à l'aise pourront également tenter de relever les défis des portails menant aux « espaces méta ». Dans ces salles bonus, l'objectif est de collecter un maximum de gemmes et donc de survivre le plus longtemps possible en rebondissant dans les airs alors que l'environnement devient de plus en plus dangereux. Des challenges redoutables qui mettront à l'épreuve ceux qui trouveraient la durée de vie de Kalimba un peu faiblarde. Notez tout de même que l'achèvement de l'histoire donne accès à deux modes spéciaux, les stages jouables en coopération étant en revanche déverrouillés dès le début. Il s'agit d'ailleurs de niveaux spécialement pensés pour le coopératif à deux joueurs, en local uniquement, et donc avec pas moins de quatre totems à gérer à l'écran. Il faut reconnaître que le concept de Kalimba se prête d'ailleurs plutôt bien à cet exercice du coop que l'on aurait aimé voir mis un peu plus en avant dans le jeu. Reste un titre franchement plaisant qui saura vous étonner de bout en bout.