L'action d'Aragami 2 se déroule dans la Vallée de Rashomon, un monde fictif fortement inspiré par le folklore japonais. Alors que cette dernière est envahie par une armée du nom d'Akatsuchi, le joueur incarne un Aragami, l’un des derniers guerriers d’élite, qui cherche à défendre sa terre natale face à cet envahisseur. Après avoir été assassiné par des officiers ennemis, notre héros se réveille au village de Kakurega où il fait la rencontre de Kurotsuba, le chef du clan. Ce dernier lui explique que lui et tous les autres villageois sont atteints d'une malédiction qui les rend immortels mais qui les empêche de ressentir quoi que ce soit. Leurs visages ont également disparu ce qui les oblige à porter des masques pour exprimer leur personnalité. Pour aider les différents habitants et libérer la Vallée, vous serez donc amenés à faire de nombreuses missions aux quatre coins de la région. On ne va pas se mentir, le postulat de départ d'Aragami 2 est assez classique et le jeu ne parvient pas à rendre son intrigue captivante. De plus, alors que les personnages s'expriment dans un langage propre au titre, on compte très peu de doublage. Pire, les quelques personnages qui ne portent pas de masques n'ont pas le droit à des animations faciales, ce qui n'aide d'autant pas à se sentir investi dans le récit.

Un jeu d'infiltration... nerveux ?

À côté de ça, la structure de l'aventure n'aide pas non plus à se plonger dans son intrigue. Concrètement, le jeu prend la forme d'une succession de missions qui ne sont justifiées que par quelques courts dialogues. Entre deux niveaux, on retourne alors au village de Kakurega qui sert de hub pour faire le plein d'objets secondaires (potions de vie, shurikens, bombes fumigènes...), débloquer ou améliorer de nouvelles capacités (attirer des ennemis à un endroit, devenir invisible, assassiner deux ennemis d'un coup...) au sein d'un arbre de compétences, tout ça avant de prendre la quête suivante. D'ailleurs, si le village dispose d'un certain charme visuel, on note au passage qu'Aragami 2 propose une direction artistique au style moins dessin animé que son prédécesseur avec un rendu cel-shading moins prononcé. En résulte des graphismes moins charmants et oniriques qui font d'autant plus ressentir les quelques lacunes techniques du titre, notamment ses textures peu détaillées. C'est dommage car la direction artistique du premier épisode donnait une vraie identité à la franchise que l'on retrouve beaucoup moins ici.

Heureusement, Aragami 2 se rattrape aisément grâce à son gameplay d'une grande efficacité. Au premier abord, les contrôles du titre ne présentent aucune originalité : s'accroupir dans les ombres pour ne pas se faire voir, assassiner les ennemis dans leur dos, pouvoir déplacer les cadavres pour les dissimuler, se cacher dans les hautes herbes etc... Bref, du très classique. Idem pour ce qui est du système de combat car oui, le titre ne vous laisse pas démuni si un ennemi finit par vous repérer. Pour se défendre, le joueur dispose alors de quelques options assez simples à base d'attaques au katana, de garde, de contre ou encore d'esquives. Tout l'enjeu des duels est alors d'épuiser la jauge d'endurance de son adversaire afin de lui infliger des dégâts avant de pouvoir lui asséner le coup fatal. Malgré la présence de cette option, le jeu vous poussera toujours à préférer la méthode discrète car les ennemis font souvent de lourds dégâts et les affrontements deviennent rapidement compliqués face à plusieurs adversaires.

Cependant, un élément crucial vient donner tout son sel à cette expérience : le Bond des Ombres. Dans les faits, cette compétence permet à votre Aragami de se déplacer rapidement d'un point à un autre sans se faire voir, à la manière du Blink de la série Dishonored par exemple. Si cette capacité était déjà présente dans le premier épisode, ici, elle gagne en efficacité puisqu'elle peut être utilisée à tout moment et non plus uniquement pour se téléporter d'une zone d'ombre à une autre. Grâce à cette compétence de dash, le titre gagne énormément en dynamisme et permet aux joueurs de traverser les niveaux à toute vitesse sans se faire repérer. Résultat, on obtient un gameplay presque nerveux qui permet aux joueurs de sauter dans tous les sens pour assassiner un ennemi et repartir aussitôt ni vu ni connu. Évidemment, il n'est pas possible d'abuser de cette mécanique à outrance puisque cette dernière consomme votre jauge d'endurance qui doit se recharger à intervalle régulier.

Un cruel manque de variété

Ainsi, tout l'intérêt d'Aragami 2 est de traverser les niveaux avec la plus grande efficacité grâce aux nombreux éléments mis à la disposition du joueur. Dans cette optique, on peut dire que l'intelligence artificielle du jeu est assez... permissive. En effet, les ennemis ne se mettent en alerte que s'ils voient un cadavre par terre mais ne réagissent pas à l'absence d'un de leur collègue ou aux gerbes de sang qui tapissent le sang. À l'inverse, ils ne sont pas non plus omniscients, ce qui permet d'échapper à ce sentiment de frustration face à des ennemis capables de vous repérer alors qu'ils ne le devraient pas. De plus, les gardes ne font pas non plus preuve d'une grande diversité dans leur comportement. En gros, on en retrouve trois grandes catégories : ceux qui patrouillent, ceux qui restent sur place et ceux qui attaquent à distance. Si à mesure que l'on avance on croise différents types d'adversaires comme des samurais ou d'autres ninjas, leur comportement ne diffère pas tant des autres et les caractéristiques propres ne se font ressentir qu'en cas d'affrontement.

Malheureusement, ce manque de diversité se ressent également dans les missions. En plus de se dérouler dans la même dizaine de niveaux, les objectifs restent toujours les mêmes malgré quelques subtilités : éliminer telle cible, voler tel objet, capturer telle personne... L'expérience finit par être redondante au bout d'un certain moment, surtout lorsque l'on traverse plusieurs fois la même forêt de bambous, la même mine ou encore les toits de la même ville. Au moins, on peut reconnaître que les levels sont suffisamment vastes pour que l'on ne traverse pas à chaque fois les mêmes sections de niveaux à travers la cinquantaine de missions qui compose le titre. D'ailleurs, pour les plus complétionistes, sachez qu'il est possible de récolter de nombreux objets annexes lors des missions pour améliorer son personnage. L'une des raisons qui pourraient expliquer la structure de ces niveaux concerne la présence d'un mode multijoueur dans ce second volet. En effet, la communication du jeu a insisté sur le fait que la campagne est entièrement jouable à trois joueurs. Un argument de poids lorsque l'on sait que les jeux d'infiltration à plusieurs ne sont pas légion. Malheureusement, nous n'avons pas pu essayer cet aspect du jeu puisque les serveurs n'étaient pas encore ouverts au moment du test.

Conclusion