Si vous êtes en manque de headshot, de démons dégoulinants et niveaux labyrinthiques et cauchemardesques, intéressez-vous à l'accès anticipé de Prodeus, un FPS "néo-rétro" qui a les années 90 dans le viseur. Et c’est pour le meilleur.
Ce test de Prodeus évalue les qualités et les défauts de l'accès anticipé et ne représente en rien un test du produit définitif. Ce test est valable pour sa date du 05/03/2021 et sera amené à être remanié au fil de l'évolution du jeu, avant le test de la version finale.
La vague des FPS néo-rétro ne semble pas prête à se calmer : après Dusk, Ion Fury ou encore Amid Evil, voici Prodeus. Un jeu de tir que l’on pourrait nostalgiquement qualifier de “Doom-like”, tant le titre d'id Software en est une inspiration évidente. Attention, on parle là du Doom des années 90 et même, plus précisément, de sa version boostée aux amphets que l’on nomme Brutal Doom. Ce titre créé par un duo de développeurs ayant fait leurs armes chez Raven et Starbreeze reprend en effet l’esthétique “SF-horror” bien connue, et pousse les potards de la violence à 11. Chaque ennemi abattu explose ainsi dans une gerbe d’un sang bien rouge et épais qui repeint copieusement les murs.
Quand Doom rencontre Evil Dead 3
Artistiquement, Prodeus semble au premier abord bien trop attaché à son modèle, notamment au niveau des décors, qui alternent des bases militaires futuristes avec des extérieurs rocailleux et bourrés de lave . Mais il se démarque du reste de la production du genre par un très chouette effet d’animation des ennemis et des armes, qui rappelle le stop-motion dans les films d’animation. Le rendu à l’écran est saisissant et l’on a l’impression d’être face à une horde de monstres tout droit sortis d’un film de Ray Harryhausen ou d’Evil Dead III. Et, surtout, Prodeus se montre extrêmement généreux en matière de variété des ennemis et des armes, avec cette qualité que l’on attend désormais d’un bon fast-FPS : chaque arme s’avère utile et il faut constamment s’adapter en fonction de l’ennemi que l’on a en face. On sortira ainsi son fusil à pompe ou sa sulfateuse pour nettoyer une petite pièce remplie de démons, puis on sortira un lance-roquette ou une arme de précision pour abattre un cerveau sur pattes à distance. En résulte une progression extrêmement jouissive et agréable, à travers des niveaux labyrinthiques en diable, où vous allez devoir mettre la main sur la carte de la bonne couleur pour progresser.
Un level design qui s’inspire également de Doom, puisque chaque niveau peut-être vu comme un immense casse-tête qu’il va falloir résoudre en faisant de nombreux allers retour. La structure n’est pas absolument linéaire, tant et si bien qu’il n’y’a pas vraiment de sauvegarde automatique, mais un système de checkpoint à des endroits clés du niveau. Un peu à l’image de ce que l’on trouvait dans Bioshock, chaque mort vous renvoie au dernier checkpoint activé, sans toutefois que les ennemis ne réapparaissent. La progression s’en trouve donc un poil facilitée et les vieux routards du genre auront tout intérêt à passer en “Difficile” voir plus, pour profiter d’un minimum de challenge. Le jeu a d’ailleurs le bon goût de nous laisser changer la difficulté à la volée.
Le "RPG Maker" du FPS ?
En matière de contenu, cet accès anticipé de Prodeus propose une campagne assez incomplète, qui s’arrête brutalement au bout d’une petite quinzaine de niveaux. On en fait donc le tour assez rapidement, même si le jeu vous pousse à refaire les stages pour améliorer votre score et découvrir de nombreuses zones secrètes. Il y a donc de quoi s’amuser pendant une petite dizaine d’heures. Mais là où le titre est vraiment intéressant, c’est dans son aspect communautaire. Encore une fois dans l’esprit “modding” lancé par Doom en 1993, un éditeur de cartes est fourni et le titre regorge d’ores et déjà de niveaux créés par la communauté. Il est très simple de les télécharger et vous pouvez les classer par nombre de téléchargement, par note, par ancienneté ou même par mot clé. Et le niveau de créativité semble d’ores et déjà excellent, offrant une durée de vie potentiellement infinie au titre.
Bref, en l’état, Prodeus est déjà un FPS néo-rétro tout à fait recommandable, qui ne réinvente certes pas la formule, mais propose tout ce que l’on attend d’un jeu de ce genre : des armes variées qui ont de la patate, de l’ultra-violence, un level design agréable et un rythme soutenu. À cela s’ajoute son aspect communautaire qui peut, à terme, faire vraiment la différence et le faire durer pendant des années si les créations suivent. Une valeur sûre pour celles et ceux qui ont le fast-FPS dans le sang.
Points forts
- Un arsenal très réussi
- Gore et violent comme il faut
- Style graphique réussi
- Level-design labyrinthique
- Les créations de la communauté
- Ca ressemble à Doom version 1993
Points faibles
- Pour le moment assez peu de niveaux dans la campagne
- Système de checkpoint qui facilite un peu trop la progression
- Ca ressemble quand même beaucoup à Doom version 1993
Avec son look de remake HD de Doom, sa bande-son métallo-industrielle et ses démons en pagaille à décapiter à coup de shotgun, Prodeus pourrait passer pour un rip-off peu inspiré. Mais la formule marche étonnamment bien, grâce à un style graphique affirmé, des armes qui ont une pêche d’enfer et des niveaux labyrinthiques comme on aime. Un peu juste en matière de contenu côté campagne solo (pour le moment), le titre se rattrape avec la possibilité de télécharger de nombreux niveaux créés par une communauté qui semble déjà très active. C’est peut-être ici la clé du succès pour Prodeus, qui pourrait bien, à terme, devenir une sorte de “RPG Maker” du FPS néo-rétro.