Certaines séries nous reviennent chaque année avec un nouvel opus, désireuses de montrer qu’il est possible de se renouveler malgré le poids des années et l’enchaînement des sorties. Si nombre d’entre vous citeront plus facilement les cas de Call of Duty, FIFA ou Assassin’s Creed, Football Manager fait également partie de cette grande famille. Mais 2019 sonne - sur le papier - comme le chant du renouveau pour la série, avec une refonte visuelle importante, de nombreux changements sur les écrans tactiques et l’entraînement, ainsi qu’une volonté accrue d’aider les nouveaux arrivants à se lancer dans une série exigeante à plus d’un titre.
L’espace de quelques heures, nous avons pu essayer le dernier opus des studios anglais de Sports Interactive. Un temps de jeu évidemment trop court pour se rendre compte de l’efficacité de nos actions à terme, déceler d’éventuelles tactiques “cheatées”, ou même juger de l’efficacité de l’intelligence artificielle, mais qui suffit pour se faire un premier avis sur l’interface, la prise en main des nouveaux écrans évoqués plus haut ainsi que l’ergonomie générale d’un titre généralement réputé pour son interface un brin austère, justement.
Interface à la mer
Evidemment, il suffit de passer quelques secondes sur le titre pour se rendre compte de LA nouveauté majeure, avec le passage à une nouvelle charte graphique. Concrètement, le violet devient la couleur dominante et les changements se matérialisent ensuite à la marge, le plus souvent sous la forme d’éléments plus colorés permettant de mieux distinguer les informations importantes. Par exemple, en match, quand un joueur dépasse la note de 7, celle-ci est mise en avant dans une bulle de couleur verte qui permet de voir d’un coup d’oeil les éléments les plus en réussite de votre équipe. Une refonte qui permet donc de moderniser visuellement la série, mais aussi de rendre l’interface plus accessible en l’assortissant d’aides visuelles facilitant la navigation et le tri entre les données.
Les équipes de SI Games ont également ajouté une option bienvenue, celle permettant de déplacer à notre guise les éléments de l’interface. Les plus ordonnés d’entre vous, déjà rodés à celle de FM, y verront un bon moyen de regrouper les onglets essentiels et d’épurer l’ensemble en se débarrassant de ceux considérés comme superflus. Les débutants ne sont quant à eux pas oubliés avec cette édition, qui propose un nouveau système d’aide mieux intégré. Le précédent prenait la forme de petites pastilles jaunes éparpillées dans l’interface, sur lesquelles il suffisait de passer pour ouvrir une bulle informative sur l’élément auquel la pastille était rattachée.
Ce système est désormais remplacé par l’envoi de mails (chacun étant dédié à un aspect : tactique, entraînements, recrutement etc.) dans la boîte de réception de votre manager : ceux-ci contiennent quelques informations basiques sur l’élément concerné, et un lien permettant d’accéder à la page en question. Celle-ci est alors entièrement grisée, exception faite d’un ou plusieurs cadres présentés et expliqués en quelques phrases. En cliquant sur continuer, le titre prend le temps de vous décrire étape par étape l’utilité de chaque élément afin d’être sûr que rien ne vous échappe sur l’écran concerné. Les joueurs confirmés peuvent évidemment désactiver cette aide, ou la limiter aux nouveautés de l’opus afin d’éviter d’être trop accaparés par une série copieuse de mails en début de saison.
La philo selon FM
Refondre l’interface et rendre son titre plus accessible n’a pas empêché Football Manager de proposer quelques nouveautés. Au niveau tactique, le titre ne révolutionne pas la série : si quelques rôles apparaissent ou changent de nom, la plupart des outils tactiques étaient déjà présents dans l’opus précédent. En revanche, il se rend encore une fois plus accessible en proposant dès le départ d’opter pour une philosophie de jeu. Plutôt que de façonner votre style de jeu en passant par l’ensemble des sous-menus de l’écran tactique, vous pouvez opter pour l’une d’entre elles (Gegenpressing, Tiki-taka, contre-attaque et leurs dérivés) dès le départ afin d’obtenir un set tactique prédéfini comprenant rôles, conseils sur le dispositif et consignes individuelles et collectives. Rien ne vous empêche ensuite d’ajuster le tout à la marge voire de construire une tactique de A à Z “à l’ancienne”, mais l’idée a une nouvelle fois le mérite de rendre cet aspect du jeu bien plus clair.
Elle s’accompagne de surcroît d’une division enfin mieux pensée des consignes, désormais clairement différenciées selon que votre équipe est en phase de possession, de transition (à la perte de la balle) ou en défense (sans ballon, donc) au lieu d’être là aussi regroupées dans un même sous-menu. Toutes ces options étaient déjà disponibles, mais pas toujours des plus évidentes à cerner et généralement cachées dans des sous-écrans tactiques ou rendues peu claires à cause d’utilisation de termes ambigus. Sur ce point, Football Manager 2019 semble donc avoir trouvé le compromis idéal en offrant plus d’accessibilité, sans perdre de sa profondeur.
It’s training, men
Dernier point à évoquer, l’entraînement a de son côté fait l’objet de changements plus prononcés. Bénéficiant eux aussi de la refonte visuelle, ceux-ci sont désormais plus complets et proposent 3 créneaux sur une journée auxquels vous pouvez librement affecter une activité. Le niveau d’intensité de chaque journée est visible sous la colonne récapitulant les activités de celle-ci, et les joueurs sont désormais notés directement selon la qualité de leur entraînement. Un moyen idéal pour, encore une fois, distinguer plus facilement les bons des mauvais élèves sans forcément éplucher des rapports d’adjoints et se fier seulement à la personnalité de vos joueurs. Enfin, il est possible de placer chaque joueur dans différents groupes qui s’opposeront ensuite dans les exercices appropriés. Plus crédibles, plus naturels à prendre en main, les entraînements gagnent en profondeur tout en s’avérant plus riches en informations claires et utiles. Reste à voir si leur gestion ne se montrera pas trop chronophage sur la durée.
S’il faudra évidemment écumer pendant des dizaines, voire des centaines d’heures la version finale de Football Manager pour se faire un premier avis constructif à son sujet, il est déjà appréciable de constater les efforts fournis par les équipes de développement pour rendre leur dernier-né plus facile à prendre en main. Le tout est en plus réalisé sans lui ôter sa profondeur de gameplay, ce qui devrait ravir les fans les plus acharnés déjà prêts à faire remonter leur club local au sein de l’élite ou à découvrir le crack de demain. Un premier contact prometteur, donc, qu’il nous tarde de prolonger avec le lancement imminent de la bêta.