L'art de l'assassinat

L'agent 47 est passé maître dans l'art d'éliminer son prochain avec discrétion et style. Hitman (2016) revenait aux origines de la franchise après un détour action dans l'épisode Absolution et cette suite directe suit les traces de son aîné tout en innovant par touches. IO Interactive ne réinvente pas la formule et structure l'expérience de jeu autour d'un concept qui a fait ses preuves. Le célèbre assassin débarque donc dans un niveau semi-ouvert avec pour objectif de liquider un certain nombre de cibles aussi discrètement que possible.

Afin de réussir ses missions et s'extraire de la zone, 47 dispose de tout un panel de possibilités. Se déguiser, étouffer un individu, saboter, distraire, empoisonner, s'infiltrer, dissimuler un cadavre... les grands classiques de la saga semblent s'être donnés rendez-vous dans un Hitman 2 plus généreux. Et cette générosité débute avec la pluralité des manières de tuer une cible. Abattre à l'arme à feu n'a ici que très peu d'intérêt. En effet, IO Interactive a imaginé bien des manières d'arriver à ses fins et les zones semi-ouvertes débordent d'opportunités scénarisées appelées Mission Story.

L'assassin que vous êtes doit se fondre dans l'environnement, glaner des informations ici et là auprès des personnages non joueurs afin d'approcher la cible et la tuer sans éveiller les soupçons. L’utilisation des déguisements est donc centrale dans cette simulation de tueur à gage et détermine votre approche. Se faire passer pour un tatoueur célèbre ou bien un mécanicien et accéder à la zone adéquate déclenche une série d'événements menant à la mort de l'individu ciblé. Parmi les nouveautés, l'agent 47 profite enfin de la végétation pour passer inaperçu.

Et la tâche s'annonce ardue pour trouver toutes les manières de remplir ses objectifs tant l'imagination des développeurs a été sollicitée dans les deux missions qu'il nous a été données de voir. IO Interactive a retravaillé l'intelligence artificielle de ses PNJ (personnage non joueur) de manière à rendre leurs comportements et leurs réactions plus crédibles. Le système de suspicion et de détection reste proche de celui de l'épisode précédent, mais évolue avec pour finalité de rendre le tout plus organique.

Les miroirs révèlent désormais votre présence ce qui force 47 à scruter l'environnement plus attentivement que jamais sous peine d'être repéré par un passant, un garde et de devoir fuir dans la précipitation la scène de crime. De plus, IO Interactive a amélioré la gestion des foules et des mouvements de foule dans l'optique de tendre vers le réel et de pouvoir s'y fondre si nécessaire. Cependant, Hitman 2 conserve les défauts de son aîné à commencer par les séquences d'action. Le combat est certes secondaire, mais ces phases de tir manquent cruellement de punch, de nervosité.

Petits meurtres entre amis

On n'attendait pas la franchise Hitman sur ce terrain et pourtant IO Interactive l'a fait. On savait déjà que ce second épisode s'ouvrait à la coopération avec le mode Sniper et le studio danois dévoile un mode compétitif intitulé Ghost. Dans ce dernier, deux assassins poursuivent les mêmes cibles dans deux réalités parallèles au coeur des environnements de la campagne solo (Miami, Colombie...). Chaque assassin a pour mission d'éliminer le même individu sans être repéré. Une fois le meurtre confirmé, le second joueur n'a plus que 20 secondes pour porter le coup fatal à son tour. Dans le cas contraire, le premier gagne un point. Puis une nouvelle cible apparaît. Il s'agit donc d'atteindre sa cible le plus discrètement possible puis de l'abattre avant de disparaître et ainsi de suite.

Pour remplir leurs objectifs, les agents 47 disposent des mêmes mécaniques et outils que dans la campagne scénarisée à l'exception des Mission Story et de certains plans complexes. Les assassins sont invités à emprunter l'identité d'un PNJ, à se déguiser et à utiliser tous les subterfuges mis à leur disposition. Mais attention, une fois un costume compromis, ce dernier ne présente plus aucun intérêt pour le reste de la partie. Et avec cela vient le principal bémol de ce mode Ghost. Le nombre limité d'apparences à voler impose de rester prudent dans un contexte qui incite à rusher. Une fois l'ensemble des identités "grillées", la suite des événements devient un chemin de croix bien souvent synonyme de défaite. Les Ghost Crate offrent tout de même une solution de repli. Ces dernières octroient aléatoirement un nouveau costume, une arme ou encore un gadget susceptible d'aider 47 dans sa mission.

IO Interactive nous sert donc une expérience atypique et surprenante, un PvP (Player vs Player) prometteur nécessitant tout de même de nombreux ajustements pour devenir une course à la mort haletante.