Mystérieux Ashen. Depuis sa première apparition en 2015, le jeu d’Aurora 44 nous intrigue avec sa direction artistique grisonnante et ses personnages sans visage. Après avoir pu y jouer lors de l’E3 2017, nous avons eu la chance d’y rejouer la semaine dernière, à Paris. C’est donc le moment idéal pour vous parler de cet action-RPG aussi énigmatique qu’envoûtant.
Ashen se dévoile lors de l'E3 2018
En développement depuis déjà trois ans chez Aurora 44, Ashen titille régulièrement notre appétit en délivrant avec retenue de nouvelles informations. Si à ce jour, le soft reste entouré de brouillard, les quelques contacts qu’il a bien voulu nous offrir n’ont pas calmé nos ardeurs, et surtout pas après cette nouvelle démo particulièrement appétissante.
Fifty Shades of Dark Souls
Ashen ne cache pas ses sources d’inspiration. Il s’agit d’un action RPG dans lequel vous croiserez moult ennemis capables de vous envoyer mordre la poussière en moins de temps qu’il en faut pour dire « Praise the sun ». La bonne nouvelle, c’est que vous êtes tout aussi capable de les éliminer en seulement quelques coups, à partir du moment où vous avez en main une arme qui ressemble à autre chose qu’un bête gourdin. Ajoutez à cela la possibilité d’esquiver les coups, une jauge d’endurance et une dimension exploration non-négligeable et vous obtenez un jeu qui ressemble à s’y méprendre aux derniers jeux de From Software. On retrouve également cette narration si particulière, qui se fait par bribes, à travers les quelques tirades sibyllines des NPC qui nous accompagnent, ou certaines pancartes placés ici et là. Le monde se meurt depuis que l’Ashen, une créature ailée mythologique, est à l’agonie. Notre héros est donc bien parti pour devoir sauver le monde, en compagnie de ses compagnons. Mais c’est, après quelques heures de jeu, la seule chose que l’on ait vraiment comprise. Autant vous dire que les révélations et les retournements de situation ne sont pas légion. Heureusement, la force d’Ashen est ailleurs.
Les grands explorateurs
Car si une partie de son game-design rappelle assez logiquement la série des Dark Souls, les combat ne sont pas pour autant au centre de son gameplay. Ashen, c’est d’abord le plaisir de l’exploration et de l’expérimentation. Le niveau que nous avons pu découvrir à Paris était d’une taille conséquente, avec de nombreux embranchements, de la verticalité et pas mal de passages secrets. Lâché dans cet immense environnement sans consigne précise, nous avons donc commencé par explorer la zone. Un exercice périlleux, dans l’univers hostile d’Ashen, puisque comme nous l’avons dit, les ennemis sont vraiment dangereux. Et surtout, ils sont assez nombreux, et parfois bien planqués. Sans que l’on ne sache trop pourquoi, on est constamment obligé de lutter pour sa survie, et chaque mètre effectué dans la destination visée est une petite victoire. Ce qui n’est pas anodin dans un jeu qui vous incite pourtant à fouiller chaque recoin de la carte pour pouvoir progresser. Alors, après quelques défaites, on finit par mieux s’organiser. On économise les quelques potions que l’on réussit à dégoter, on détermine son parcours en fonction de son armement, et lorsque l’on parvient à obtenir une épée ou une hache, on part à la découverte de nouveaux horizons. C’est là la plus grande réussite de ce Ashen, qui constamment maintient vivace l’intérêt du joueur ; il y a trop à faire, trop à voir, et trop de manière de régler une situation qui paraissait insoluble jusque là. Ce monde triste, dur et sans pitié parvient à faire renaître la flamme de l’espoir à chaque nouveau tunnel découvert, à chaque combat remporté. Un plaisir doux-amer qui révèle à chaque nouvelle tentative une nouvelle saveur. Hypnotisant.
Ne mentons pas : à ce jour, Ashen demeure un titre mystérieux et sur lequel il reste énormément de choses à apprendre. Néanmoins, son système de combat efficace, son ambiance incroyable et la réussite de la construction de ses niveaux (ou en tout cas, celui que nous avons pu explorer) font de lui une expérience vraiment à part et l’on a hâte d’en apprendre plus à son sujet. Une belle pioche pour ID@Xbox, à n’en pas douter.