Appliquant à la lettre le nouveau calendrier de révélation des AAA de Bethesda Softworks, The Evil Within 2 s'est dévoilé au cours du dernier E3, seulement quelques mois avant sa sortie. Une révélation depuis suivie par une série de trailers et une prise en main de près d'une heure au cours de cette gamescom 2017, occasion idéale pour se faire un premier avis sur la suite du titre créé par Shinji Mikami.
Après une bonne demi-heure nous mettant aux prises avec le second chapitre du jeu, cette session nous a permis d'explorer plus librement la ville d'Union, une zone semi-ouverte cassant la structure linéaire adoptée par le premier opus. Bien évidemment, l'aperçu ci-dessous est susceptible de légèrement spoiler les bases de l'intrigue, puisqu'il est impossible d'évoquer le contexte de ce nouvel opus sans dévoiler les origines de la quête de Sebastian Castellanos. Vous voilà prévenus.
Sauvez Lily
De nouveau plongé dans les méandres d'un esprit tourmenté, Sebastian Castellanos découvre que sa fille laissée pour morte aurait en réalité survécu et que le seul moyen de la retrouver reste d'effectuer une nouvelle plongée au cœur du STEM, un outil de conscience partagée créé par une organisation du nom de Mobius. Ce n'est cette fois-ci pas l'esprit de Ruvik qui sert de noyau central à l'expérience, mais celui de Lily, sa fille, qu'il entend bien sauver tout en découvrant les raisons de la mascarade autour de sa mort.
Baileys Sebastian
Sur la première demi-heure de jeu donc, notre héros alcoolique est encore en phase de découverte du nouvel univers ici exploré. Outre quelques jeux de miroir et une ou deux apparitions bien senties, cette introduction nous permet de découvrir un nouvel ennemi évoquant une version évoluée d'une certaine Laura, qui a hanté les cauchemars de ceux ayant écumé le premier épisode. Une ultime séquence de course-poursuite plus tard, Sebastian se retrouve sur une route inquiétante dans un paysage typique des œuvres de Stephen King avant d'enfin arriver à ce qui constitue l'une des nouveautés majeures de cet épisode : la ville d'Union.
Portrait d'union
Cette zone semi-ouverte vous permet en effet d'appréhender plus librement l'exploration. Dans notre cas, un bref passage dans une maison reculée nous a permis de découvrir un ordinateur nous amenant - après un bref passage hallucinatoire - dans une armurerie habitée par une sympathique jeune femme désireuse de jouer du couteau avec nos tripes. Un entrepôt, une église délabrée et d'autres bâtiments proposant chacun leurs séquences spécifiques sont à explorer, faisant de ces passages dans Union un moment moins dirigiste du titre. Nous restons toutefois sceptiques sur le réel intérêt de la démarche, que l'on n'espère pas trop voir rallonger artificiellement la durée de vie au détriment d'un scénario qui brille surtout dans un contexte linéaire et maîtrisé.
Inspecteur Gaijin
Côté prise en main, The Evil Within 2 ne surprend pas et nous place toujours aux commandes d'un inspecteur vulnérable, mais pas sans défense. En dehors des séquences avec un script déjà défini, la façon d'opérer reste similaire à celle du premier : privilégier l'élimination furtive pour économiser les munitions, viser la tête afin d'achever les combats le plus rapidement possible et en ultime recours, courir se cacher comme un pleutre. On apprécie au passage la nouvelle interface extrêmement claire et visuellement peu invasive, qui permet de repérer vie, équipements et autres réjouissances en un coup d’œil.
Du mieux techniquement
S'il faut encore rester prudent sur ce point, The Evil Within 2 nous a fait une meilleure impression au niveau technique que le premier. Aucune texture baveuse à déplorer, le choix d'une palette de couleurs moins fade et une fluidité impeccable nous ont ainsi rassurés sur sa capacité à se montrer sous son meilleur jour. Un soupçon de clipping reste toutefois à signaler, et l'on rappellera que c'est davantage sur ses séquences en extérieur que The Evil Within pêchait visuellement : or, celles que nous avons pu essayer se déroulaient de nuit et les jeux d'éclairage (par ailleurs très réussis) restent un moyen efficace de cacher les limites techniques d'un soft. De plus, le titre tournait sur PC et la configuration exacte était inconnue. Enfin, nous conclurons sur l'abandon des bandes noires, un choix discutable sur le papier, mais qui permet au joueur de gagner en lisibilité (et en visibilité) et n'empêche pas le titre de briller par son ambiance. Une bonne pioche, donc.
Vous serez amenés à faire de jolies rencontres dans The Evil Within 2
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S'il n'entend pas bouleverser la formule déjà terriblement efficace de son aîné, The Evil Within 2 nous arrive pavé de bonnes intentions, entre une interface plus soignée, de légers efforts techniques et visuels et une structure parfois plus ouverte sur laquelle nous restons toutefois encore mesuré. Si elle parvient à s'intégrer dans le récit sans le rallonger inutilement, le pari sera réussi, dans le cas contraire, l'idée aura fait long feu. La session ici essayée nous a toutefois rassuré sur les qualités d'un titre qui semble au moins à la hauteur de son prédécesseur, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Verdict attendu pour le 13 octobre de cette année, jour de la sortie de The Evil Within 2.