L'E3, c'est certes le salon où les jeux AAA se bousculent au portillon, mais pas que. Sans trop de difficulté, on y déniche également pléthore de productions plus modestes, qui ne demandent qu'à être mises en avant. C'est donc le cœur sur la main, et la manette dans l'autre, que nous avons découvert Extinction, un jeu développé par Iron Galaxy. Un titre qui a bien du mal à cacher ses différentes sources d'inspiration, à commencer par la plus importante... Un certain Shingeki no Kyojin.
Extinction se dévoile
Imaginez vous. Vous êtes le dernier représentant d'une classe de soldat d'élite. Capable de valser dans les airs, vous maniez l'épée comme personne, et c'est pour cela que vous êtes le dernier rempart d'une cité qui pourtant n'en manque pas. Derrière ses imposants murs, une menace constante : des créatures aussi laides qu'immenses, qui n'ont de hâte que de pénétrer au sein de ce dernier bastion de l'humanité, pour se délecter de chair humaine. Si vous êtes persuadés que cette mise en situation fait de vous un membre de l'un des bataillons de l'Attaque des Titans, c'est que vous ne connaissez pas Extinction. Et l'on doute que les développeurs de ce jeu ignorent l'existence de ce shonen manga, à qui leur titre doit à peu près tout.
Another ogre in the wall
Comme dans Shingeki No Kyojin donc, vous contrôlez un personnage extrêmement mobile. Ici, plutôt qu'utiliser un dispositif de câbles et de grappins, votre personnage est capable de sauter très haut et très loin ; il peut également marcher sur les murs et escaler tout un tas de choses. Bref, le bougre est mobile comme pas deux, et ce dynamisme n'est pas sans rappeler l'oeuvre de Hajime Isayma, forcément. Car ces nombreux mouvements ont été pensés dans un but précis : permettre au joueur de combattre aux mieux ses énormes ennemis.
Ici, moins de Titans, mais des ogres, des créatures aussi gigantesques que colorées. Comme dans l'Attaque des Titans, il faudra donc manœuvrer en se servant des éléments du décor, et notamment les nombreux immeubles, pour tourner autour de la bestiole et dénicher un point faible. L'idée est de parvenir à tuer un maximum d'ogres avant que ceux-ci soient trop nombreux dans la ville, et éliminent trop de vos concitoyens. Les développeurs ont promis un scénario avec de nombreux rebondissements, et l'on veut bien les croire, mais hélas pour l'instant, nous n'en savons pas vraiment plus. C'est tout juste si, à la fin de la démo, nous avons pu deviner l'existence d'un ogre beaucoup plus grand que les autres, dont la venue serait synonyme de fin du monde. Mais où vont-ils chercher toutes ces idées, je vous le demande.
Ça va couper, chéri
Alors certes le pitch de base fait beaucoup penser à l'Attaque des Titans, mais le gameplay, de son côté, cherche à proposer plus que ça. Notez que l'on a pas forcément dit qu'il réussissait. Lorsque vous attaquez un ogre, il faudra avant toute chose chercher à trancher sa tête : figurez-vous que ces saletés ont la mauvaise idée d'être pratiquement immortels. Mais avant de leur faire sauter la tête, il faudra dans un premier temps les affaiblir, par exemple en coupant certains de leurs membres. Ou en tout cas, les jambes et les bras. Couper une jambe permettra de monter plus facilement sur dos, tandis qu'avec un bras ou deux en moins, il aura beaucoup plus de difficulté à vous attraper et vous réduire en purée. Le jeu soigne la mise en scène chaque fois que vous débitez de l'ogre, avec de jolis effets de lumière et une bande-son assez percutante, il faut bien l'avouer : la manœuvre est grandement satisfaisante. Bon point pour Extinction.
Les choses se compliquent un peu lorsque les ogres de plus haut niveau pointent le bout de leur groin. Certains sont suffisamment intelligents pour porter des protections autour des bras ou de la gorge. Les plus rudimentaires sont en bois et pourront être défoncées à coup d'épée. D'autre en revanche sont en acier, il faudra détruire les petites attaches qui dépassent ici et là. De quoi compliquer les choses sans malheureusement vraiment varier le jeu. Le tout peut même se montrer assez frustrant vu que la manœuvre peut prendre du temps, et que les ennemis ont, on l'imagine, du sang de lézard : les membres perdus finissent par repousser, ce qui n'a pas manqué de nous surprendre.
Malgré ces petites subtilités, on a un peu du mal à voir où Extinction veut en arriver. Si le gameplay semble plutôt bien pensé, la démo qui nous a été présenté était finalement assez courte et malgré tout, la sensation de répétitivité et de lassitude n'a pas tardé à se présenter. Avec sa direction artistique peu inspirée et sa thématique clairement calquée sur celle de l'Attaque des Titans, difficile de voir en Extinction autre chose qu'un clone un peu maladroit...
5 minutes de gameplay pour Extinction
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Extinction ne sera peut-être pas un mauvais jeu, mais clairement, ce n'est pas l'originalité qui l'étouffe. Pompant une bonne partie de ses idées sur l'Attaque des Titans, le jeu peine à convaincre malgré son dynamisme. Répétitif en moins de vingt minutes, on a encore du mal à imaginer comment le jeu pourra nous convaincre sur une plus longue durée. Cela étant, il reste encore bien des choses à découvrir à son sujet, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.