Une nouvelle odyssée

Une session de jeu sur le prochain jeu Mario ? Ca ne se refuse pas ! C'est lors d'une présentation du titre par le producteur et le directeur qu'il nous est d'abord expliqué que cet opus propose des niveaux plus ouverts qu'à l'accoutumée, un style appelé Sandbox par les développeurs en référence à des petits jardins au Japon. L'idée est d'offrir des environnements dans lesquels les joueurs sont libres de leurs mouvements dès les premiers instants. Séparés en royaumes, les cartes sont grandes et pleines de surprises pour qui aime fouiller un peu. Un aspect exploration assez étonnant pour un Mario, mais qui s'avère totalement adapté au format portable comme au format console de salon.

Le premier royaume que j'ai pu visiter, City Kingdom, est la ville inspirée de New York que vous avez sûrement déjà vu dans le trailer d'annonce du jeu. Non, il ne s'agît pas d'un HUB comme on le pensait, mais bien d'un niveau parmi tant d'autres (sûrement le premier, à mon avis). Je pouvais me balader à l'envie et n'avait pas l'impression de suivre de chemins prédéfinis. En fait, toute la progression est gérée par les Power Moons, l'équivalent des étoiles de Super Mario World et des soleils de Sunshine. La différence, c'est que ces Power Moons sont bien plus nombreux, à raison de plusieurs dizaines par niveaux. C'est en les récoltant et en les utilisant comme carburant pour notre fusée spatiale (l'Odyssey) que l'on peut découvrir de nouveaux royaumes.

Moustache of the Wild

Dans la pratique, on retrouve avec étonnement un concept proche de The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Malgré l'aspect ouvert de chacun des royaumes (des cartes aux tailles proches de celles de Super Mario Sunshine), on trouve toujours des petites babioles à faire à gauche à droite. Trouver les Power Moons ressemble à un mix des Korogu et des sanctuaires du dernier Zelda : leur découverte dépend souvent de notre sens de l'observation, ou de notre capacité à réussir des épreuves de puzzle, de plates-formes, de course et autres joyeusetés. Ainsi, l'oeil du joueur est toujours attiré par ce qui l'entoure. Par exemple dans le monde du désert appelé Sand Kingdom, je découvrais un interrupteur caché qui faisait apparaître pendant quelques secondes une petite épreuve de plates-formes, que je devais terminer dans le temps imparti. De multiples micro-interactions qui ont le mérite de s'adapter au format transportable de la Nintendo Switch. Jouer quelques minutes pour faire deux ou trois Power Moons se veut simple et pratique.

Bien sûr, Super Mario Odyssey est bien loin d'être une copie de Breath of the Wild pour autant. Si le Zelda tourne souvent autour de la question « comment accéder à ce point que je vois au loin », le Mario s'oriente plus vers l'interaction avec des éléments proches du joueur. Si un NPC vous demande de trouver un chien, le chien est en général dans les environs proches, pas dans un autre royaume. Une simplicité fidèle à la série qui se retrouve aussi dans le gameplay. C'est avec deux Joy-Con attachés à mes poignets que je découvre les nouvelles aventures du plombier à salopettes, et on sait à quel point Nintendo sait rendre ses jeux accessibles. En plus des mouvements habituels de Mario comme les triple sauts ou le saut en longeur, on dispose d'une casquette appelée Cap qui peut être jetée et manipulée dans toutes les directions via les mouvements adéquats, y compris vers le haut ou le bas. Une agilité bienvenue dans un titre qui ne manquera, à coup sûr, pas de challenge.

Le génie Nintendo à l'oeuvre

Notre casquette Cap a d'ailleurs plus d'un tour dans son sac. Si elle peut servir de plates-formes temporaires pour atteindre des zones éloignées, c'est sa capacité à « capturer » des ennemis qui s'avère plus fun. Si vous la lancez contre un ennemi (ou personnage) qui n'a pas de couvre-chef, Mario se transforme en l'ennemi en question, nous permettant tout un tas de nouvelles choses ! En prenant la place d'une plante, on peut étendre ses lianes pour prendre de la hauteur. Avec un Bullet Bill (les missiles tirés par des canons), on peut voler jusqu'à notre destination ou exploser des murs. Les idées sont nombreuses et franchement alléchantes ! A vrai dire, c'est la diversité offerte par Super Mario Odyssey qui surprend le plus, même sur une session de seulement 20 minutes pendant laquelle je n'aurais certainement vu que 10% de deux royaumes. Monter sur le dos d'un chien-taxi pour une épreuve de course, passer dans des murs façon A Link Between World pour des phases de gameplay à la Mario 2D, il ne fait aucun doute que les équipes ont été inspirées et le titre semble bourré de petites idées de génie !

Bien évidemment, le tout est saupoudré d'un univers Mario bien connu. Le héros moustachu part à la rescousse de Peach, que Bowser s'apprête à épouser, on retrouve nos fidèles Goombas et Koopas et la bande-son est plus jazzy que jamais, avec pour la première fois un générique chanté ! Cela n'empêche pas quelques particularités ici et là. Par exemple, il n'y a plus de vie : Une mort nous fait perdre 10 pièces et nous renvoie juste au début de la zone (et non pas du niveau), histoire de ne pas rendre trop pénible les phases de die & retry. De plus, une deuxième monnaie, dépendante du royaume dans lequel on se trouve, fait son apparition afin d'acheter des chapeaux et costumes spécifiques (purement cosmétique de ce que j'ai pu en voir).

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