Les deux sessions nous ont permis d'explorer plus en détail le monde d'Horizon, en découvrant tout d'abord les deux premières heures du jeu, avant de nous frotter à une zone plus ouverte se déroulant à une phase plus avancée de l'aventure.

« Explorer le monde ? Aloy verra »

Parmi les points encore obscurs d'Horizon : Zero Dawn, le scénario occupait une bonne place. Il s'est lentement dévoilé sous nos yeux et nous a plutôt rassuré au cours de notre session : nous y avons découvert une Aloy curieuse, déterminée, en quête de réponses sur son passé et les origines du monde qui l'entoure. C'est surtout par sa simplicité que l'introduction du titre nous a convaincus, parvenant en l'espace de deux heures à nous attacher aux personnages qu'elle dépeint, tout en suscitant suffisamment de mystères pour nous donner envie de continuer. Côté mise en scène, Guerrilla semble avoir fait quelques progrès depuis les classiques – sur ce point en tout cas – Killzone, avec la présence de quelques jolis plans et d'une bande-son prometteuse. Sans être au niveau d'un naughty Dog, les cut-scenes contribuent à nous immerger dans un scénario simple, mais déjà intriguant. On notera que l'effort s'est également étiré aux quêtes annexes, ici toutes scénarisées pour proposer un minimum d'intérêt au joueur qui compte les boucler. Nous éviterons évidemment de vous dévoiler quoi que ce soit de plus au sujet de l'histoire afin de vous laisser le plaisir de la découverte.

Au doigt et Aloy

Attachante par son caractère, Aloy sait aussi l'être par sa prise en main. La jeune héroïne bénéficie d'une maniabilité très proche de celle de Lara Croft dans les deux derniers épisodes de Tomb Raider. Capable de changer de direction en cours de saut ou d'escalader aisément les parois à proximité, elle compense donc des animations plutôt simples par une physique un peu lâche, qui nous permet d'ailleurs de déambuler très librement. Aloy dispose également d'une palette de coups collant à sa condition de chasseresse : dissimulation dans les hautes herbes (façon Assassin's Creed), utilisation de l'arc et de divers outils – lance-corde, pièges, lancer de cailloux pour faire diversion – voire même attaque au corps-à-corps sont de la partie.

Pour se débarrasser des nombreuses machines occupant la terre d'Horizon, notre personnage principal devra d'ailleurs s'appliquer un minimum. En effet, chaque robot dispose d'un point faible qui lui est propre et constitue le moyen le plus simple de s'en débarrasser : une approche trop brouillonne peut rapidement s'avérer très punitive. Par exemple, les veilleurs peuvent être tués d'un seul coup en visant directement leur œil, alors qu'il faudra bien 4 ou 5 flèches pour les tuer en tirant sur le reste de leur corps. Si vous couplez à cela le système de soins manuel qui ne régénère la vie que progressivement et la relative fragilité d'Aloy dans les premières heures de l'aventure, inutile de vous préciser qu'opter pour une approche furtive est plus que conseillé.

Une fragilité qui, on l'imagine, devrait s'estomper sur le long terme puisque notre chasseuse peut s'appuyer sur des systèmes de craft et de compétences classiques pour gagner en puissance. Ces dernières sont divisées en trois branches (Rôdeuse, brave et survivante) respectivement dédiées aux capacités d'infiltration, de combat et de bonus de survie d'Aloy : pour les débloquer, il suffit de dépenser vos points de compétence durement acquis en montant de niveau. Niveaux qui peuvent évidemment être franchis en cumulant les points d'expérience via l'accomplissement de quêtes ou encore le meurtre de machines. Le craft est également classique et a le bon goût de ne pas être omniprésent : en dehors de la création régulière de flèches, vous n'aurez ainsi pas à changer d'armure toutes les trois secondes à cause de la découverte d'un nouvel élément. Il y a pourtant du choix de ce côté, du fait de la variété des robots affrontés (il y en aurait plus d'une vingtaine) et la différence des composants collectés sur ces derniers, dont l'utilité diffère selon l'arme ou l'outil à créer.

Un monde plein de mystères

Si l'on arrêtait notre tour d'Horizon (pardon) à cet instant, vous pourriez penser que le titre de Guerrilla Games, aussi bien ficelé soit-il, n'est qu'un Open World classique. Il a pourtant su nous capter par son univers d'une remarquable cohérence, justifiant toujours ses choix de design et de gameplay – l'interface en réalité augmentée, les interactions avec les machines ou encore la quête de réponse d'Aloy – par la narration, et inversement. De même, nous avons à plusieurs reprises été enchantés par la découverte d'un nouvel environnement, d'une machine encore inédite, ou même de zones secrètes qu'on se gardera évidemment de vous dévoiler, mais qui augurent d'une profondeur peut-être insoupçonnée pour la prochaine exclusivité de Sony. L'aspect technique et artistique ne gâche rien au tableau. Non seulement fluide (les seuls ralentissements constatés étaient discrets et indolores), le jeu nous permet de découvrir nombre de tableaux visuellement époustouflants, se dressant sans peine aux côtés d'Uncharted 4 ou The order comme l'un des plus beaux titres de la machine. Seule nuance, et de taille, Horizon Zero Dawn est un monde ouvert.