La possibilité d’une nouvelle île

Pokémon raconte un peu toujours la même histoire, celle d’un jeune garçon ou d’une jeune fille qui part chasser les Pokémon tout un été dans son pays, et Pokémon Soleil / Lune ne déroge pas à la règle. Votre héros déménage de Kanto (la région de Bleu / Rouge / Jaune, une façon subtile de faire le lien) sur l’île tropicale d’Alola à plusieurs milliers de kilomètres avec sa délicieuse Maman et son adorable Miaouss de maison.

A peine arrivé, le Professeur Pokémon local, particulièrement cool et relax, vous permet de rencontrer la jeune Lilie ainsi qu’un mystérieux Pokémon Légendaire qui semble veiller sur l’île d’Alola. Il ne vous reste plus qu’à choisir votre premier monstre entre Otaquin, Flamiaou et Brindibou et à partir pour l’aventure en effectuant le “Tour des Îles” que seuls les meilleurs dresseurs parviennent à compléter ! Console entre les mains, le début de Soleil / Lune paraît peut-être encore plus lent que dans les épisodes précédents, mais c’est un mal pour un bien.

Ce long tutorial s’achève avec la première des “Épreuves”, lesquelles remplacent les Arènes : vous devez trouver et affronter plusieurs Pokémon dans un Donjon puis combattre son boss, le Pokémon Totem de ladite Épreuve. Mais avant d’y parvenir, vous aurez déjà rencontré la Team ennemie, récupéré les Super Balls, obtenu les principales fonctions du nouveau Pokédex (notamment le Poké Scope pour prendre des photos), visité les nouveaux Centres Pokémon qui comprennent une boutique et un restaurant de spécialités locales, mais aussi effectué de vrais combats et aperçu le système de Pokémon montures qui remplace en grande partie les CS (Coupe, Eclate Roc, Vol…). On a au moins l’impression qu’une fois ces deux premières heures passées, l’aventure Pokémon “ouverte” comme on l’aime nous tend pleinement les bras et que l’on a tous les outils en main pour en profiter à fond ! Quand on termine la session de 2h de jeu frustré de ne pouvoir continuer, c’est généralement plutôt bon signe...

Nouveau look pour une nouvelle série

Parmi les changements les plus voyants, le tout nouveau moteur graphique du jeu : fini l’organisation du monde en cases qui faisait foi depuis 20 ans ! On profite enfin d’environnements construits pour être agréables à explorer, librement. Les hautes herbes ne sont plus ainsi proprement taillées comme des haies rectangulaires, et les rencontres imminentes avec les dresseurs sont annoncées par l’apparition de bandes noires au bord de l’écran, cassant un peu la routine habituelle du champ de vision dans lequel il ne faut surtout pas passer. Les personnages sont également plus grands, plus expressifs (et personnalisables !) ce qui permet au jeu d’oser un peu plus côté mise en scène : mouvements de caméras, scènes d’action façon dessin animé…

Shigeru Ohmori, qui succède à Junichi Masuda au poste de réalisateur sur le jeu après plus de 15 ans à cette fonction, a expliqué depuis l'annonce du jeu la nécessité qu’il y avait à repartir de zéro d’un point de vue technique pour pouvoir faire progresser Pokémon par petites touches, comme toujours avec la franchise. Sur la seule technique, Soleil / Lune revient ainsi un grand cran devant son concurrent du moment, Yo-Kai Watch.

Dans la continuité

Pour ce qui est de réussir d’accommoder le passé et le présent, Soleil / Lune semble une nouvelle fois exceller. Les premières zones que l’on a pu voir regorgent immédiatement de Pokémon de la 1ère génération en forme Alola (des sous-espèces de Pokémon des précédentes versions endémiques à l’île tropicale de cette aventure, disposant de nouveaux looks et aptitudes au combat) ce qui permet de se sentir en terrain familier tout en goûtant immédiatement à la nouveauté. Côté combats, on a évidemment vu peu de choses mais le rendu semble équivalent à celui de Rubis Omega et Saphir Alpha, avec une interface améliorée et plus ergonomique. Petit ajout qui fera plaisir aux nouveaux venus et les aidera à débuter : l’indication sous le nom des attaques si celles-ci sont “super efficaces” ou “peu efficaces” compte tenu de leur type et du Pokémon adverse.

Finissons le tour des nouveautés avec un mot sur la bande-son, particulièrement soignée, qui remixe avec les sonorités des îles les thèmes classiques de Pokémon : le résultat est très réussi. Il ne nous a malheureusement pas été possible d’essayer les capacités Z (des capacités secrètes surpuissantes que possèdent chaque Pokémon et qui ne peuvent être déclenchées qu’une fois en possession d’un bracelet spécial plus loin dans le jeu), ni de vérifier si de nouvelles Méga-Evolutions ont été ajoutées au jeu (elles sont, en tout cas, toujours présente si l’on en croit les dernières bandes-annonces). De même, il faudra attendre le jeu final pour en savoir plus sur la nouvelle version du Pokémon Global Link (pour échanger et combattre en ligne), découvrir le mini-jeu Poké Loisir où envoyer s’amuser et explorer des îlots ses Pokémon en stock à la manière du Dream World de Pokémon Noir et Pokémon Blanc, ou encore profiter de la Place Festival, nouvelle formule des mini-jeux multijoueurs type Base Secrète.