Dans le genre projet à contre-courant, Ready At Dawn emprunte avec De.formers une route où on ne l’attendait pas vraiment. Si le très beau The Order : 1886 avait pu décevoir par manque de réelle profondeur de gameplay, De.formers joue la carte du party game décomplexé en mode baston en arène. Adieu les teintes monochromatiques de la dystopie victorienne et place aux couleurs flashy de blobs au design farfelu, plongés au cœur du combat dans des arènes à l’action continue et surtout déjantée. Une bouffée d'air frais entre deux productions de plus grande envergure pour le studio californien, qui s'est laissé approcher en exclu française lors de l'E3 2016.

La boule magique !

On pourrait décrire De.formers de la façon suivante : un jeu loufoque idéal pour accompagner une soirée pizzas entre amis. Simple à prendre en main, directement fun, l’expérience De.formers est avant tout tournée vers le multijoueur, en local via écran splitté jusqu’à quatre joueurs ou en multi en ligne jusqu’à huit. À peine arrivé sur le lieu de mon rendez-vous, on me tend tout de suite une manette pour me lancer sans perdre de temps dans une session de jeu en multi local contre une brochette de développeurs. Les contrôles du jeu sont assimilés en à peine dix secondes, sauter, charger une attaque, tirer, se défendre, attraper un adversaire pour ensuite le balancer hors de la map, De.formers joue dans la cour de ces petits jeux hyper adaptés à des sessions courtes, mais diablement funs !

Le joueur prend ici le contrôle d’une boule à l’apparence déjantée appelée « Forms » par les développeurs. Un sac de nœuds multicolore, une sphère de gelée rose bonbon hérissée de petits picots, un simili cochon à l’apparence difforme, une chose est bien claire, Ready at Dawn s’est laissé carte blanche dans la composition d’un casting qui aurait largement pu trouver sa place dans un sachet de jouets à collectionner des années 90. L’objectif principal des différents modes de jeu est d’arriver à éliminer vos opposants d’une façon ou d’une autre dans des arènes entourées par le vide. Si chaque Forms peut espérer triompher en tirant ou en chargeant, il est aussi possible d’adopter la méthode Smash Bros, c'est-à-dire de balancer vos adversaires par-dessus bord pour les éliminer.

À fond la Forms !

Plusieurs subtilités sont toutefois à prendre en compte pour parvenir à briller au milieu de ce joyeux festival de blobs roulants. Toutes les Forms disposent d’un kit de capacités similaires à utiliser pour attaquer, se déplacer ou bien encore se défendre. Première possibilité d’action : charger sa barre de dash en bas de l’écran en maintenant la touche associée pour tenter de percuter un adversaire afin de lui causer quelques dégâts ou mieux, de l’éjecter hors de l’arène. Cette méthode est particulièrement utile puisqu’elle permet aussi de se déplacer à plus vive allure et donc d’éviter certains assauts. Toutes les options d’attaque ne sont cependant pas sans risque, dasher immobilise notre blob pendant quelques secondes et le tir puise directement ses ressources dans la matière gélatineuse composant notre corps.

Si les munitions sont limitées, on les recharge en récoltant les morceaux éclatés des adversaires tombés au combat. Chaque nouvelle rafale réduit toutefois la masse globale de notre Form et donc la puissance de ses futures attaques chargées. L’une des techniques les plus efficaces consiste alors à agripper son adversaire pour ensuite l’éjecter dans la direction de notre choix. Certaines arènes mettent particulièrement en avant cette mécanique avec une surface de jeu très réduite, obligeant les différents joueurs à redoubler de prudence pour ne pas chuter dans le vide.

Tourné vers le multi

Notre créature dispose aussi d’un mode défense pendant lequel elle prend la forme d’un cube immobile, insensible aux tirs à distance, mais pas aux différents agrippés/jetés. Bref, vous comprenez aisément que derrière son aspect loufoque, De.formers cache de nombreuses subtilités de gameplay aptes à différencier un bon joueur d’un simple débutant. Manette en main, l’expérience se montre immédiatement fun, nerveuse et gratifiante pour quiconque aura capté certains principes. À intervalles réguliers, des power-ups apparaissent sur la carte et octroient la possibilité de déclencher certaines techniques spéciales, comme une onde de choc ou une augmentation massive de la taille et de la puissance de notre Forms. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le jeu utilise le même moteur graphique et physique que The Order. Le studio insiste particulièrement sur les possibilités de leur système de corps mou, aucune animation n’est prérendue en jeu, tout réagit en temps réel par l’intermédiaire de la physique. Il en résulte donc une gestion avancée du poids des blobs ainsi que de la trajectoire de chaque tir ou collision.

Côté mode de jeu, la version présentée lors de cet E3 mettait en avant deux types de matchs : un simple free-for-all accompagné d’un mode en équipe. Les développeurs nous ont aussi fait démonstration de quelques paramètres à activer ou non pour modifier l’expérience de jeu. Arène instable, friendly fire, matchs volontairement déséquilibrés en 2 vs 6, l’idée derrière ces options est de permettre au joueur de pimenter les choses pour renouveler son amusement sur une même carte. On notera au passage les prémices d’un système de progression du joueur où l’utilisation répétée d’une action au fil des matchs (tir, agrippé/jeté, défense, etc.) améliorera l’efficacité globale des différentes Forms.

Prévu à la fois sur PC, Xbox One et PS4, De.formers nous indique aussi son envie de proposer ses différents modes multi en cross-play sur les trois plateformes afin de partager des matchs endiablés, sans aucune frontière liée aux machines. Notez enfin que le jeu fait partie des titres édités par GameTrust, la récente filiale de Gamestop, également derrière certains des futurs projets d’Insomniac Games ou de Tequila Works (Rime)

→ Tous nos aperçus E3 2016