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Au cours des deux présentations qui nous ont été données dans le cadre de la gamescom 2015 et de la GDC 2016, tout nous laissait à penser que le huitième volet des aventures vidéoludiques de Sherlock Holmes, en l’occurrence sous-titré « The Devil's Daughter », ne serait pas une révolution mais plutôt une évolution de la saga. Afin d'en avoir le coeur net, nous nous sommes rendus à la première session de hands-on donnée par Big Ben interactive dans le but de prendre le pouls de ce nouveau jeu d'enquête.

Dans le cadre de cette première session de jeu, il convient de rappeler que cet aperçu portait sur l'introduction du jeu et l'heure qui s'en suit. Ainsi, si nous n'avons eu l'occasion d'aborder certains éléments de gameplay, nous n'avons qu'effleuré les mécaniques d'enquête et n'avons par conséquent pas pu juger des phases faisant appel à la logique implacable de l'enquêteur.
Modernisation en règle
Mais avant d'aller plus avant, précisons à nouveau la substance de ce nouveau Sherlock. Là où Crimes & Punishments proposait 6 enquêtes différentes, ce nouvel opus vous permettra d'en résoudre 5, chacune d'entre elles étant reliée par une enquête plus générale. En guise de fil rouge, ce huitième épisode proposera de mettre en scène les relations tumultueuses qui unissent et divisent Sherlock Holmes et sa fille adoptive , déjà brièvement aperçue dans Le Testament de Sherlock Holmes.
Ce point est l'occasion d'aborder l'aspect général de ce nouveau Sherlock. Outre des décors et des effets de lumières plus soignés qu'auparavant, c'est essentiellement un travail de modernisation des personnages qui a été effectué ici. Si les derniers épisodes de la franchise avaient déjà grandement dépoussiéré la personnalité de Sherlock et des personnages de son univers, cet épisode enfonce le clou et les rajeunit davantage encore. Sherlock est de plus en plus badass, tandis que Watson, d'ordinaire un peu bourgeois coincé, arbore un physique et une attitude un peu plus décontractée. Si cela pourrait décontenancer les fans les plus hardcore de la mythologie de Conan Doyle, les autres y verront sans doute un rafraîchissement bienvenu. Revenons-en maintenant au jeu.

Rendez-vous en terrain connu
Sherlock, en pleine crise d'angoisse en raison d'une inactivité prolongée, est interrompu dans ses pensées par sa nouvelle voisine qui lui amène un jeune garçon en larmes, déclarant que son père a disparu. Ne refusant jamais l'occasion de résoudre un mystère, le détective s'intéresse de plus près au problème du jeune homme. C'est là la première occasion de constater que comme convenu, nous retrouverons une grande partie des mécaniques qui faisaient le charme des précédents opus. Les phases d'observation, vous permettant de vous concentrer sur certaines caractéristiques physiques ou vestimentaires de vos interlocuteurs, offrent plusieurs choix de déduction vous permettant de définir un profil plus ou moins précis de votre sujet d'observation.

Une fois ceci effectué, vous pourrez alors poser les questions qui vous sont proposées, afin de recueillir assez d’éléments pour démarrer votre enquête. Cette dernière sera le prétexte idéal pour profiter des environnements plus ouverts proposés par The Devil's Daughter. Effectivement, selon Frogwares, vous traverserez 20 environnements très différents au cours de votre aventure, en plus de Baker Street et de Scotland Yard. Nous concernant, notre portion de l'enquête nous a emmenée dans les rues bien connues de Whitechapel. Si bien entendu, il ne faut pas vous attendre à un open-world, la zone est plus vaste, plus vivante et offre un sentiment de liberté plus grand que par le passé. Toutefois, il faut mesurer ce propos car l'ensemble du jeu sera à n'en pas douter très dirigiste et finalement, l'exploration ne vous apportera pas grand-chose en définitive. Toutefois, cette ouverture est exploitée parfois, comme lorsque Sherlock devra retrouver un endroit selon une carte griffonnée sur un bout de papier. Espérons que d'autres bonnes idées de ce type seront exploitées.



Bien entendu, Sherlock ne serait pas ce qu'il est sans un sens aigu de la déduction et de l'anticipation. Vous serez à un moment contraint d'éloigner le garde d'un porte pour une raison précise. Quelques hommes jouent à cet instant une partie de poker. L'activation du mode « détective » vous permettra de voir en surbrillance ce qu'un homme ordinaire ne verrait pas. Vous détecterez alors qu'un homme cache dans sa manche un distributeur de carte. Il vous faudra le couper afin de dévoiler la supercherie, pour déclencher une bagarre afin que le garde s'éloigne et ne vous prête plus attention. C'est alors que votre imagination se met en branle et une fois un couteau en votre possession, il vous appartiendra de choisir vous même l'ordre des actions à effectuer pour que votre plan se déroule sans accrocs. Une fois chaque étape sélectionnée, vous pourrez la déclencher afin d'admirer la mise en action de votre plan. Cela donne lieu à une mise en scène particulièrement dynamique, contemporaine, accentuant davantage encore le travail effectué par Frogwares pour moderniser les aventures de son héros. La série télévisée est passée par là, et autant dire que cela se ressent.
Des mini-jeux dispensables
Sachez que, dans la tradition des précédents épisodes, vous n'incarnerez pas que le détective, vous aurez l'opportunité de prendre les commandes de personnages récurrents de son entourage, avec notamment la toujours aussi dispensable « scène du chien ». Notre session de jeu nous a conduit à prendre en filature un suspect dans les rues de Whitechapel et dans la peau de Wiggins, mais autant dire que l'expérience n'a pas été des plus concluantes. Effectivement, il nous a suffit de nous dissimuler derrière des caisses tout en nous assurant que la barre de détection du suspect ne se remplisse pas pour venir à bout de cette phase qui avait davantage des allures de prétexte à dévoiler l'ouverture du monde de Sherlock qu'à vraiment servir le scénario. Certes, nous avons pu constater que les développeurs nous permettent, dans certains cas, d'accéder aux toits du quartier de Londres ou à emprunter des chemins dérobés, mais l'ensemble nous a paru beaucoup trop long. Cette phase a également été l'occasion de nous dévoiler un autre élément manifestement accentué dans The Devil's Daughter : les mini-jeux.

Notre brave Wiggins, juché sur les toits de Whitechapel, doit à certains moments franchir des gouffres reliés par une simple planche. Cela est l'occasion de déclencher un mini-jeu consistant à maintenir un curseur droit et un curseur gauche dans des cercles placés de part et d'autre de l'écran. Pas franchement difficile, ni franchement intéressante, cette étape peut être passée, comme la plupart des mini-jeux. L'un d'entre eux par exemple, supposait que Wiggins emprunte le conduit d'une vieille cheminée afin d'accéder au toit. Pour cela, il faut d'évacuer des boules de suie accumulées dans le conduit, tout en faisant le plus vite possible afin que votre avatar ne s'asphyxie pas. La encore franchement dispensable, cette apparente prolifération des mini jeux dans le début de l'aventure semble éloigner The Devil's Daughter de ce que l'on préfère chez Sherlock, c’est-à-dire l'enquête.
Des déductions toujours aussi solides
Bien entendu, sur ce point, il convient d'être rassuré. Vous aurez toujours à examiner objets, personnages et environnements afin de récolter assez d'indices pour par la suite effectuer vos associations d'idées. Ces dernières fonctionnent comme l'épisode précédent et c'est une bonne chose, la recette fonctionnait plutôt bien. Vous devrez relier différentes idées, chacune proposant deux embranchement différents pour finalement aboutir à l'accusation d'un des suspects en présence. Comme dans l'épisode, vous pourrez ensuite choisir d'absoudre ou d'inculper l'accuser, et aurez naturellement la possibilité de vous tromper, ce qui pourrait, contrairement à Crimes & Punishment, avoir une conséquence directe sur l'histoire principale.
Globalement, ce qui nous a été dévoilé ne représente qu'une faible partie du jeu, mais confirme une orientation plus moderne de Sherlock, avec plus d'action et d'humour, choix parfaitement assumé par les équipes de Frogwares. Il est toujours un plaisir de retrouver l'ambiance de la série et si la promesse d'une aventure plus sombre qu'elle n'y paraît est tenue sur les 20h de jeu annoncées pour le titre, Sherlock Holmes : The Devil's Daughter devrait grandement satisfaire les fans voire même en recueillir de nouveaux.
Trailer de lancement de Sherlock Holmes : The Devil's Daughter
L'évolution de ce bon en très ne tient finalement qu'à peu de choses et à ce qui nous a été présenté durant cette petite heure et quart de jeu. En choisissant de nous dévoiler l'introduction de son titre, Frogwares nous a révélé ce qui semblait être qu'un vaste tutoriel destiné à montrer les nouveautés du jeu : mini-jeux, ouverture du monde et modernisation des personnages. Ainsi, si nous sommes plutôt rassurés sur le fait que le titre soit un bon épisode de Sherlock, nous espérons simplement que la partie enquête sera aussi palpitante que par le passé voire même plus retorse, et que les mini-jeux ne viendront pas éloigner The Devil's Daughter de ce l'on attend du détective de Baker Street : l'enquête et la résolution d'énigmes.