Tranquillement installé près des dunes ensablés du parcours de l'Enduropale 2016, Big Ben a accueilli le temps d'une journée quelques membres de la presse pour une démonstration de MXGP 2. Après un premier épisode plutôt bien accueilli par la presse comme par les joueurs, Milestone avait bien du pain sur la planche pour proposer une suite à ce jeu devenu référence pour de nombreux amateurs de motocross virtuel.
MXGP était très complet, alors que faire de plus, quelles nouveautés proposer aux joueurs ? Voilà la question que s'est probablement posée Milestone l'année dernière, alors que les première critiques, plutôt enthousiastes, laissaient penser qu'il serait possible de surfer sur ce succès et produire rapidement une suite. Les meilleurs juges, c'est encore les joueurs, et le studio italien les a largement consulté. Il ne fut pas difficile d'identifier leurs besoins : plus de pilotes, plus de circuits, et des possibilités de customisation. Et manifestement, Milestone les a entendu puisque le MXGP nouveau a su nous séduire.
Nous avons pu tester MXGP 2 sur des bornes PlayStation 4, mises à disposition par Big Ben. Si la colorimétrie des écrans des-dites bornes laissait à désirer, sur le téléviseur full-HD également mis à disposition, le rendu était bien meilleur. La configuration des lieux et l'emplacement (dans un camion, à proximité du circuit de l'Enduropale du Touquet) ne permettait pas de juger correctement de la bande-son du jeu, et donc des divers effets sonores de celui-ci.
Une double-dose de tout
MXGP premier du nom proposait beaucoup de contenus officiel, sa suite devait donc aller plus loin. Mission réussie. Au compteur donc, 63 pilotes officiels, 30 équipes, 21 circuits dont 4 indoor, et une grosse vingtaine de marques pour la customisation des motos, ainsi que des pilotes.
La partie customisation impressionne particulièrement, puisque l'on peut tout changer, ou presque. Cela va de la carlingue de sa deux roues, en passant par les poignées, les échappements, les rayons des roues... Certains de ces éléments ont un impact sur la moto, qu'il faudra prendre en compte. Il y a quatre points d'amélioration : accélération, freinage, vitesse, maniabilité. En fonction de vos modifications, vous pourrez améliorer l'accélération mais perdre en freinage en en maniabilité. À vous de voir, en fonction de vos préférences et/ou de la piste sur laquelle vous allez concourir. Néanmoins, on se rend vite compte que certaines pièces (les plus chères, bien sûr) sont bien au dessus du lot et ont un tel impact positif sur votre bécane qu'elles deviennent vite incontournables. Voilà un point qui aurai peut-être nécessité plus de profondeur.
Cela étant, cette richesse est appréciable puisqu'elle manquait vraiment dans le précédent opus. Ici, vous pourrez choisir la tenue de votre raider de l'extrême, en piochant parmi une garde-robe composée de bottes, pantalons, casques, gants et autres issus des catalogues de marques spécialisées dans le produit motocross. Joli travail, d'autant qu'à l'écran, le jeu est assez convaincant.
De la course en stade
Parmi les nouveaux circuits apportés à MXGP 2, on compte notamment 4 circuits indoor, et plus précisément en stadium, pour une ambiance et un style de course bien différents. Ici, peu de lignes droites forcément, et beaucoup de bosses et de jump. Le bon endroit pour tester la conduite du jeu. Entre arcade et simulation, le premier MXGP était assez agréable à prendre en mains, même pour les néophytes. Ici, c'est un peu la même chose, en mieux : le jeu vous permet de choisir entre trois types de difficultés, dont l'influence porte principalement sur le moteur physique du jeu. Réglé au plus bas, celui-ci est assez permissif : votre moto tient droit, sans réel besoin d'équilibrer le tout. Réglé au plus haut par contre, il faudra gérer intelligemment sa vitesse, faire attention aux angles au moment de prendre certaines bosses, et surtout équilibrer son motard grâce au stick droit de votre manette. C'est un coup à prendre, mais on s'y fait très vite
En stadium, c'est donc une vraie épreuve, mais finalement, on prend le rythme. C'est beaucoup plus trompeur sur les circuits plus classiques, pleins de pièges. Dans les lignes droites, on a tendance à s'emballer, à y aller franc du collier sur l'accélérateur... Oubliant le traître virage se trouvant au bout, sournoisement planqué derrière une vilaine bosse.
Ajoutons qu'il faut prendre en compte la particularité principale du motocross, à savoir le caractère meuble des surfaces à parcourir. Sous le passage des concurrents, la terre se déchire, et affiche à chaque passage des cicatrices qui deviennent autant de pièges à éviter... ou à utiliser avec intelligence. Certains trous sont à éviter, tandis que d'autres, en virage, servent de ligne de guidage : ainsi coincée, la moto suit une trajectoire sûre, testée et approuvée par les précédents concurrents. Attention à ne pas la prendre trop vite, ou à mordre sur le côté, sinon c'est la chute assurée. Une sensation agréable, comme si l'on marchait... conduisait (pardon) sur un fil, du début à la fin.
Terminator au guidon
Une vérité qui est parfois assez frustrante, puisque l'IA semble piloter des Fiat Multipla, plutôt que des motos. Bien collés à la route, vos adversaires sont inamovibles : tapez les, et vous finirez les fesses dans la boue. S'ils vous cognent... c'est vous, là encore, qui irez patauger gaiement dans la mare aux canards qui sert de circuit. Une sensation d'invincibilité assez frustrante par moments, qu'à titre personnel je n'avais pas revécu depuis Grand Turismo 3, dans un style bien différent. Espérons que d'ici le 31 mars prochain, ce petit défaut sera corrigé.
Et quitte à effectuer quelques correctifs, on espère que les petits soucis de framerate constatés n'apparaitront plus, une fois le jeu terminé. Si techniquement le jeu tient la route, et qu'il est plutôt joli, la fluidité du jeu en prend un coup lorsque l'on aborde certains virages, et notamment ceux à 180°. Les développeurs ont encore un peu de temps devant eux, puisqu'on l'attend encore pour le 31 mars prochain.
Avec ses épreuves Real Events, son online jusqu'à 12 joueurs, son niveau de difficulté intelligent et les très nombreux ajouts, répondant aux demandes des fans, Milestone a entre ses mains un titre à fort potentiel. De nombreux pilotes, beaucoup de customisation, des courses en stadium, ou le motocross de Ernée... les développeurs ont écouté les passionnés, et c'est tant mieux. D'autant que le jeu est malin et pourrait convaincre les joueurs les plus hardcore, comme les simples amateurs. Avec son contenu pléthorique et ses bonnes sensations de pilotage, MXGP 2 ne devrait pas décevoir, puisqu'il est une jolie amélioration d'un premier essai déjà très solide.