Après avoir suscité l’engouement de millions de joueurs il y a quelques années en Corée du sud, Chine, Japon et Taiwan, le jeu de rôle en ligne massivement multijoueur Blade & Soul est enfin sur le point de débarquer en France. Ce free-to-play développé par le studio sud-coréen Team Bloodlust, entend bien plonger les joueurs dans la mythologie asiatique en mettant à l’honneur les arts martiaux. Premières impressions après deux petites heures de jeu…
Plutôt classique à la base - les joueurs doivent venger la mort de leur maître en luttant contre des démons - l’histoire générale de Blade & Soul, devrait néanmoins révéler quelques surprises au fil des six gros actes qui la composent à l’heure actuelle. Et si seulement les trois premiers seront disponibles à la sortie du jeu, il devrait y avoir néanmoins suffisamment de contenu pour occuper longtemps les apprentis guerriers se lançant dans l’aventure, puisqu’à titre d’exemple, le premier acte contiendrait à lui seul 27 longs chapitres. Précision toutefois importante des développeurs quant au système choisi de free-to-play : le jeu devrait être accessible dans son intégralité sans débourser un centime. Car les éléments payants pourraient relever uniquement de la personnalisation / customisation des héros. Si l’usage du conditionnel s’impose ici, en revanche il est certain que le système de jeu différencie complètement l’apparence du personnage de sa puissance. Concrètement, libre au joueur d’habiller son héros comme il l’entend et même de le travestir à loisir à coups de vêtements ridicules ou de perruques grotesques, à l’instar d’une hache plantée dans la tête (véridique !). Cela n’a aucune influence sur sa puissance et ses compétences…
Il aura fallu plus de trois ans - depuis sa sortie en Corée en juin 2012 - pour que Blade & Soul arrive officiellement dans nos contrées. Les raisons de ce délai invoquées par les développeurs concernent essentiellement le rééquilibrage du jeu pour un public occidental et surtout la localisation de l’aventure.
Compte tenu de la densité de celle-ci et de son environnement spécifique, une équipe de scénaristes s’est consacrée entièrement au respect des cultures en jeu et à la traduction de plus de trois millions de mots.
Doté de voix et de textes - au choix - en français, anglais et allemand (la langue coréenne d’origine devrait arriver plus tard dans un pack spécial), Blade & Soul sortira cet hiver 2015 simultanément en Europe et aux USA.
RACES ET CLASSES
Revêtant la forme d’un beat them all doté d’éléments de jeu de rôle, Blade & Soul prend son inspiration dans le « Wuxia », genre littéraire chinois dans lequel les héros sont des chevaliers épris de justice doublés d’experts en arts martiaux. Le joueur incarne donc un de ces individus à sélectionner parmi quatre races. Il y a d’abord les Gon, dans lesquels coule l’énergie du Dragon et qui apparaissent comme des alliés exemplaires et des ennemis redoutables. Ensuite figurent les Jin et les Yun. Les premiers sont associés à la Tortue noire, demeurent polyvalents et possèdent un sens de la justice très développé. Tandis que les seconds, composés uniquement de femmes, sont bénis par la beauté du Phénix et apprécient l’ordre et la nature. Enfin, les Lyn, descendants des Qilins, s’avèrent aussi imprévisibles que mystiques. A chacune de ces races sont associées une ou plusieurs classes qui offrent des compétences et avantages spécifiques et entre lesquelles il est possible de switcher à tout moment en cours de combat. Six classes s’avèrent disponibles : Maître du sabre (guerrier offensif et défensif), Destructeur (force de la nature orientée au corps-à-corps), Maître des éléments (spécialiste de projection de feu ou glace à distance, capable d’infliger des dégâts à plusieurs adversaires en même temps), Gardien de la nature (assisté d’un redoutable familier), Maître du kung-fu (expert en combats foudroyant à mains nues) et enfin Assassin (agilité et furtivité au maximum).
Sur le terrain, c’est surtout la vitesse et la puissance d’action et de déplacement qui font la différence entre les personnages. Grosso modo, il suffit d’enchaîner les clics gauches de souris et de temps en temps d’ajouter un clic droit pour asséner facilement des combos aussi fluides que redoutables, et très variés d’un héros à l’autre. Outre sauter, courir, strafer et lancer différents sorts magiques, le personnage est capable de planer dans les airs pour se rendre plus facilement à un endroit. Il peut même aussi utiliser certains téléporteurs lumineux – les Fast Travels – qui propulsent automatiquement le héros d’un lieu à l’autre sous la forme d‘une courte cinématique en temps réel. Sympathique mais un peu trop long et répétitif, surtout lorsque le joueur doit s’extirper d’un endroit profond dans lequel il est tombé de manière imprévue. Mais cela n’est guère étonnant dans la mesure où la plupart des environnements, aussi exotiques que détaillés, sont construits de manière verticale et que l’univers est scindé en plusieurs zones, dont la plupart sont accessibles librement. A noter qu’il est aussi possible pour un héros de bloquer des attaques et – plus intéressant – de les contrer, ce qui déclenche un mini-combo automatique. Last but not least : la possibilité de méditer à l’issue d’un échec, à l’endroit même où le personnage s’est fait battre. Cette option permet de ressusciter au bout de quelques secondes et de repartir à l’aventure. Gare néanmoins à ce que les ennemis ne soient pas trop à proximité, car ils sont capables de tuer le joueur de nouveau (un game over le renvoyant automatiquement à sa base).
COMBATS EN PVE ET PVP
L’aventure permet aux joueurs de se réunir en groupes et d’affronter une belle quantité de créatures belliqueuses, tout en développant petit à petit de nouvelles compétences via la lecture de livres spécifiques. Bien sûr, il est aussi possible d’effectuer des quêtes secondaires – s’inscrivant sur la droite de l’écran – mais aussi de dialoguer avec d’autres personnages et d'interagir parfois avec d’autres joueurs par l’intermédiaire d’un chat. Mais l’aventure offre aussi la possibilité de se bastonner en un contre un à la manière d’un jeu de combat traditionnel, au beau milieu d’une arène. Avant de pouvoir effectuer cela, il faut d’abord choisir une des deux factions ennemies du jeu pour son personnage, Chaotic Legion ou Martial Alliance. Cela permet de trier les héros et ainsi de les faire s’affronter plus facilement. Si cette option demeure sympathique pour tester l’efficacité de ses combos et pouvoirs sur un joueur adverse de même niveau, en revanche elle ne présente aucun intérêt en termes de fun. Puisque non seulement les personnages ne peuvent pas se déplacer rapidement mais en plus les combats sont très rébarbatifs, en raison de leur répétitivité. Doté d’excellentes musiques, Blade & Soul bénéficie également de personnages très charismatiques grâce au talent de l’illustrateur Kim Hyung-tae. Au final, une aventure pas exempte de petits défauts, mais suffisamment sympathique pour être tentée. D’ailleurs, si les développeurs n’ont pas voulu préciser une éventuelle version console à venir, en revanche, ils ont révélé l’arrivée d’une bêta fermée disponible durant l’automne 2015.
Trailer de présentation de Blade & Soul
Utilisant le moteur Unreal Engine 3 et la technique du Streaming afin de minimiser les temps de chargement, Blade & Soul propose aux joueurs une véritable expérience dynamique, en recourant à un background guerrier très ancré dans les cultures asiatiques (par exemple, les épées ont toutes une histoire et il est possible de booster leur puissance). Si le résultat s’avère éminemment sympathique sur le papier, sur le terrain, il opte néanmoins pour des partis pris pas toujours bien vus (les séquences automatiques et trop longues de Fast Travels, le style graphique pas très fin de certains personnages, le mode PvP 1vs1 raté…). Reste que le jeu ne semble pas avoir encore révélé tous ses secrets et qu’il convient donc d’être patient…