A mi-chemin entre un Final Fantasy Crystal Chronicles et un Monster Hunter, le concept de Final Fantasy Explorers nous invite à partir chasser les célèbres chimères de la série par petits groupes d'aventuriers. Si la formule n'a rien de foncièrement nouveau, elle s'appuie sur un grand nombre d'éléments directement issus de la franchise pour faire de l'oeil à la fois aux fans de la série et aux adeptes des Monster Hunter-like. Adoptant l'un des multiples jobs de la saga, notre avatar va donc occire des monstres directement issus du bestiaire de la série Final Fantasy, défier des chimères pour bénéficier ensuite de leurs pouvoirs, et se prendre pendant quelques instants pour l'un des héros emblématiques de la franchise. Mais avant d'en arriver là, il va lui falloir faire ses preuves en surmontant un début de partie légèrement poussif, car le jeu tarde en effet à mettre en place ses éléments de gameplay les plus intéressants.

La rébellion des chimères

Comme pour nous faire comprendre que nous ne sommes encore qu'un petit scarabée freelance très vulnérable au lancement de la partie, Final Fantasy Explorers nous oblige d'entrée de jeu à prendre nos jambes à notre cou pour échapper au terrible dragon Bahamut. Il s'agit là du premier d'une longue série d'affrontements contre des eidolons qui, s'ils sont bien connus des fans de la série, ne jouent plus là le rôle d'invocations mais plutôt de boss. Le principal défi de cet épisode réside donc dans la manière d'aborder ces combats en tirant parti des avantages de notre classe, sachant que chaque chimère donnera lieu à des batailles complètement différentes. Outre Bahamut, il faudra aussi compter sur la présence d'Ifrit, de Shiva, de Ramuh, de Fenrir, d'Odin, de Leviathan et de bien d'autres encore, soit une bonne douzaine de boss d'envergure qui, une fois vaincus, vous légueront une partie de leurs pouvoirs, même s'il n'est pas question de les invoquer directement sur le terrain.

Des invités-surprises

Mais les pouvoirs conférés par ces chimères ne sont en fait que la surface visible de l'iceberg d'une feature dont le nom rappellera sans doute des souvenirs aux adeptes de Final Fantasy IX : la transe. Car après quelques heures de jeu et déjà de nombreuses quêtes à notre actif, on découvre que la transe nous permet aussi de transformer quelques instants notre avatar en un personnage emblématique de la série. Selon le job qu'on lui aura assigné, il se changera alors en Cloud, Squall, Lightning et consorts, et pourra user des principaux talents propres à chacun de ces héros. Du pur fan-service, d'autant que ces transformations s'accompagnent des thèmes de combats de FF7, FF8 et de tous les autres épisodes dont ces personnages sont issus. Aux trois héros susnommés s'ajoutent d'ailleurs un bel échantillon de protagonistes renommés, à savoir Terra, Bartz, Tidus, Cecil, Aerith, Tifa, Van et Yuna dans sa version FFX-2. Et comme les changements de classe sont très malléables dans Final Fantasy Explorers, on peut facilement se faire plaisir en jonglant entre ces différentes stars de l'univers Final Fantasy.

Le choix des jobs

Tout comme les étapes relatives à la personnalisation de notre avatar, la sélection des jobs peut également être modifiée librement à partir du moment où on ne se trouve pas dans les contrées hostiles du jeu. Depuis la cité de Libertas, un simple passage dans les menus suffit ainsi à modifier notre classe pour adopter l'un des jobs parmi ceux qui ont été débloqués. S'il faut, dans un premier temps, se contenter des classes les plus traditionnelles (chevalier, moine, archer, mage blanc et mage noir), notre freelance pourra à terme expérimenter une vingtaine de jobs bien distincts couvrant tous les rôles requis dans un groupe (tank, soutien, etc.). En toute logique, force est de constater que certaines classes se prêtent assez mal au jeu en solo, et ce, même si on peut affecter librement un éventail de techniques assez large quelle que soit notre classe. On les réservera donc plutôt aux parties en multi (en local ou en ligne), car en solo mieux vaut ne pas trop compter sur les monstres qui nous accompagnent et qu'il n'est pas toujours facile de garder en vie. Le soft propose tout de même un système de fusion intéressant pour customiser ses monstres à partir des âmes laissées par les ennemis vaincus. Quant aux matériaux obtenus en fouillant les gisements sur le terrain, ils servent principalement à crafter de nouvelles armes et pièces d'équipement pour économiner des gils. Dommage que la configuration de notre équipement saute à chaque changement de job car cela nous oblige à tout réaffecter à chaque fois, y compris les aptitudes et magies précédemment assignées à ces mêmes jobs.

Resonance et Crystal Drive

Acquises auprès du cristal du village en échange de quelques CP, les magies et les compétences sont utilisables immédiatement après avoir été assignées à l'une des touches de raccourcis liées aux gâchettes de la console. Les huit slots disponibles ne couvrent malheureusement pas la totalité des capacités dont on aimerait pouvoir doter notre avatar, d'où l'intérêt de les sélectionner en fonction de la mission que l'on est amené à remplir. Le scénario étant complètement en retrait, les quêtes consistent toutes à arpenter les environnements du jeu pour vaincre tel ou tel adversaire, récupérer certains items bien précis ou effectuer une action propre au gameplay de FFEX. Car si les premières sorties sont bridées par le fait qu'on ne dispose pas de grand-chose en dehors de la jauge d'AP requise pour courir ou déclencher les aptitudes liées à notre classe, des features un peu plus croustillantes arrivent heureusement par la suite. C'est le cas du « resonance power » qui augmente lorsqu'on a recours à certaines compétences et qui permet de passer en mode « cristal drive » lorsque sa valeur atteint un certain seuil. Une pression simultanée sur les deux gâchettes suffit alors à déclencher cette technique spéciale durant laquelle nos pouvoirs sont renforcés, et dont on peut faire profiter nos alliés en multijoueur.

Chasseur ou explorateur ?

Ces quelques éléments de gameplay mis à part, on regrette que Final Fantasy Explorers ne se démarque pas davantage des autres action-RPG du même style, d'autant que le jeu souffre d'un manque évident de diversité au niveau des quêtes. Divisées en zones de taille réduite dont les issues sont régulièrement bloquées par des miasmes pour nous obliger à suivre le parcours prévu par le jeu, les régions hostiles se traversent plus qu'elles ne s'explorent véritablement. On se dépêche d'aller droit vers notre objectif sans s'éterniser, appliquant plus ou moins toujours le même schéma d'attaque selon la classe jouée. Au Japon, le titre a déjà hérité de nombreux DLC, dont des jobs (mage bleu) et des quêtes gratuits. Il faut en revanche débourser quelques yens pour avoir le privilège de défier Gilgamesh ou Omega, ou pour revêtir la panoplie de Cloud, Tifa, Rikku et compagnie. On ne peut donc pas dire que les concepteurs aient l'air particulièrement inspiré pour ce qui est d'enrichir un peu plus les possibilités du soft à long terme.