Après 2 épisodes très appréciés et des extensions qui le sont tout autant, la série Company of Heroes revient pour un troisième épisode. Prenant place en Méditerranée, la campagne qui nous a été présentée propose quelques nouveautés. Le nouveau système de campagne baptisé Dynamic Campaign promet une grande rejouabilité. Avant d’entamer une mission, le joueur peut mobiliser ses troupes où il le désire sur une carte de la région. À lui de se fixer ses objectifs et de déterminer la marche à suivre. Plutôt que d’enchainer les missions en temps réel entrecoupé de cinématiques, le joueur déplace ses pions sur la carte en dépensant des points d’action avant que l’intelligence artificielle n’en fasse de même, un peu à la manière d’un Civilization.

En se rendant à différents lieux d’intérêt, il peut enclencher la mission de son choix et prendre part aux affrontements en temps réel traditionnel de la série. Cette vision globale du champ de bataille permet de favoriser les décisions sur le long terme et ajoute une surcouche stratégique non négligeable. Vais-je attaquer cet aéroport allemand pour ensuite y baser mes troupes et gagner de précieuses unités aéroportées ? Où vais-je plutôt prendre cette ville, qui me permettra d’embusquer aisément les éventuels renforts ennemis ? Non seulement ces décisions impactent l’aspect stratégique de votre campagne, mais elles permettent également de mieux préparer vos missions sur le terrain. Par exemple, une frappe aérienne effectuée sur une base allemande lors des phases de tour par tour a pour effet d’affaiblir les troupes ennemies. Il sera donc plus aisé de sortir victorieux de la bataille une fois la mission en temps réel lancée. La volonté derrière cette nouvelle campagne de Company of Heroes 3 est de donner plus de liberté d’approche au joueur. Il faudra voir l’impact de ces changements sur le long terme, mais le système est prometteur. Terminer la campagne devrait prendre une vingtaine d’heures et la rejouabilité induite par le système de Dynamic Campaign devrait permettre de multiplier ce temps.

Entre retour aux sources et innovations

Mais qu’en est-il des phases en temps réel ? Après tout, cela reste le cœur de l’expérience Company of Heroes. Premièrement, la licence entend faire un pas vers les novices ou ceux qui se font facilement déborder, car cet épisode intègre une pause active. Une simple pression sur la barre espace interrompt l’action et permet de donner ses ordres et lancer la production d’unités sans pression. Cette fonctionnalité optionnelle est bienvenue et pourra permettre aux joueurs intimidés par l’exigence du temps réel de se lancer dans l’expérience CoH. N’oublions pas cependant que cette option sera évidemment complètement absente du multijoueur. La mission de la campagne que nous avons pu essayer nous a permis de lancer des assauts à différents endroits de l’aéroport. La pause active aura été d’une grande aide pour être sur plusieurs fronts simultanément. Cette mission nous demandait de prendre le contrôle d’une tour de communication gardée par de nombreuses escouades d’infanterie et des tanks. Il nous a donc fallu contrôler les bâtiments environnants et y poster nos troupes le temps d’emmagasiner suffisamment de ressources pour créer nos unités les plus puissantes comme les Tanks. Un nombre limité de frappes aéroportées étaient également à notre disposition pour débloquer la situation.

De l’aveu des développeurs, CoH3 entend se rapprocher de CoH 1. Rééquilibrer les affrontements pour rendre l’infanterie plus impactante est un premier pas. Retourner à un système de ressources uniques et enlever le système hybride du second opus en est un autre. En allongeant un brin les délais permettant la création des Tanks, CoH 3 permet aux unités légères de briller plus longtemps dans la partie est d’être plus décisives. En couplant ces équilibrages à la promesse d’offrir le plus grand nombre de factions et d’unités de toute la série, il y a de quoi être enthousiaste à l’idée de voir arriver cet épisode.

Nous avons également eu l’occasion de participer à une partie en escarmouche contre l’IA. Nous n’avons pas pu choisir notre faction et avons donc joué l’armée états-unienne. Dans ce mode, le joueur doit capturer des drapeaux disséminés sur la carte. Cette carte champêtre était très bien conçue et plaçait des bâtiments à proximité de certains points de capture pour appuyer ses défenses. Pour déloger l’adversaire, faire débarquer un Tank est une bonne option, mais ce dernier n’est disponible qu’après plusieurs minutes. D’ici là, vous aurez peut-être perdu tous les points de vie de votre de base qui diminue en cas de capture de votre drapeau. Si l’intelligence artificielle n’a pas opposé beaucoup de résistance, nous avons pu profiter de l’architecture des environs pour expérimenter différentes stratégies. Lancer une offensive vers l’Est avant d’envoyer une jeep et l’infanterie capturer le drapeau le plus reculé nous aura été particulièrement bénéfique. Placer une unité équipée d’un sniper dans le bâtiment le plus reculé donnant sur un point de capture s’est également avéré très efficace. Cependant, difficile d’attester de l’équilibrage ou des puissances des différentes factions sans jouer en multijoueur avec d’autres nations. Il faudra patienter pour avoir plus d’informations sur le sujet. Pour l’instant nous savons que les Anglais, les États-Unis et les Allemands seront de la partie.

Il était clair que la build à laquelle nous avions affaire n’était pas définitive. Les chutes de framerate étaient régulières et le jeu s’est avéré très gourmand, surtout au vu de la qualité graphique affichée. Sans être vilain, Company of Heroes 3 n’a rien d’un étalon graphique. Pour le moment nous pouvons reprocher un aliasing assez présent. Toutefois, gardons à l’esprit que l’optimisation est une étape tardive dans le développement d’un jeu, cette version pré-alpha n’est donc pas représentative de la qualité finale du produit.