Retour à Lost Heaven

Si vous n'avez jamais approché le premier épisode de Mafia , sachez que vous y incarnez Tommy Angelo. Initialement simple chauffeur de taxi peinant à boucler ses fins de mois dans la ville de Lost Heaven, l'homme se retrouve embarqué par deux gangsters dans une course poursuite dans les rues de la ville. Ses performances au volant lui valent l'attention de Don Salieri, parrain local qui verse dans le trafic d'alcool et qui peine à étendre son territoire face à Morello, qui a la mainmise sur la plupart des trafics de la ville et la justice comme la police dans sa poche. Ainsi, de mission en mission, Tommy va prendre du galon et trouver sa place au sein de la famille.

Avant d'aller plus loin, il convient de rappeler que, comme à l'époque, si Mafia avait bien un monde ouvert, ce dernier n'avait pas d'autre intérêt que de renforcer l'immersion. Pas de quêtes annexes en 2002, le monde ouvert servait surtout à aller d'un point A à un point B afin de rallier le point de départ d'une mission ou la terminer. Si nous n'avons pas eu accès au mode de navigation libre dans le cadre de notre preview, il semblerait que cette philosophie ait été respectée et que Mafia Definitive Edition ne devrait pas se disperser et rester maîtresse du rythme de sa narration, toujours aussi excellente en l'état.

Une refonte en profondeur et quelques élements encore datés

Nous avons eu accès aux 5 premiers chapitres du jeu ainsi qu'au dixième et bien évidemment, le constat le plus évident est que le travail de refonte a été pris au sérieux. La cité de Lost Heaven apparaît sous un jour nouveau. Plus vivante, plus crédible, la ville fictive est parfois sublimée par des éclairages de toute beauté. Les personnages ont également bénéficié de ce traitement et s'avèrent toujours aussi charismatiques qu'à l'époque. Notez cependant que nous émettrons un bémol concernant les animations faciales et certaines animations en général. Un peu trop figées, les expressions des protagonistes sont trop statiques pour donner corps à leurs sentiments, notamment lorsqu'il s'agit de colère. Cependant, Mafia Definitive Edition se repose sur l'incontestable force de son modèle, à savoir la qualité de sa narration, le soin apporté aux personnages, mais également aux doublages, français inclus, qui sont d'excellente facture. L'ambiance du jeu est savamment restituée et même augmentée grâce à l'introduction de courtes séquences supplémentaires, permettant par exemple d'aller dialoguer avec vos partenaires, renforçant ainsi les liens que le joueur ne manquera pas de tisser avec la famille Salieri. Cependant, Mafia Definitive Edition ne parvient pas totalement à faire oublier qu'il est la refonte d'un jeu vieux de près de 20 ans et sa structure a tout de même toujours un petit coup de vieux, et la finition du jeu, pour le moment n'est pas totalement impeccable. Certains scripts de dialogue se déclenchent ou s'interrompent avec très peu de naturel surtout lorsque l'on compare le jeu avec ce qu'il se fait actuellement. Pas de quoi, cependant, briser totalement l'immersion du joueur.

En voiture

C'est aussi la conduite qui a bénéficié d'un remaniement en profondeur. Assez logiquement, les véhicules de Mafia ne se comportaient pas comme les voitures modernes. Lourdes à manier et lentes, les automobiles du jeu à l'époque étaient soumises à une conduite très particulière qu'il aurait été difficile de reproduire à l'identique pour des raisons d'accessibilité. Hangar 13 en avait sans doute bien conscience et s'il est possible de choisir dans les options une conduite axée simulation, il sera recommandé pour les nouveaux venus d'opter pour la conduite de base. Plus agréable, plus maniable aussi, la conduite de Mafia Definitive Edition est correcte et ne devrait pas rebuter le joueur, qui doit s'attendre à passer de nombreuses heures derrière le volant de voitures qui restent tout de même de vrais paquebots, carosserie d'époque oblige. La police de son côté répondra toujours présente et il sera comme à l'époque recommandé d'activer le limiteur de vitesse pour ne pas subir d'amendes par les forces de l'ordre dont le niveau de vigilance peut également être paramétré. Notez enfin que nous avons pu jouer cette fameuse séquence de course automobile, qui nous avait en son temps laissé un souvenir pour le moins douloureux. Sans être d'une simplicité folle, ce chapitre du jeu est ici nettement plus accessible et sympa à traverser qu'auparavant.

Les séquences d'action ont enfin été remaniées. Un système de couvert plutôt efficace a été introduit, mais dans l'ensemble les affrontements manquent un peu de peps, surtout au niveau des sensations procurées par les armes. L'intelligence artificielle des adversaires n'est de son côté pas spécialement au point malheureusement. Cependant, certaines portions que nous avons eu l'occasion d'essayer ne manquaient pas d'une certaine énergie, notamment grâce à leur mise en scène retravaillée.