Nintendo a son Mario, Sony a eu son Crash Bandicoot. 22 ans après sa troisième aventure sur PlayStation 1, le marsupial revient dans une suite directe baptisée Crash Bandicoot 4 : It’s About Time. Tout en restant proche de la trilogie initiale, le titre entend apporter assez de modernité pour justifier son retour en 2020 sur PS4 et Xbox One. Après quelques sessions, voici notre preview.
En tout bon possesseur de la première PlayStation, vous n’avez sûrement pas échappé au jeu de plateforme Crash Bandicoot. La première trilogie et son Mario Kart like, Crash Team Racing , développés par Naughty Dog et édités par Sony, avaient su trouver leur public. La série s’est peu à peu perdue une fois débarrassée de ses créateurs, proposant alors des épisodes peu mémorables, voire complètement ratés. Mais revenons en 1998. Comme conclusion au troisième opus, Neo Cortex se prend une déculottée monumentale par le clan Bandicoot, l’envoyant lui et sa bande dans une galaxie lointaine. Nous connaissons désormais la suite ! En essayant d’échapper à leur destin, Cortex et ses acolytes commettent une affreuse erreur en trouant l’espace-temps. En attendant d’en savoir davantage sur l’histoire, recentrons-nous sur le gameplay puisque nous avons pu jouer Crash Bandicoot 4 : It's About Time .
Deux personnages, deux façons de jouer
La démo, réservée aux médias, propose trois niveaux différents… ou presque. En effet, outre Dino Dash qui ne peut être parcouru que par Crash, Snow way out se partage en deux timelines : celles de Bandicoot et de Neo Cortex. Dans CB 3 : Warped nous alternions entre Crash et sa soeur Coco dans des niveaux qui leur étaient propres. Dans cette suite, le professeur machiavélique devient jouable. Il y en aura d’autres, mais pour le moment, Toys for Bob maintient le secret.
Quoi qu’il en soit, nous avons ainsi pu découvrir deux manières de jouer assez différentes, ce qui promet d’éviter une répétition ennuyeuse. Côté Crash, si vous connaissez déjà la licence, vous retrouverez rapidement vos habitudes : double saut, tornade, glissade sur le sol, saut pilon… La nouveauté se place donc plutôt du côté de Cortex qui profite lui du dash et d’un pistolet laser. Ce dernier change les ennemis en plateforme et même en trampoline à l’issue d’un deuxième tir. Prendre en mains les deux personnages se fait assez rapidement. C’est plus du côté de la mise en pratique dans un environnement en mouvement perpétuel que cela coince un peu, mais nous y reviendrons.
Un gameplay plus profond
Cortex et Crash se meuvent différemment, mais ce n’est pas la seule nouveauté qui vient un peu bousculer la série. L’arrivée des masques quantiques apporte plus de profondeur au gameplay. La démo nous a donné l’occasion d’en tester deux. Le masque du temps se nomme Kupuna-Wa et offre la possibilité de ralentir le temps pendant quelques secondes : Pratique pour escalader des plateformes mouvantes et envoyer valser les ennemis les plus agressifs. Le deuxième, Lani-Loli, change la matière. Un coup de gâchette fait disparaître et apparaître des caisses et des obstacles. La session de glisse sur les lianes dans Dino Dash se transforme en une vraie partie de plaisir. Disponibles sur des pans précis d’un niveau, ils apportent beaucoup de dynamisme et une réelle impression de pouvoir. Vous ne pouvez les esquiver, car sans eux impossible de progresser dans la partie.
Difficile, mais accessible
Comme à l’époque, le jeu se montre exigeant. Pour briller, connaître par cœur les niveaux s’avère indispensable. Le titre ne laisse que très rarement le temps de se reposer. Certains segments de niveau demandent d’enchaîner les pirouettes tout en anticipant les déplacements et actions. Et c’est dans ces moments là, tout du moins pendant les premières sessions, que nous remercions l’invention du Mode Moderne. Souvenez-vous, pour réussir à la perfection un niveau vous deviez l’avoir déjà fait mainte et mainte fois. : même chose si vous voulez cartonner dans Crash Bandicoot 4.
Ce Mode Moderne permet de se lancer avec des vies en illimité, faisant du jeu un die and retry qui nous pousse à parfaire notre technique. Après ces premières parties, le Mode Rétro, qui fonctionne comme les anciens avec des nombres de vies limitées au départ et à gagner dans le stage, s’avère plus accessible. Plus qu'un niveau de difficulté, nous voyons plutôt le Mode Moderne comme un entraînement avant de se jeter dans la fosse aux lions. C'est malin.
Une direction artistique trop chargée ?
Les niveaux sont un réel plaisir pour les yeux. Nous retrouvons tout ce qui faisait le charme des premiers Crash Bandicoot. L'univers cartoon répond toujours présent, avec des animations humoristiques et un décor haut en couleur. Mais ne serait-ce pas un peu trop chargé ? Par moment, notre personnage se fond trop dans l'environnement ce qui peut parfois nous le faire perdre de vue. C'est notamment le cas dans la course poursuite avec le T-Rex. Cela fourmille de tous les côtés sur l'écran ce qui vient nous déconcentrer.
Mais pour pallier à cela, Toys for Bob a eu l'intelligence de cercler en couleur l'ombre de nos héros et ennemis. Cela aide, c'est vrai. À voir ce que cela peut donner dans le jeu entier, car le titre demande beaucoup de précision de la part du joueur.
Crash Bandicoot 4: It’s About Time nous a fait d’abord hurler pour sa difficulté, mais à force d’essayer et de réessayer, la douleur s’est transformée en plaisir. Il se rapproche beaucoup de son prédécesseur de 1998 en termes de ressenti. Son ambiance n’aurait peut-être pas suffit à le rendre pertinent, mais heureusement, les compétences de Neo Cortex et des masques quantiques apportent de l’intérêt à cet épisode inédit. Reste à savoir si Toys for Bob réussira à nous captiver pour la totalité de l’aventure.