Après avoir rendu hommage à Ninja Gaiden avec Oniken, puis à Castlevania avec le très bon Odallus : The Dark Call, le studio brésilien JoyMasher s’apprête à lancer Blazing Chrome, vibrante déclaration d’amour à Contra et Metal Slug. Un travail de longue haleine puisque le shooter 2D est en développement depuis plusieurs années déjà. Nous avons pu poser nos mains sur le titre, qui tout récemment annoncé une sortie sur Xbox One.
Nous avons pu jouer à Blazing Chrome pendant environ 40 minutes, en solo mais aussi à deux joueurs, en coopération. Le jeu tournait sur un devkit Xbox One X.
Dévoilé il y a déjà trois ans, Blazing Chrome ne cache pas ses inspirations. Le jeu de JoyMasher s’inscrit dans la droite lignée des run’n’gun à la Contra et Metal Slug, et revêt un style graphique qui sent bon les années 90, avec moult référence visuels à Gradius, R-Type ou les deux premiers films Terminator. Lorsque l’on apprécie le genre, difficile de résister aux charmes de ce Blazing Chrome.
Madeleine de Proust
Pour n’importe quel amateur de run’n’gun, le plaisir de jeu de Blazing Chrome est instantané : le personnage contrôlé est hyper réactif, il est possible de verrouiller sa position pour viser plus précisément, et les ennemis arrivent à l’écran et s’y déplacent à bon rythme. Cela crée une sensation de flow agréable : on bouge, on tire, l’écran se remplit de balles et d’explosions, il faut éviter les ennemis… L’action est hyper dynamique et soutenue par une bande-son et un visuel qui fonctionnent à la perfection. JoyMasher a manifestement compris ce qui fait l’attrait et l’efficacité d’un run’n’gun et maîtrise ces codes à la perfection, jusque dans la façon de construire les écrans pour forcer les joueurs à éviter, parfois au dernier moment, les ennemis qui rentrent dans le tableau. C’est cela qui crée le sentiment d’urgence si agréable dans des jeux de ce genre et on était donc ravi de le retrouver dans Blazing Chrome, qui récite ses gammes sans jamais faire de fausse note.
L’esthétique globale du jeu n’y est pas étrangère, notez. Les sprites, les décors, tout rappelle les plus grands moments d’action des années 90, quand les films comme Terminator ont créé un engouement sans précédent pour les futurs post-apocalyptiques, faits de villes dévastées, de robots tueurs, et de héros habillés comme des guerilleros cubains. On retrouve cet esprit dans Blazing Chrome qui est non seulement respectueux de ses aînés, mais embellit la formule grâce à son pixel-art précis et percutant. Du bel ouvrage en somme.
La variété qui va bien
Chose agréable, Blazing Chrome ne perd pas de temps à introduire le joueur à des mécaniques finalement déjà connues de tous et propose rapidement une belle variété de gameplay, avec sur le premier niveau l’intervention d’un hélicoptère, de rails à utiliser pour progresser verticalement et horizontalement, et d’un mecha qui nous a été bien utile pour combattre les deux boss finaux. Si les patterns de ces derniers sont assez classiques, le jeu surprend un peu par sa faculté à offrir très régulièrement des nouvelles situations de gameplay, transformant complètement l’action d’un écran à l’autre. Cette variété, on la retrouve également dans l’armement puisque sur ce premier et unique niveau, on a pu manier quatre armes différentes, et reçu le support de plusieurs unités robotiques indépendantes (la première qui nous soignait régulièrement, la seconde qui mitraillait l’ennemi). Des armes au fonctionnement assez classique finalement (mitrailleur, lance-grenade, lance-missile, et un genre de fouet d’énergie) mais qui ont forcément un impact sur la façon de jouer et de combattre certains ennemis. Il y a donc toujours cette petite excitation au moment de ramasser les caisses d’armes : que va-t-on y trouver ? De quoi engendrer quelques disputes rigolotes avec le joueur 2, qui peut rejoindre la partie à tout moment et avec qui il faudra, évidemment, se disputer les meilleures pétoires du jeu. Car nous ne sommes pas dupes : si les deux joueurs ont un but commun, en général, les coups sous la ceinture ne manquent pas lorsqu’il s’agit de ramasser une nouvelle arme, ou un réservoir de vie supplémentaire.
Il y a quelque chose de rassurant dans ce Blazing Chrome, qui a su démontrer en une vingtaine de minutes qu’il maîtrisait les codes du run’n’gun et qu’il était capable de proposer une expérience de jeu immédiatement amusante. Franchement joli, nerveux et emprunt d’une nostalgie qui fera son petit effet sur tout gamer ayant grandi dans les années 80/90, Blazing Chrome fait pile ce que l’on attend de lui, et même un peu plus. On espère tout simplement que les niveaux suivants seront à la hauteur de cette très bonne mise en bouche.