La semaine dernière, de nouvelles sources faisaient état d’un nouveau modèle de Nintendo Switch à venir dans un futur plus proche que l'on pourrait croire. Des échos plutôt persistants depuis 2018 qui risquent de dissiper les quelques doutes qui pouvaient subsister. En attendant une potentielle confirmation, il nous reste à comprendre quels seraient les vrais avantages pour Nintendo et surtout, pour le joueur.
C’est via le Wall Street Journal que le journaliste bien informé Takashi Mochizuki a déclaré que Nintendo pourrait bien travailler sur une nouvelle Nintendo Switch, à sortir courant 2019. Plusieurs éléments corroborent ses déclarations. D’une, la rumeur était persistante, et ce depuis le mois de février. Des sources diverses et variées, anonymes certes, mais trop nombreuses pour n’être qu’une simple coïncidence. De deux, toutes les consoles portables de Nintendo ont bénéficié de différents modèles, et ceci dès la Game Boy. C’est le business model de la firme de Kyoto, et la Switch pourrait ne pas faire exception, peu importe si certains joueurs la voient comme une console de salon à cause de son socle pour la brancher sur la TV et de son rôle de remplaçante de la Wii U. Néanmoins l’arrivée d’une nouvelle version ne peut fonctionner que si elle apporte quelque chose, sans pour autant léser les joueurs qui ont acheté la première version, y compris ceux qui l’achèteront à Noël. Quelles améliorations Nintendo pourrait-it bien intégrer à une nouvelle Switch ?
Mise à niveau et confort du joueur
Ecran
Pour avoir une bonne idée de ce que Nintendo pourrait apporter à une nouvelle version de la Nintendo Switch, commençons par regarder ce que le constructeur a déjà fait avec les 3DS et DS. Par le passé, l’arrivée de nouveaux modèles (Lite, XL) était principalement axée sur le confort de jeu. Pour cela, Nintendo pouvait s’appuyer sur les retours des joueurs. Que voulaient-ils ? Pour les générations précédentes, les complaintes visaient principalement la taille de l’écran, raison pour laquelle des formats XL ont vu le jour. Des écrans plus larges pour une meilleure visibilité, cela sonne sans doute comme une évidence. Toutefois, contrairement aux DS et 3DS, la taille de l’écran de la Nintendo Switch a rarement été mise au pilori : pour une console qui se veut portable, il est difficile de faire plus grand sans compliquer le transport. De plus, il est nécessaire que les Joy-Con (et socles) actuels soient compatibles avec le nouveau hardware, ce qui signifie qu'une nouvelle Switch doit faire la même taille que la machine originale, pour des questions d'ergonomie. Cela veut dire que le seul moyen pour Nintendo d’opérer sur la taille de l’écran est de réduire les bordures noires pour gagner quelques décimales de pouce.
Cela peut paraître peu, mais la taille ne fait pas tout, à ce qu’il paraît. En effet, la qualité des écrans est un point sur lequel Nintendo peut influer de manière bien plus efficace. On pense notamment au rétroéclairage, pas tout à fait optimal aujourd’hui. La qualité de l’image pourrait bien être revue, même si l’on restera certainement dans les limites d’un écran LCD : la technologie OLED se révélerait sans doute trop onéreuse.
Puissance
Le constat de la puissance est un peu plus compliqué. L’arrivée du Firmware 5.0 en mars dernier contenait des données cachées concernant un nouveau SoC (System On Chip) de Nvidia au nom de code Mariko, qui correspondrait au Tegra 214 (les Switch actuelle contiennent des Tegra 210). Vers plus de puissance ? Pas vraiment puisqu’il s’agît du même type de puce. On s’oriente plus vers un correctif de failles pour un système plus stable. Toutefois, améliorer le SoC tend souvent vers d’autres avantages, comme une meilleure autonomie, un poids plus léger ou une taille réduite, des éléments sur lesquels nous allons revenir. Pour rester sur la puissance, il reste la question de la RAM, sur laquelle Nintendo a sûrement plus d’impact. La Nintendo Switch actuelle dispose de 4 Go de RAM et nul doute que les développeurs ne seraient pas contre un petit surplus à ce niveau, tant la machine a déjà montré ses limites sur plusieurs jeux, que ce soit des productions internes comme Breath of the Wild (ralentissements) ou des portages comme Doom (baisse de qualité visuelle pour tenir le framerate) par exemple. Nous savons déjà que certains Dev Kits contiennent 6 Go de RAM et il n’est sans doute pas aberrant d’espérer quelque chose d’équivalent, voire supérieur, sur une nouvelle Switch. Avec 8 Go, on gagnerait grandement en fluidité.
Autonomie
L’un des griefs des joueurs les plus persistants sur la Switch actuelle concerne son autonomie, qui peut descendre en dessous de 3 heures sur les jeux les plus gourmands. Pour une console Nintendo, qui a souvent mis en avant la longévité de ses portables, c'est une ombre au tableau. Nous avons du mal à entrevoir une nouvelle version qui ne corrigerait pas ce problème, et la nouvelle puce Nvidia est sans doute une partie de la solution. Si elle s’avère effectivement moins gourmande, les joueurs y gagneraient en temps de jeu, ce qui accentuerait l’aspect portable de la machine, là où un pourcentage non négligeable en ont fait une console de salon. Il s’agit ici d’un point important pour la firme nippone.
Portabilité et connexion
Poids/Taille
L’autonomie n’est pas la seule qualité attendue d’une console portable. Il faut aussi qu’elle soit pratique. En proposant un écran de grande taille, la Nintendo Switch est forcément handicapée face un format pliable comme la Nintendo 3DS. Toutefois, le constructeur peut travailler sur d’autres aspects, à commencer par le plus évident, le poids. Là encore, le Tegra 214, s’il se confirme, pourrait avoir un impact non négligeable avec un poids 10 % à 20 % plus faible au total. Au niveau de la taille, c’est déjà plus compliqué. Si le nouveau SoC peut sans doute déboucher sur une machine plus fine, reste la taille des Joy-Con actuels qui s’accorderaient mal avec une console qui n’est pas de la même épaisseur. Un problème pour Nintendo ? Pas si sûr. En effet, La Nintendo Switch est actuellement moins épaisse qu’une 3DS pliée et les joueurs sont plus inquiets du poids et de l’autonomie de la console.
Connexion internet
Autre problème souvent mis en avant par les joueurs, la qualité du Wi-Fi. Certainement pour des raisons d’autonomie, la « puissance » de la connexion de la Nintendo Switch est loin d’être optimale. Si la nouvelle version s’avère moins gourmande, on peut imaginer que le Wi-Fi sera amélioré, ce qui pourrait avoir un autre avantage : le développement du cloud gaming. Des jeux comme Resident Evil 7 et Assassin’s Creed Odyssey ont déjà fait le pas sur les Switch japonaises, et on pourrait imaginer que ces titres (et d'autres) pourraient débarquer sur les machines européennes si les connexions tiennent la route. Bien sûr, nous restons dans l’hypothèse, mais quand on sait que Microsoft se lance dans la danse, que PlayStation suit l’affaire de près et que les éditeurs comme Ubisoft ou encore Bethesda sont très impatients de voir le cloud gaming s’installer dans tous les foyers, Nintendo pourrait marquer le coup en ayant un système adapté dès 2019.
Conséquences
Nintendo a beau regarder vers le futur, il ne faut pas oublier que le constructeur marche actuellement sur des œufs. En effet, attirer un nouveau public grâce à une machine améliorée est une chose, mais il ne faut pas pour autant fâcher ceux qui possèdent déjà l’originale et qui ne veulent pas se rendre compte que leur dernier joujou est obsolète. Pour cela, il faut bien sûr que tous les jeux qui sortent sur une nouvelle Nintendo Switch soient aussi compatibles avec l'ancienne, chose qui pourrait s’avérer problématique avec du cloud gaming si le WiFi de la génération précédente n'est pas à la hauteur. Bien que les aspects pratiques comme le poids et la taille de l’écran ne sont que des améliorations de confort, comme pour les version XL et lite des DS/DS, une version plus puissante peut donner aux possesseurs de l'original l’impression d’avoir une console "old-gen", très peu de temps après son achat. Rappelez-vous les quelques personnes qui venaient d’acheter une 3DS XL, pour finalement voir l’annonce d’un Xenoblade Chronicles 3D uniquement compatible avec la New 3DS.
Pour Nintendo, il s’agit de mettre le curseur au bon endroit, ce qui inclut la méthode de communication. Rien que le fait d’annoncer la console au mauvais moment pourrait poser problème. Trop tôt par rapport à sa sortie ? Les joueurs n’achèteraient plus de Switch jusqu’à la sortie de la nouvelle version. Trop près de sa sortie ? Ceux qui viennent juste d’acheter une Switch « normale » auront de quoi être très mécontents.
Finalement, il va falloir être patient pour avoir une confirmation, accompagnée d’une présentation, de cette nouvelle Nintendo Switch. Seule certitude, malgré le succès de la version originale, la firme de Kyoto est attendue au tournant.