Parfois, un article peut partir d’une discussion toute simple. Par exemple, dernièrement, nous expliquions à 87 tout l’inconfort de notre chaise de bureau actuelle, peu adaptée, semblait-il, à nos longues sessions de jeu et d’écriture. L’homme nous a alors gratifiés d’une réflexion bien intrigante : « Tu sais, Kracou : ce n’est jamais l’homme qui prend la chaise… C’est la chaise qui prend l’homme… ». Pour être honnêtes, nous n’avons toujours pas compris la portée de cette envolée lyrique, mais elle nous a néanmoins convaincus qu’il n’était pas question de se laisser « prendre » par une chaise, encore moins pour qu’elle nous casse le dos. Voici donc quelques semaines que nous sommes partis en quête d’un nouveau trône, et comme nous n’aimons pas faire les choses à moitié, nous en avons testé plusieurs, tous orientés « Gaming », avant d’arrêter un choix définitif. L’occasion de vous livrer nos impressions sur ces produits de plus en plus en vogue, puisque Corsair, Cougar, Spirit of Gamer ou Thermaltake en proposent maintenant dans leur catalogue, aux côtés des traditionnels casques, claviers et souris. On commence cette série (qui finira sans doute en comparatif) par une chaise baptisée MX800 et signée Oraxeat, un fabricant français qui opère en région parisienne.

Comme tous les produits de sa catégorie, la chaise MX800 est livrée dans un carton aussi large que pesant, un élément à prendre en compte pour sa réception. A l’intérieur, on découvrira le dossier arrière et l’assise, sur laquelle les accoudoirs auront été prémontés, un jeu de coussins tête / lombaires, une base en étoile, 5 roulettes, un système de basculement, différents caches plastiques, et un piston classe 4, qui pourra ainsi supporter un poids de 150 Kg. Ça fait du monde, mais les outils et le plan étant fournis, l’ensemble se monte sans grande difficulté. D’ailleurs, on note que l’opération sera tout aussi simple à l'envers, au cas où vous auriez à déménager l’objet.

Une fois la chaise prête à servir, un premier constat saute aux yeux : la qualité de fabrication fait plaisir à voir. L’assise comme le dossier propose ainsi différents revêtements qui mélangent similicuir et PVC microperforé côté matériaux, et textures tressées, aérées ou imitation cuir côté rendu de surface. D’une manière générale, Oraxeat ne semble pas avoir lésiné sur les épaisseurs de matière, et le tout est assemblé avec un soin certain, puisque les coutures et les surpiqures (blanches dans notre cas) sont irréprochables. Même le logo de la marque brodé sur la partie supérieure du siège sera exempt de tout reproche. Au-delà d’une esthétique maitrisée, d’autres éléments extérieurs viennent renforcer l’idée d’un produit plutôt haut de gamme. Les roues, par exemple, sont larges et dotées de revêtements caoutchouteux, et promettent des déplacements sans contraintes, que ce soit sur parquet ou sur moquette. Une promesse rapidement démontrée : la MX800 roule là où d’autres chaises moins qualitatives ne font que glisser, de même que la chaise d’Oraxeat passera sans problème sur un câble qui traine par terre, là où d’autres modèles vont trainer l’obstacle sans réussir à le franchir.

Si la qualité de fabrication fait l’unanimité, il n’en est pas de même pour le confort. Attention toutefois : précisons que les critiques que nous nous préparons à esquisser ne traduisent pas une mauvaise maitrise technique. Simplement, de la même manière que dans le monde automobile, certains constructeurs aiment se caractériser par des tenues de route plus ou moins fermes, les fabricants de sièges ont leur signature. Et niveau confort, Oraxeat entend assumer une certaine fermeté. Oui, l’assise, comme le dossier, est dure, et de notre propre expérience, nous aurions préféré un parti-pris plus moelleux. En fait, malgré le design très enveloppant de l’assise et du dossier, dans le plus pur style baquet, il nous aurait été difficile d’utiliser le MX800 sur le long terme sans l’ajout des coussins de tête et de lombaire, qui ont permis d’ajouter cette touche de douceur qui nous manquait. Ainsi armés, nous avons pu profiter de toutes les qualités d’adaptation de la chaise, et elles sont nombreuses.

Pour commencer, l’utilisateur peut ajuster les accoudoirs du siège sur 4 axes : en hauteur, de droite à gauche pour les éloigner ou le rapprocher du buste, d’avant en arrière, et en pivot. Au niveau de la position de corps, l’assise peut bien entendu être montée ou descendue par une simple pression sur un levier à droite, quand le dossier peut être incliné entre 85 et 160°. En sus, le MX800 propose une fonction basculement que l’on peut régler de manière libre dans un intervalle entre 0 et 14°, et que l’on pourra bloquer là encore, sur une simple pression de levier (à gauche cette fois). Signalons qu’au-delà de la variété des réglages, c’est la facilité avec laquelle on les met en œuvre qui reste appréciable. Toutes les opérations d’inclinaison et de coulissement se font de manière très fluide, et s’agissant du basculement, la résistance pour le déclencher reste parfaitement dosée. Un élément que nous n’avons pas forcément retrouvé sur d’autres produits concurrents, plus rugueux dans leur utilisation. Une comparaison à l’avantage du modèle MX800 que l’on pourra étendre à l’aspect stabilité et robustesse : la mobilité des pièces ne se fait pas au détriment des jeux d’assemblage, et l’ensemble du produit présente une belle stabilité, notamment au niveau du support central, et des accoudoirs.

Quant à la robustesse, il est toujours difficile d’argumenter ce point sur la base d’éléments de ressenti. On notera toutefois que derrière les constats que nous faisions sur la qualité de fabrication, Oraxeat propose une garantie de 5 ans, extensible à 10 ans sur simple enregistrement sur le site de la marque. Par ailleurs, contrepartie positive de la fermeté de l’assise, elle sera durable : Oraxeat a en effet choisi des mousses de 75 Kg/m3 pour ses fauteuils, ce qui leur permettra de conserver une bonne tenue, même après plusieurs années d’utilisation.

A ce stade, conseillerons-nous la chaise gaming MX800 ? Si vous appréciez les assises qui présentent une certaine tenue, pour ne pas dire, une certaine fermeté, sans aucun doute. En dehors d’un parti-pris (assumé) sur le confort, le MX800 fait un sans-faute. En revanche, si vous souhaitez trouver un environnement plus moelleux pour votre séant, il faudra clairement envisager un modèle plus souple. Peut être le T2 Road Warrior de chez Corsair qui sera d’ailleurs le prochain siège à faire l'objet d'un test, d’ici quelques jours, semaines, selon la vitesse moyenne du vent et le taux d’humidité relevé en Vendée.

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