Nous avons profité d’un tour du studio organisé chez Vostok Games pour poser quelques questions sur le prochain titre Fear the Wolves, un Battle Royale à l’ambiance rappelant énormément Survarium et S.T.A.L.K.E.R., deux jeux développés par l’équipe. Sortant sur un secteur dominé par Fortnite, PUBG et par une nuée de titres se partageant le reste de l’audience, nous avons souhaité savoir comment se profilait le jeu et sur quelle feature le studio comptait se démarquer.
Commençons donc par ce qui caractérise le titre : les loups. Ces derniers, qui peuplent la carte sur laquelle s’affrontera jusqu’à la mort une centaine de joueurs, seront contrôlés par l’IA et agiront d’une manière bien particulière.
Nous avons demandé au lead designer quel était leur impact sur le gameplay.
C'est difficile de vous décrire leur impact sans que vous ne les ayez rencontrés dans le jeu (rire). Ils apparaissent parfois par surprise là où on ne les attend pas. Toutefois, les loups peuvent aussi fonctionner comme des “gardiens” et protéger du loot de qualité. On a, entre autres, des zones plus “prisées” sur la carte : des usines ou des bases militaires, par exemple.
Ces zones sont, dès le début de la partie, défendues par des “mutants”. Vous devrez donc vous décider s'il est intéressant d'aller dans ces zones en début de match, sans équipement adapté, ou s'il est préférable d'aller faire le tour des petits villages aux alentours pour récupérer du matériel, même basique, avant d'aller dans ces zones bien défendues. Cette dynamique, aucun Battle Royale ne l'intègre et ça change drastiquement l'expérience.
Notre interlocuteur ajoute que les loups sont secondaires par rapport à la compétition entre êtres humains : aucun loot ne sera trouvé sur les cadavres de loups. En somme, les affronter ne vous permettra “que” de vous dépêtrer d’épineuses situations, tout en avertissant les autres joueurs de votre présence aux alentours à cause des tirs. L’intégration de ces animaux n’est pas la seule originalité du titre et les développeurs ont souhaité retranscrire ce qui fit notamment le sel de Darwin Project et de SOS : l’intégration Twitch en vue de mettre les viewers au coeur de l’expérience. Oleg Yavorski nous explique comment cet élément fonctionnera dans le titre :
On a intégré une feature intéressante dans le jeu qui permet aux viewers, sur Twitch, Mixer et autres, de se sentir impliqués en votant pour différentes choses. Par exemple, les spectateurs peuvent voter pour changer le climat de la partie en cours. Ça a un impact sur la totalité des joueurs et c'est en temps réel.
On pourra aussi "liker" les joueurs durant la partie en fonction de leurs actions et de leur style de jeu.
Attirés par cet emprunt à d’autres titres, un classique sur les genres naissants, nous évoquons le marché des Battle Royale, au sens global du terme. Un milieu très exploité ces derniers mois et dans lequel la concurrence va atteindre un tout autre niveau cette année avec l’arrivée des deux mastodontes du FPS multijoueur que sont Call of Duty et Battlefield. Ces derniers sortiront leur propre version du mode à travers leurs opus respectifs, prévus pour la fin d’année 2018. Face à eux, Oleg Yavorski se veut assez confiant et réaliste à l’égard du secteur :
On verra d'ailleurs probablement d'autres titres du genre d'ici là, car c'est un type de jeu populaire. On surveille évidemment ce que proposent les autres jeux et on essaye d'inventer quelque chose à notre manière : c'est les joueurs qui ont le dernier mot dans l’histoire.
On pense que si le jeu a un bon feeling auprès des joueurs, ces derniers le soutiendront. On essaye de viser notre propre niche au sein même du genre.“
Préparant une sortie en early access pour le 18 juillet, les développeurs nous expliquent également pourquoi ce format les a intéressés et en quoi il était pour eux vital de passer par cette phase d’accès anticipé :
Premièrement, il faudra tester le jeu techniquement, à grande échelle. Le gameplay et toutes les features que nous incluons à travers la période d'accès anticipé seront également "à tester" pour éprouver leur fiabilité. On a besoin de se dire "ok, ça fonctionne", notamment avec des features PVE comme l'introduction de mutants.
Le niveau de radiation dans les zones, qui affecte le gameplay, aura lui aussi besoin d'être testé. Il en va de même pour le climat changeant et le cycle jour/nuit dynamique. Ces choses sont nouvelles pour le genre du Battle Royale et il nous faudra donc des retours de la part des joueurs.
Après cette phase, Vostok Games souhaite entretenir le titre et se tenir à une roadmap de mises à jour et d’ajustements qui incluent, entre autres, l’intégration d’un tout nouveau mode de jeu encore non dévoilé. Avec ce système d’intégration des viewers, ces “mutants” qui protègent certaines zones soumises à des radiations et la fin de partie qui se déroule sous forme d’évasion en hélicoptère pour les derniers survivants, Fear the Wolves s’arme de features bien senties. Elles sont certes empruntées pour la plupart à d’autres titres, mais ici réunies autour d’une seule production, chapeautée par Focus.
Fear the Wolves sortira le 18 juillet 2018 en early access sur Steam et courant 2019 en version finale.
Fear the Wolves est édité par Focus, en partenariat avec Webedia.