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Alors que depuis de nombreuses années, la PlayStation Vita est considérée comme une console morte et enterrée par de nombreux joueurs (surtout occidentaux), les développeurs, eux, continuent d'y croire et même de nous surprendre avec des jeux de grande qualité. Le studio Behind the Stone ne fait pas exception: avec Sir Eatsalot, le studio propose alors une aventure colorée, vivante, usant de l'ensemble des fonctionnalités de la console. Avec la sortie de leur jeu, trois ans après le début de son développement, ce fut l'occasion idéale d'en apprendre un peu plus sur l'équipe et son travail. En avant chevaliers !
Interview réalisée auprès de Slawa Deisling, programmeur et cofondateur du studio avec Monika Rider.
Qu'en est-il de l'histoire proposée ? Vous êtes le chevalier corpulent (mais juste) Sir Eatsalot. Vous traversez treize niveaux différents et trouvez la sorcière maléfique Hysterica, qui a empoisonné Gluttington Kingdom avec de la limonade amère pour l'arrêter ! L'aventure qui nous est proposée ici est une vraie fable, sucrée et pétillante, du genre à vous refaire retomber en enfance d'un claquement de doigts. De plus, les diverses fonctionnalités de la console ont permis d'exploiter de nombreuses mécaniques de gameplay. Mais est-ce que cela a toujours été le cas ? Pas vraiment si on en croit Slawa Deisling :
Nous avons commencé à développer un petit projet pour téléphones appelé "Sir Eatsalot". Oui, c'est vrai, le jeu devait être un jeu pour smartphones jusqu'au moment où nous n'étions plus satisfaits de l'apparence et de la conception générale du jeu. À ce moment-là, nous avons décidé de fonder notre studio et de faire de Sir Eatsalot un jeu Vita.
Sir Eatsalot évolue dans un univers qui lui est propre, parcouru par divers gâteaux, bonbons et autres friandises, lui donnant à première vue un côté très enfantin. Le jeu possède une réalisation et une direction artistique soignées, ce qui lui donne une aura vraiment singulière et poussera le joueur à découvrir ce monde sans retenue. Il reste tout de même une aventure pleine d'énigmes qu'il faudra bien entendu résoudre pour avancer dans l'histoire. La Vita connaissant son lot de jeux indépendants en 2D comme Sir Eatsalot, il était naturel de demander au programmeur si d'autres jeux (ou éléments de la "culture geek") l'avaient inspiré :
Influencé par d'autres jeux vidéo ? Probablement inconsciemment, mais nous ne nous sommes jamais dit : "Hé, prenons le jeu XYZ comme modèle et rendons-le juste différent". Nous utilisons des mécaniques assez communes qui sont partagées dans beaucoup de jeux vidéo. Ce qui nous a le plus influencés, ce sont toutes sortes de dessins animés 2D et cette influence est très perceptible dans l'art et l'animation des jeux.
Ils n'en restent pas moins des gamers :
On touche à n'importe quel genre de jeu. Jeux de rôle, action, aventure, plates-formes, arcade, stratégie. De l'Indie au AAA. Si un jeu nous semble intrigant, on se laisse tenter... ce qui est une malédiction pour nos portefeuilles.
Comme expliqué précédemment, le choix de la PSVita (support auquel Sir Eatsalot est exclusif) a permis d'exploiter les fonctionnalités propres à la console : l'écran tactile à l'avant et le pad tactile à l'arrière, entre autres, seront de la partie tout au long de l'histoire. De ce fait, le choix de cette console est apparu comme une évidence pour la suite de l'aventure de Behind the Stone.
La raison est simple : en tant que développeurs, nous pensons que si vous avez du matériel cool, utilisez-le. Bien sûr, l'amour pour l'appareil a joué un rôle énorme. Nous avons réfléchi aux fonctionnalités potentielles du jeu et à ce que la Vita nous offrait en termes de fonctionnalités matérielles ; il était vite clair qu'aucune autre console à ce moment-là ne pouvait nous offrir ce que nous voulions.
Cependant, développer un jeu, qui plus est sur PSVita, ce n'est pas toujours facile, encore moins pour un petit studio indépendant. L'équipe de Behind the Stone a rencontré sur sa route quelques obstacles. Comme on dit, ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, et ce fut le cas pour le studio qui a réussi à toujours rebondir lorsqu'un problème pointait le bout de son nez. Des bugs, vraiment ?
À certains moments, oui. La plupart du temps, ils étaient liés au moteur du jeu (Unity). Nous avons dû mettre en place beaucoup de solutions de contournement pour réaliser ce que nous voulions. Les bugs dans le moteur ont arrêté le développement, car nous ne pouvions pas les réparer nous-mêmes, mais nous devions attendre qu'Unity le fasse. Des bugs ou des fonctionnalités manquantes dans les plug-ins pour le moteur ont prolongé le développement (trois ans de développement).
Malgré tout cela, l'équipe de Behind the Stone est déjà prête pour son prochain jeu et a des idées plein la tête ! Cependant, ne vous attendez pas à une préquelle de Sir Eatsalot ; d'après le studio, pour l'instant, ce bon vieux chevalier a fait son temps. Si ce n'est un adieu, en attendant, on lui dit au revoir.