La légende continue. Après la référence Hyrule Historia, les fans de la saga The Legend of Zelda peuvent apprécier Art & artifacts désormais disponible en France grâce aux éditions Soleil Manga. Regorgeant d’artworks de tous les épisodes de la série, cet imposant ouvrage est l’occasion de retracer les évolutions du personnage de Link.
La série The Legend of Zelda, indissociable de Nintendo, compte aujourd’hui près de 20 jeux toutes plateformes confondues. Si des éléments comme l’exploration, les joutes à l’épée ou les donjons à énigmes restent profondément ancrés dans la saga, cette dernière n’a cessé d’évoluer depuis son premier épisode en 1986. Il en va naturellement de même pour son iconique héros Link, brave guerrier affrontant sans relâche les forces des ténèbres. Un combat sans fin qui aura donné à notre héros bien des styles et âges à travers diverses directions artistiques. Il faut dire qu’avec plus de 30 ans d’histoire, ce personnage tout de vert vêtu en aura vu de toutes les couleurs.
Jeunesse de pixels
Commençons par le commencement avec la première apparition de Link dans… le premier jeu Zelda. Sorti en 1986 au Pays du Soleil Levant, on y découvre un héros haut de seulement quelques pixels. Pourtant, tout est déjà là : la tunique verte, le bonnet assorti, l’épée et le bouclier. Si les graphismes de l’époque demandent un certain effort d’imagination, c’est du côté des illustrations de la notice de jeu que l’on peut se tourner pour avoir une première vision du héros. Dans le style du moment, le dessin y est très rond. Link fait figure de personnage de conte avec sa petite taille et ses oreilles pointues. Détail intéressant, on y découvre que Link est brun à l’origine.
Notre héros va évoluer dès l’année suivante avec la sortie de l’opus The Adventure of Link. Changement de caméra ici puisque l’on passe d’une vue de dessus à une vue de côté, avec un Link qui prend plus de place à l’écran. Ses jambes ont poussé pour lui donner un aspect plus humain et il présente dans les artworks un aspect moins juvénil que précédemment. Link est déjà un ado.
Retour à la vue de caméra du premier jeu pour l’épisode A Link to the Past. Plus fin et détaillé, on peut y trouver un Link qui restera une référence pour tous les épisodes 2D à venir. Le personnage possède de nombreux sprites d’animation et des couleurs vibrantes. Comme ce qui semble être une chevelure rose, parfaitement assortie à la transformation de Link en… lapin. Forme qu’il revêt dans le monde des ténèbres et reflet de son âme pure. Vous pourrez notamment retrouver les sprites des 3 premiers jeux Zelda dans le livre Art & Artifacts.
A Link To The Past a connu en 2013 un remaster intitulé A Link Between Worlds. A cette occasion, des artworks ont été produits en reprenant ceux du jeu original. On ne peut que remarquer l’évolution de la représentation de Link, qui coïncide avec celle du style du manga.
Notre héros continue ses aventures en 93 avec le titre Game Boy Link’s Awakening. Peu d’évolutions dans la représentation du héros, si ce n’est une adaptation aux spécificités de la console avec son écran noir et blanc. Il s’agit pourtant du premier Zelda s’ouvrant sur ce que l’on peut considérer comme une cinématique, avec Link luttant contre une tempête à bord de son bateau.
Une maturité en 3D
L’épisode qui va définitivement affirmer The Legend of Zelda comme une saga incontournable du jeu vidéo, c’est bien évidemment Ocarina of Time. Régulièrement cité comme le meilleur jeu de tous les temps, il débarque en 1998 sur la Nintendo 64 et va marquer durablement la série. D’abord parce qu’il s’agit du premier titre en 3D, un passage dangereux mais négocié avec brio. On a donc un Link plus vrai que nature à l’écran, qui se permet même des expressions faciales et quelques cris. Mais il serait plus correct de parler de deux Link dans ce jeu. C’est là qu’Ocarina of Time surprend encore, avec un Link enfant et un Link adulte que l’on peut tour à tour incarner par le biais du temple du temps.
Le blondinet s’affirme donc davantage dans son rôle de chevalier avec sa forme adulte. Terminée l’époque de l’adolescent et de sa quête de maturité, désormais il faut combattre dans un univers sombre et mystérieux. Enfant, il reste héroïque mais avec ce petit côté candide qui le rend si attachant.
Ce sont donc ces deux incarnations qui vont guider les futures apparitions de Link. Des mondes très colorés et enfantins, avec le retour de traits très ronds, ou des royaumes à l’agonie dans lesquels notre héros à des traits de jeune homme bien plus sérieux.
La 3D est également l’occasion de toutes les transformations. Si on cité précédemment l’apparence de lapin rose, qui n’avait aucune capacité, Link va tour à tour pouvoir devenir un Goron, une peste Mojo, un Zora et même un loup dans Majora’s Mask et Twilight Princess. Les créateurs explorent ainsi d’autres facettes du personnage, lui donnant une densité au delà de la simple figure de chevalier servant.
Dans le dernier jeu de la saga en date, Breath of the Wild, Link campe ainsi un guerrier déchu en quête de rédemption. Cet éternel solitaire laisse même de côté ses vénérables attributs comme la tunique verte pour un système très RPG constitué de nombreuses armes et tenues. Une nouvelle page est tournée et l’on a hâte de voir la suite.
Nouveau style pour une nouvelle vie
Le Link enfant de la Nintendo 64 est de son côté le point de départ d’une direction artistique alternative où le cartoon est roi. C’est le cas dès 2001 avec le diptyque Oracle of Seasons/Ages et leur Link qui retrouve l’aspect lutin de ses débuts. Mais c’est véritablement avec le titre multijoueur, Four Swords, que va naître le Link cartoon et ses grands yeux rieurs. Essai véritablement transformé en 2003 avec Wind Waker et son Cel Shading qui tranche nettement avec l’ambiance apocalyptique des épisodes N64.
Avec sa fidèle tunique verte et son bonnet, dont on apprend les origines sur GameBoy Advance dans The Minish Cap, jamais Link n’aura été si jovial et espiègle. Bien que le mal rôde toujours dans les parages, l’humour est de rigueur et l’on ne peut qu’être happé par la fougue du héros. Et c’est d’autant plus vrai avec les modes et jeux multijoueurs dans lesquels la compétition est de mise. Point d’orgue avec Tri Force Heroes en 2015 et ses trois Link capables de porter des tenues plus extravagantes les unes que les autres.
Quels que soient leurs styles, toutes les incarnations de Link sont à retrouver dans le grimoire The Legend of Zelda : Art & Artifacts. Un ouvrage XXL de plus de 400 pages avec de nombreux artworks du héros, mais aussi des personnages secondaires et d’autres monstres qui ont fait le succès de cette saga culte du jeu vidéo. Un must have pour les inconditionnels de la série et en attendant de nouvelles surprises sur consoles.