Malgré les menaces pesant sur la société d'Yves Guillemot, Ubisoft est parvenu à maintenir sa position face à Vivendi après le conseil d'administration qui s'est tenu ces derniers jours. Si Vivendi compte toujours mener une OPA hostile à l'encontre de l'éditeur, il ne semble pas réellement pressé de la réaliser.
Selon l'éditeur, les actionnaires ont « exprimé leur soutien massif à la stratégie et au management ». Ces derniers ont profité de l'occasion pour valider les résolutions prises lors du CA comme permettre aux employés de participer à l'augmentation du capital. De son côté, Vivendi a bloqué la résolution 31, qui permettrait la distribution d'actions gratuites aux employés, ce qu'on appelle les stock options.
Yves Guillemot, le PDG d'Ubisoft, s'était exprimé dans un entretien avec Les Echos début septembre en démandant à Vivendi de « se comporter en actionnaire responsable » et en rajouté à la sortie du CA :
Du fait, comme en 2016, de l'abstention systématique de Vivendi, cette résolution n'a en effet pas été approuvée. Cet outil étant toutefois essentiel à toute politique de recrutement et de fidélisation des talents dans l'industrie du jeu vidéo, et plus largement dans les entreprises de haute technologie, des alternatives seront mises en place, afin de garantir une rémunération compétitive des talents. Nous avons cru qu'ils seraient responsables. Tous nos concurrents distribuent des stocks-options. c'est une méconnaissance totale de notre industrie.
De son côté, Vivendi continue de pester contre son absence au conseil d'administration de l'entreprise dont il est l'actionnaire majoritaire avec 26,63% du capital et justifie sa position en bloquant les résolutions proposées. Toute cette situation et le temps qui passe font que les analystes estiment de moins en moins probable la mise en oeuvre d'une OPA prochainement de la part de Vivendi :
Il y a un an, il y avait 80% de chance pour que Vivendi lance son OPA. Cette année, je pense que l'on est à 50% OPA - 50% sortie du capital.
Cependant, le 20 novembre, Vivendi va bénéficier de droits de votes doubles et pourrait dépasser les 30% du capital de l'éditeur, passage obligeant le groupe de Vincent Bolloré à déclencher une offre publique d'achat, comme l'explique Richard-Maxime Beaudoux chez Challenges :
Le groupe de Vincent Bolloré devra sortir du bois en lançant soit une OPA, soit en mettant des titres au porteur pour être sous les 30% en droits de vote soit en sortant d'une partie ou de la totalité du capital.
Le feuilleton n'est donc pas tout à fait terminé entre Vivendi et Ubisoft, même si l'éditeur semble parvenir à équilibrer le rapport de force.