Yakuza Kiwami est un remake du tout premier épisode de la saga japonaise culte "Yakuza" (Rya Ga Gotoku) sorti à l'origine sur PS2 en 2004. Recréé sur le moteur technique des titres les plus récents de la saga, le jeu est une bonne occasion de redécouvrir le début des aventures de Kazuma Kiryu, que vous ayez découvert la série avec Yakuza Zero en début d'année ou que Kiwami soit votre premier contact avec cette série ludique renommée. Voici quelques conseils pour bien débuter dans l'aventure Yakuza.

Qu'est ce que "Yakuza" ?

Longtemps présenté comme le pendant nippon de GTA, Yakuza n'a, manette en main, pas grand chose à voir avec le jeu open-world du studio Rockstar, même si les jeux partagent sur le papier le même concept. Aux commandes Kazuma Kiryu, homme de main d'un clan respecté du crime organisé (qui est très structuré, au Japon), vous allez pouvoir explorer de fond en comble un petit open-world très réaliste rempli d'activités, de mini-jeux et de secrets, d'intrigues à démêler, de combats à la manière des jeux de baston en 3D, mais surtout, vous plonger dans une guerre de clans, de chefs et de successions éprouvante et passionnante.

• Ce remake du premier épisode de la saga reste très fidèle dans son scénario, qui se voit étoffé de quelques séquences inédites, mais le jeu hérite surtout des améliorations ajoutées à la saga depuis, notamment par l'excellent Yakuza Zero. Le système de combat nettement plus riche qu'à l'origine a été conservé et le jeu adapté en conséquence.

• La traduction du jeu (voix japonaises, sous-titres en anglais) a été également considérablement améliorée. Fidèle à l'histoire et au phrasé japonais, elle n'a rien à voir avec la traduction de la version PS2 d'il y a douze ans qui avait réécrit de nombreux dialogues et ajouté une vulgarité pseudo-virile absente de la version nippone.

Un open-world à l'ancienne

L'open world de Yakuza est petit mais très riche et très dense : préparez-vous à de nombreux allers-retours qui vont vous imprégner de l'ambiance très fidèle à la réalité des rues de Tokyo. Au dela des combats aléatoires qui peuvent parfois avoir lieu, des quêtes qui se déclenchent en passant devant un personnage attendant de l'aide, un grand nombre d'activités vous attendent. Vous y trouvez également des "clés de casiers" généralement un peu cachés dans le décor, qu'il n'est évidemment pas inutile de ramasser.

• Si vous êtes perdu au niveau des objectifs que vous devriez réaliser, il suffit de ne pas toucher à la manette pendant plusieurs secondes pour qu'un message traduisant les préoccupations de Kiryu s'affiche à l'écran, lequel donne généralement une indication ou un gros indice quant à la prochaine tâche de la quête principale à effectuer.

• Au niveau des activités proposées également, quelques changements sont à noter : les Pachinko (machines à sous à thèmes japonaises) et les salons de massages ont été retirés ; si les jeux de séduction des hôtesses dans les bars sont eux toujours présents mais avec moins de prétendantes, mais aux dialogues nettement plus travaillés. Le jeu de stratégie MesuKing et ses cartes à collectionner de Yakuza Zero a été ajouté dans une version plus facile ainsi que des combats aléatoires contre Goro Majima grâce à un amusant système "Majima Everywhere" qui fait apparaître ce protagoniste décalé n'importe où (vraiment n'importe où) pour vous défier au combat et vous apprendre des mouvements. Les salles d'arcade avec leurs jeux rétros jouables et leurs machines à pinces sont toujours au rendez-vous.

• A l'ancienne également : Yakuza Kiwami ne propose PAS de sauvegarde automatique, c'est à vous de penser à enregistrer votre progression grâce à d'assez nombreux points de sauvegarde, généralement des téléphones fixes. Ces derniers permettent également d'accéder à la boite à objets, dans laquelle vous pouvez décharger votre inventaire, limité.

• L'open-world de Yakuza Kiwami devient intéressant à parcourir, avec la plupart des lieux disponibles et des quêtes secondaires actives, à partir du chapitre 5 : peu de choses vous seront accessibles auparavant, et vous feriez mieux de découvrir tranquillement la zone de jeu en suivant simplement les quêtes principales qui vous sont assignées et vont vous faire visiter le quartier. 80 "substories" liés à des personnages que vous croiserez vous attendent, mais aussi des mini-jeux de voitures jouets personnalisables, du Shogi (échecs japonais), des hôtesses à rencontrer, du baseball...

Un système de combat riche

Yakuza Kiwami met l'accès sur les combats d'arts martiaux, à mains nues dans l'immense majorité des cas, même s'il est possible de ramasser des éléments de décor pour frapper avec ses ennemis.

• Héritant de l'expertise de Sega en jeux de combat 3D avec Virtua Fighter, Yakuza est un peu plus exigeant, et choréraphié (avec de jouissifs finish moves qui ne font dans la dentelle) qu'un beat'em all classique : hormis dans la difficulté la plus simple, bourrer sans jamais contrer ne sera pas très efficace et certains combats en un contre un vont vous faire suer comme face à certains boss finaux de "mode arcade" de jeux de baston.

• Yakuza Kiwami propose quatre styles de combat, entre lesquels vous pouvez switcher à tout moment grâce aux touches directionnelles. Chaque style (Rush, Beast, Brawler, Dragon) domine un autre (coups rapides mais faibles, coups lents mais puissants, équilibré...) et trouve son utilité dans certaines situations ou face à certains ennemis. Il est intéressant d'utiliser tous les styles, d'autant plus que des récompenses en CP (pour apprendre de nouvelles aptitudes) vous attendent en éliminant assez d'ennemis en utilisant les quatres modes différents.

• Si les ennemis de base sont faciles à défaire, les combats de boss sont un peu plus compliqués, et semble-t-il un peu plus ardus que dans les derniers épisodes de Yakuza parus. Le jeu vous proposera de passer temporairement en mode "facile" si vous perdez à deux reprises une baston ardue : pas si déshonorant à accepter comme proposition, mais n'hésitez pas en tout cas à partir en mission les poches bien pleines d'objets de soin, peu onéreux et qui peuvent vous sauver.

• N'oubliez pas d'augmenter régulièrement vos compétences (Abilities). Les CP se gagnent en effet très facilement, pas seulement au combat et surtout en début d'aventure, tandis que votre héros faiblard n'attend que d'être upgradé. Le coût des compétences augmente lui-même assez vite, ce qui vous laisse identifier sans trop de difficultés les principaux skills à acquérir : vie augmentée, résistances, combos... A ne pas négliger, d'autant plus que la barre verte en haut à gauche de l'écran indique en permanence vos CP disponibles et l'augmentation de votre stock.

Des quêtes dirigistes

Si les jeux Yakuza sont des open-world, à savoir que l'on peut se promener (à pied) dans une ville aux multiples ruelles, ils n'en restent pas moins des jeux assez dirigistes dans ses quêtes et scriptés. Les missions d'action sont rarement labyrinthiques, les missions d'aide aux personnes nécessitent elles d'effectuer des actions ou d'apporter des objets bien précis pour être réalisées. Vous n'avez pas la même liberté dans l'exécution que dans la plupart des open-world auxquels vous êtes habitués.

• Un exemple : dans un des premiers chapitres de Yakuza Kiwami, vous devez aider une petite fille et un chien. La quête consiste littéralement à acheter de la nourriture pour chien dans un premier magasin, puis une bouteille d'eau dans un deuxième, puis une coupelle en papier dans un dernier à l'autre bout de la ville, sans qu'aucun indice précis ne soit donné quant aux adresses où les acheter (spécialement pas la dernière). Et évidemment, les solutions imaginatives comme "utiliser un bol de nouilles usagé" à la place de la coupelle en papier ne sont même pas envisageables. Ce genre de mécaniques un peu rigides et datées font aussi le charme et le rythme du jeu, qui peut vous laisser longuement fouiller à la recherche d'une solution pourtant peu compliquée dans les faits.

Laissez-vous surprendre

Yakuza est un curieux mix d'ambiances : le jeu alterne séquences de polar extrêmement sombres au coeur de la guerre entre clans mafieux et moments parfaitement WTF ou d'héroïsme du quotidien. Une chose est sûre : le titre est plein de surprises et ne devrait pas vous laisser indifférent, avec quinze chapitres et des dizaines de quêtes qui ne se ressemblent que rarement !