Assassin's Creed n'a jamais hésité à malmener certaines vérités historiques lorsque le scénario du jeu le nécessitait. En revanche, le travail de reconstitution, notamment en termes d'architecture, est souvent bluffant, et ce depuis le premier épisode de la série. Et si les spécialistes arrivent toujours à trouver quelques erreurs, les équipes d'Ubisoft semblent déterminer à rendre la meilleure copie possible avec Assassin's Creed Origins. Et pourtant les bougres n'ont pas choisi la période ou le lieu le plus facile à recréer, puisque le jeu se déroulera au premier siècle avant Jésus-Christ, en Egypte, sous le règne de Cléopâtre VII. Une période lointaine donc, qui complique le travail de recherche, notamment parce que les sources sont moins nombreuses que pour l'élaboration d'un Assassin's Creed II, ou un Assassin's Creed Unity. Mais cela n'a pas découragé Ashraf Ismail, le réalisateur d'Origins. Après s'être fait les dents sur l'épisode Assassin's Creed IV : Black Flag, Ismail a pu s'attaquer à un projet qui lui tenait particulièrement à coeur. C'est donc avec beaucoup de soin que ses équipes et lui se sont attaqués à la reproduction du célèbre plateau de Gizeh.

Gizeh est un site emblématique de l'Egypte des Pharaons, puisque c'est précisément à cet endroit que l'on peut trouver le célèbre Sphinx et les trois pyramides de Kheops, Khéphren et Mykérinos. Comme Gizeh se situe non loin d'Alexandrie, siège du pouvoir à l'époque du jeu, Bayek devra forcément s'y rendre à un moment ou à un autre. Ismail a donc tenu à ce que tout soit reproduit avec exactitude. Pierre par pierre.

Les pyramides nous ont occupés un long moment. Et Gizeh a connu de nombreuses itérations. Il fallait que l'on trouve le bon équilibre. Être certain que nous avions vraiment respecté l'architecture. L'architecture est respectée à presque 100%. Toutes les chambres, tous les couloirs sont exactement les mêmes. Les mêmes angles, et nous avons rajoutés nos chambres secrètes, qui n'ont pas encore été découvertes ; et c'est là que nous infusons notre lore, et c'est pourquoi on aimerait tant visiter la grande pyramide.

En somme, les artistes ont reproduit avec fidélité les labyrinthes de la pyramide de Kheops, mais ont également pris la peine d'y ajouter des salles secrète, et c'est peut-être ici que l'on y fera certaines découvertes inquiétantes... Comme le serpent géant aperçu dans une des bande-annonces du jeu. Car Assassin's Creed Origins reste un jeu vidéo et il faut faire en sorte que l'exploration soit amusante.

Nous avons fait beaucoup d'effort pour être sûrs que cela fonctionne avec le gameplay, mais aussi que cela respecte ce qui est connu, ce qui est ici, sur tout le plateau de Gizeh, avec le Sphinx, les deux grandes pyramides, et la petite pyramide. Ça nous a pris beaucoup de temps pour en arriver là.

Un travail particulièrement compliqué puisque Gizeh a connu avec le temps de nombreuses transformations. D'autant que le désert a largement avancé avec le temps et que le sable recouvre de nombreuses zones qui jusque là étaient tout à fait praticables pour l'homme. Rappelons que Ubisoft n'a pas choisi cette période par hasard. Dans chacun de ses Assassin's Creed, l'éditeur français a choisi une période de trouble, un moment charnière d'une ville, d'une région, d'un pays, ou d'une civilisation. Sous Cléopâtre VII, l'Egypte des Pharaons se meurt : la dynastie des Ptolémées, installée au pouvoir suite aux conquêtes d'Alexandre le Grand, faiblit et se rapproche d'un empire en devenir, Rome. Offert au Sénat romain, qui le refuse, le royaume devient finalement un protectorat romain et frôle l'annexion par Jules César. Ce dernier, pris dans une guerre civile qui l'oppose à Pompée, apporte toutefois son aide à Cléopâtre et lui permet de prendre le pouvoir. Mais la situation est plus que précaire. C'est dans ce contexte bien particulier que Bayek devra mener son combat. Une Egypte en pleine transformation, perdue entre l'héritage des pharaons, l'influence grecque et le pouvoir militaire romain. Un terrain de jeu fascinant, en somme.

Source : Gamesradar