Il n'aura pas fallu longtemps aux producteurs de Dead Rising : Watchtower pour engendrer une suite elle aussi destinée au marché de la vidéo. Pour l'heure uniquement disponible dans les pays anglo-saxons au format Blu-ray, DVD et digital, Dead Rising : Endgame a néanmoins eu droit à une diffusion sous nos latitudes via la chaîne SyFy. Si le premier épisode était une sorte de plaisir coupable tout auréolé de «Bis», le second volet s'avère malheureusement bien plus gênant autant dans le fond que dans la forme.
Emballée par Pat Williams (qui sorti d'une poignée d'épisodes de séries US à l'image de Smallville ou bien encore So Weird, n'a pas grand chose d'affolant sur son CV), cette suite se situe deux ans après les événements de Watchtower. Si on y retrouve à nouveau le journaliste Chase Carter, exit Franck West qui semble ne jamais avoir existé. Toutefois, afin de lier ce DTV avec son prédécesseur, les scénaristes se sont évertués à imaginer une histoire qu'on qualifiera poliment de très convenue.
Il est en effet question de zone de quarantaine, dans laquelle l'ami Chase s'infiltre flanqué de quelques comparses, afin de déjouer une fois encore une sombre machination fomentée par l'armée, toujours représentée par un Dennis Haysbert (24 Heures Chrono) fantomatique, travaillant pour une branche dissidente du gouvernement ayant décidée de sacrifier des millions de civils pour éradiquer l'infection zombie qui progresse malgré l'usage du Zombrex.
Bien que le scénario ait tendance à nous faire bailler, difficile néanmoins de savoir si le tout ne se prend pas un peu trop au sérieux dans le sens où l'on balance par moments des citations de Barack Obama sur le fait de ne jamais céder à la peur face au danger. Quoi qu'il en soit, le manque flagrant de moyens de EndGame incite à pouffer durant un peu moins d'1h30, le long-métrage ne pouvant jamais supporter la comparaison avec un simple épisode de The Walking Dead. Il faut dire qu'avec ses maquillages de zombies approximatifs, raccords avec le jeu des acteurs, EndGame n'a pas grand chose pour lui. Si quelques effets gore (empalements, tranchages de tête, gamine zombie explosée dès le départ par une jeep militaire) et une rapide scène de construction d'armes digne de l' Agence Tous Risques nous rappellent aux bons souvenirs de la série vidéoludique de Capcom, autant dire que tout le reste fait peine à voir.
Pire, le côté humoristique du jeu de base, qui ressortait plutôt bien dans Watchtower, est ici absent et laisse la place à une histoire cousue de fil blanc (avec un retournement de situation qu'on voit arriver dès les premières minutes) et une réalisation terriblement brouillonne que ce soit à travers ses séquences en shaky cam ou son plan séquence moins ambitieux que celui du précédent film et ne servant finalement à rien du tout.
Le comble reste sans doute la présence du sympathique Billy Zane relégué en tant que scientifique moustachu, paumé au milieu de ce maelström de kitsch. Triste fin de carrière pour un acteur ayant eu son court moment de gloire grâce à des films comme Tombstone ou Titanic.
Au final, tout ce qui faisait le charme de Watchtower pointe aux abonnés absents dans Endgame qui doit tout le temps supporter un flagrant manque de budget se répercutant sur son ambiance donnant des airs de film tourné à l'arrache dans des bouts de ruelles de Vancouver. Restent quelques posters (visibles ci-contre) bien chouettes mais nullement représentatifs de la qualité finale du long-métrage ne valant pas grand chose comme suite de Watchtower ou adaptation de la série de Capcom.