Très franchement, il aura fallu attendre un an pour que Dragon Ball Super devienne intéressant. Faisant fi de l’ensemble de l’arc scénaristique Dragon Ball GT, le dessin animé de la Toei s’est d’abord lancé dans une refonte des deux derniers films : la bataille des Dieux et La Résurrection de F. Mélangeant l’histoire de Beerus et Whis avec celle du retour de Freezer en version dorée, de nombreux épisodes de DB Super copient scène par scène l’action des longs-métrages. Mais les scénariste en profitent aussi pour ébaucher le futur de la licence : le multivers. Ainsi débarque Champa, la version « un peu enveloppée » de Beerus. Comme ce dernier c’est un dieu de la destruction, mais attitré à l’univers 6. Il est aussi accompagné de Vados, le pendant de Whis. Les deux dieux de la destruction ne s’entendent pas bien et pour une sombre histoire de pari mettant en jeu les Super Dragon Balls (des boules de cristal de la taille de planètes), un tournoi inter-univers est mis en place. On apprend à cette occasion qu’il en existe 12 en tout, et qu’ils forment des couples. Le 6e de Champa et le 7e de Beerus sont des univers miroirs, ce qui ne veut pas dire que tout est inversé, comme nous le verrons.

Les plus grands champions de l’univers 6 contre ceux de l’univers 7 ? Bandai Namco et les vendeurs de figurines se frottent les mains : nous allons découvrir une équipe entière de nouveaux personnages. Plusieurs trouveront leur place dans Dragon Ball Xenoverse 2. Et surtout l’assassin Hit, qui tient tête en finale à Son Goku dans sa version la plus puissante Super Saiyan Blue x Kaïô Ken. L’affrontement finit en queue de poisson avec un gag qui permet de ne pas départager les deux combattants, mais Hit a marqué les fans par sa puissance, son flegme et sa capacité à arrêter le temps, une technique que l’on avait pas vue depuis le Tomare de Ghourd dans DBZ. Du coup, ce n’est pas étonnant de voir débarquer Hit au roster concocté par les développeurs du studio Dimps.

A côté, les autres champions de l’univers 6 font pâle figure. Botamo est une sorte de gros nounours jaune et mou capable d’absorber n’importe quelle attaque, ou plutôt d’envoyer l'énergie reçue dans une autre dimension. Il pose problème à Son Goku le temps que ce dernier se rende compte qu’il suffit de le sortir du ring. Même s’il avait été présent dans Xenoverse 2, ce n’aurait pas vraiment été un perso très intéressant pour un jeu de combat. Frost est l’équivalent de Freezer dans l’univers 6. On le croit tout d’abord gentil et honorable (l’effet miroir), mais ce n’est qu’un lâche qui utilise du poison pour gagner et se fait passer pour un saint afin de manipuler des peuples entiers qui le prennent pour un héros galactique. Qui voudra jouer Frost ? Personne, même Jaco a meilleure réputation, mais il est bien présent en DLC. Magettâ est sympathique : cet être armuré (qui n’est pas un robot) attaque avec de la lave et sait profiter de son environnement pour maîtriser son adversaire. Il donne même du fil à retordre à Végéta. Il aurait sa place dans le dernier jeu de Bandai Namco, mais il n’a pas été annoncé. Les développeurs n’ont peut-être pas le bon modèle 3D ? Enfin le gentil Saiyan de service se nomme Cabe (ou Kyabe parfois) et la race des super guerriers est tout en bénévolence dans l’univers 6 (où la planète d’origine des Saiyan, Sadara, existe encore). A vrai dire, ils ne savent pas se transformer en Super Saiyan. C’est Végéta qui apprendra à Cabe comment faire, avec la méthode des vrais saiyans, c’est à dire à coups de genou dans les gencives. Si vous voulez mettre à profit cet enseignement viril avec le pad en main, il faudra acheter Cabe en DLC.

Botamo et Frost

Hit, Frost et Cabe sont donc présents dans le roster de base de Dragon Ball Xenoverse 2, mais qui est Black ? Ce dernier apparaît en fait dans l’arc suivant qui débute à l’épisode 47 et qui existe principalement pour faire revenir Future Trunks sur le devant de la scène. Ce dernier est d’ailleurs parmi les personnages jouables (en DLC), vous le reconnaîtrez à ses cheveux bleus au lieu de violets, un changement qui a fait grincer les dents de bien des fans. Trunks revient donc dans le passé pour demander de l’aide à Goku dans son combat contre une force maléfique sans équivalent. C’est dans cette histoire que l’on commence à multiplier les aller-retours dans le temps et même entre dimensions. C’est à croire qu’il n’y a pas assez de patrouilleurs du temps pour faire régner l’ordre dans ce bazar, si vous voyez où l’on veut en venir.

Black est le principal antagoniste de l’histoire actuelle, avec Zamasu, le disciple de Gowasu, le Kaïô Shin de l’univers 10. A vrai dire - mais attention, on attaque ici les spoilers de dernier ordre - Black, qui a l'apparence de Goku, est en réalité Zamasu. Ce dernier a volé le corps de Goku (grâce au Super Dragon Balls), tué sa famille et s’est allié avec son moi de l’univers 7 qui lui est devenu immortel (grâce aux Super Dragon Balls une fois de plus). Il y a peu de chances de voir Zamasu dans Xenoverse 2, mais Black lui, est disponible en précommande ou en DLC. Il faut dire que ce méchant a conquis le public par son charisme et l’implacable haine qui l’anime. Doté d’attaques spectaculaires et d’une lame faite de Ki, Black est classe de bout en bout, même avec les cheveux roses de sa transformation en Super Saiyan, qui vont très bien avec le noir de son âme.

Future Trunks, Goku et Végéta arriveront-ils à vaincre Black et l’autre Zamasu, dont on attend la fusion au prochain épisode ? Probablement. Une fois cette menace écartée, il y a des fortes chances que Dragon Ball Super reprenne sa route vers un tournoi généralisé, le dieu suprême des univers, l’amusant et terrifiant Zenō, ayant été fort diverti par celui entre les univers 6 et 7, l’occasion pour lui de faire copain copain avec Goku. Quatre ou cinq personnages pour 10 des univers à découvrir, cela fait de quoi enrichir grandement le roster du jeu de combat en cours ou le suivant (et les fabricants de figurines).

C’est aussi intéressant de voir comment l’anime utilise le multivers pour remettre de nombreux éléments de la licence à plat, parfois au bulldozer. Si les thèmes et les possibilités du jeu Xenoverse et ceux de Dragon Ball Super coïncident, ce n’est probablement pas un hasard. D’ailleurs Shueisha, l’éditeur des magazines où est publié Dragon Ball depuis des lustres, a annoncé récemment la création d’un département consacré à la licence : son développement et sa portée médiatique. Toriyama lâche ainsi les dernières bribes de contrôle qu’il avait. Nommée la Dragon Ball Room, cette entité va modeler le futur de Dragon Ball, en anime, mangas, films, et jeux. Prêt pour le prochain combat ?