Le PlayStation VR, qu'est-ce que c'est ?

Ces dernières années, plusieurs fabricants ont montré un intérêt grandissant pour la réalité virtuelle. Il faut dire que les travaux de Palmer Luckey et de son entreprise, Oculus VR, ont fait l'effet d'un grand coup de pied dans une fourmilière jusque là endormie. Dans les années 90, différentes marques s'y sont essayées (Nintendo, Sega...), avec le succès que l'on connait. Ce coûteux échec aura eu raison des ambitions des grands noms du jeu vidéo, mais l'Oculus Rift a changé beaucoup de choses : il a ravivé l'intérêt du public et surtout de l'industrie pour cette nouvelle dimension.

Parmi eux, Sony et sa division PlayStation. Comme Nintendo et Sega, Sony avait déjà montré un certain intérêt pour la réalité virtuelle dans les années 90, en sortant en 1996 le Glasstron. L'aventure durera jusqu'en 1998, puis comme toutes les autres, disparaîtra complètement des radars. Vingt printemps plus tard, Sony retente le coup. Le PlayStation VR, longtemps connu sous le nom de Project Morpheus, est enfin là ! Annoncé pour la première fois au Tokyo Game Show 2014, le casque devrait être, selon Shuhei Yoshida, « la prochaine innovation de Sony, celle qui devrait donner forme au futur du gaming ». Rien que ça.

Où se situe-t-il par rapport à la concurrence ?

Il faut garder en tête que le PlayStation VR, comme l'OCulus Rift ou le HTC Vive, ne fonctionne pas de lui-même : il faut le brancher à une machine, dans le cas présent une PlayStation 4. Si le modèle classique est en mesure de faire tourner le PS VR sans aucun problème, Sony a déjà fait savoir que la PlayStation 4 Pro, la prochaine machine à venir de PlayStation, était pensée et optimisée pour la réalité virtuelle. Il faudra donc compter le prix d'une console, si vous n'en possédez pas déjà une, et 399€ supplémentaires. Ces presque 400€ vous seront demandés par n'importe quel vendeur dans le cas où vous décideriez d'acheter un PlayStation VR.

Avec un prix d'appel de 399€, le PlayStation VR est donc autrement plus cher que le Gear VR de Samsung, mais reste beaucoup plus abordable que les casques d'Oculus et de HTC. Comptez plus de 700€ pour un Rift, et 899€ pour le Vive. Ces deux casques doivent en sus être branchés à un PC haut de gamme, ce qui a un prix.

Si le PS VR a l'avantage du prix, cela se fait nécessairement aux dépens de la qualité de l'expérience qu'il pourra faire vivre à ses heureux propriétaires. Malgré l'utilisation d'une dalle full HD, la plupart des jeux sont affichés en 720p et si dans la plupart des jeux que nous avons pu tester, le framerate est extrêmement fluide, les limites techniques de la PlayStation 4 se font vite ressentir : la réalité virtuelle est très gourmande.

Que choisir ?

Le marché de la réalité virtuelle est pour l'instant extrêmement lisible, avec finalement peu d'offres et des différences notables. Samsung et Google, respectivement créateurs du Gear VR et du Daydream View, sont positionnés sur le secteur de l'entrée de gamme. Le géant coréen vend son casque à 99€, tandis que l'américain a annoncé récemment son casque au prix de 79$, avec le but avoué de proposer son casque 20$ moins cher que celui de son concurrent direct. Notez que l'un comme l'autre ont multiplié les offres alléchantes, comme la possibilité d'obtenir gratuitement le casque en cas d'achat d'un smartphone haut de gamme (Galaxy S6 ou S7 d'un côté, Pixel de l'autre). Notez que ces smartphones sont nécessaires au bon fonctionnement de ces casques, ce qui permet de relativiser quant au prix de ces deux casques. Et puisque les deux casques fonctionnent grâce à des smartphones, aussi puissants soient-ils, le résultat est forcément assez limité.

Vient ensuite Sony et son PlayStation VR, situé en milieu de gamme. Le prix de 399€ est là aussi à relativiser puisque pour fonctionner, le PS VR a besoin d'une PlayStation 4 et d'une PlayStation Camera. Le nouveau modèle lancé par le fabricant japonais est vendu au prix moyen de 59€ ; en fonction des jeux, l'utilisation de deux PlayStation Move (environ 80€) peut également être conseillée. Dans tous les cas, la solution VR de PlayStation est plus accessible au commun des mortels que celle d'Oculus ou de HTC, mais comme nous le disions plus haut, cela s'en ressent sur l'expérience de jeu, avec une réalité virtuelle forcément moins impressionnante. La grande question réside du côté des jeux, puisque pour l'instant, l'ensemble de la ludothèque du PS VR est composé, en grande partie, de petites démos. Une configuration qui semble convenir à Andrew House, le président de Sony Computer Entertainment. En juillet dernier, l'homme estimait que la réalité virtuelle était « plus adaptée à de courtes séquences de jeu ». Un point de vue qui se défend, surtout à l'heure où de nombreuses personnes sont encore sujettes au motion-sickness.

Vient ensuite le haut de gamme, et l'Oculus Rift et le HTC Vive. Branchés à des PC haut de gamme (comptez au moins 950€ pour un PC correctement équipé), ces deux casques sont le nec plus ultra de la réalité virtuelle, et offrent ce qui se fait de mieux en la matière. Une solution qui séduira automatiquement les mordus de high-tech et les gamers séduits par cette nouvelle façon de jouer... À condition d'en avoir les moyens.

Un coup à jouer pour PlayStation

Sony a ici un coup à jouer puisque, comme vous l'avez probablement compris, le constructeur japonais s'est placé sur une position intermédiaire sur laquelle il n'a actuellement aucune concurrence. Plus abordable que le Rift ou le Vive, le PlayStation VR peut également compter sur un immense parc installé de PS4 (environ 53 millions) et le soutien des nombreux fans de la marque. Hier, nous apprenions que selon les études d'IHS Markit, le PlayStation VR devrait occuper à la fin d'année la deuxième place du podium, avec des ventes estimées à 1,4 million d'unités. Rendez-vous en janvier prochain, pour confirmer ou infirmer cette prédiction.