Si PlatinumGames travaille actuellement sur deux projets d’envergure : Scalebound pour Microsoft et NieR Automata sur PS4 pour Square Enix, le studio japonais aura essentiellement travaillé sous contrats externes depuis de nombreuses années. À l’occasion d’une interview accordée au site USGamer, Atsuchi Inaba, l’un des fondateurs du studio évoque les ambitions à long terme de PlatinumGames et notamment son souhait de redevenir totalement indépendant.
On le sait, PlatinumGames occupe une place de choix dans le paysage des studios de développement japonais. À l’œuvre derrière des titres au gameplay tout aussi réussi que nerveux comme Bayonetta, Vanquish ou The Wonderful 101, le studio n’a pas toujours rencontré un succès commercial à la hauteur de la qualité de ses productions. Cette situation a donc peu à peu contraint Platinum à accepterer de plus en plus de contrats de développement externes dont les courts délais de production se sont parfois fait directement ressentir sur la qualité des produits finaux. On pensera bien entendu ici au décevant Teenage Mutant Ninja Turtles : Des Mutants à Manhattan ou au passable La Légende de Korra. Et si le studio japonais n’hésite pas à mobiliser une partie de ses talents pour aider au développement de projets externes comme cela a été le cas pour le dernier StarFox Zero, Atsuchi Inaba déclare ouvertement que cette position ne satisfait pas vraiment les ambitions du studio :
Notre objectif à long terme est d'être totalement indépendant.
Aujourd’hui focalisé sur des commandes externes et sur son équilibre financier, PlatinumGames aimerait retrouver l’indépendance qui lui fait défaut. Toutefois, la firme reste consciente de la principale embûche d’une telle décision : elle ne possède tout simplement pas de licence forte lui appartenant vraiment. En effet, si le public associe volontiers Bayonetta au studio japonais, la sorcière aux cheveux magiques appartient toujours à Sega, tout comme le très nerveux Vanquish. Même cas de figure pour les pourtant très bons Okami et Viewtiful Joe développé sous la houlette de Clover Studios, filiale du géant Capcom.
Parce que nous ne disposons pas de notre propre IP phare, nous n'avons pas la possibilité de la développer et de publier une suite. La société n'a pas vraiment d'avenir à moins de développer ses propres IPs originales.
Bien sûr, nous voudrions que l'ensemble de nos jeux se vendent à cinq ou six millions d'exemplaires, mais une fois que vous commencez à vous concentrer sur les ventes, vous perdez une partie de cette liberté.
Pour arriver à réaliser son souhait d’indépendance, le studio sait qu’il devra faire des sacrifices, et tenter de forger une licence interne au rayonnement suffisamment puissant pour lui octroyer sa liberté. Or pour y parvenir, il faudra que les équipes mobilisent entièrement leur talent avec le risque d’un échec synonyme de grosses difficultés financières pour le futur. Voilà pourquoi le studio se concentre actuellement sur des commandes externes pour entretenir sa bonne aura et réunir les fonds nécessaire à son émancipation.
Scalebound la prochaine production de PlatinumGames pour Microsoft