Alors que la cinquième et dernière vague de packs LEGO Dimensions déferle ce 10 mai (DC Bane, Ghostbusters Slimer et Ninjago Lloyd), il est temps de faire un bilan quant à ceux qui valent vraiment le détour. Bien évidemment, il ne s’agit pas de juger de la qualité des figurines, mais plutôt d’évaluer surtout l’intérêt des six « Level Packs », pack de niveau bonus, notamment vis-à-vis du temps de jeu supplémentaire qu’ils accordent. Sans oublier bien sûr un passage en revue de l’intégralité des mondes bonus à débloquer dans LEGO Dimensions…

NB : les notes sont attribuées sur 5. La note du « Niveau bonus » concerne uniquement la qualité du niveau supplémentaire proposé. Tandis que la note du « Monde ouvert » est une synthèse reflétant l’intérêt de l’univers débloqué vis-à-vis de sa taille, sa représentation esthétique ou encore ses quelques missions bonus.

Pour les néophytes, il est nécessaire de rappeler que le jeu LEGO Dimensions propose, en plus de l’aventure principale, 14 mondes ouverts bonus se rapportant à une licence célèbre (Retour vers le futur, Portal 2, Ghostbusters…). Pour avoir accès à un univers bonus, c’est simple : il suffit de posséder une figurine appartenant à l’univers concerné, de la placer sur le Toy Pad et de se rendre au portail correspondant dans le QG de Vorton. Parmi la quarantaine de packs sortis à la vente, les six « Level Packs » apparaissent les plus intéressants car ils proposent une aventure supplémentaire. Les voici en détails…

PACK MIDWAY ARCADE

C’était probablement le pack le plus attendu par les joueurs sachant qu’il devait rendre hommage au studio de développement américain Midway, disparu en 2009, mais auteur de quelques pépites telles que Mortal Kombat ou encore NBA Jam. En réalité, c’est surtout aux premiers titres développés par Williams et Atari Games, acquis par Midway, auxquels les développeurs de LEGO Dimensions se référent. Et le résultat est à la fois un enchantement et une déception. Un enchantement car ce niveau bonus, intitulé Rétrograder, permet de se replonger dans de nombreux classiques qui ont fait les beaux jours de l’arcade. Mais une déception parce que seuls 9 jeux sur les 23 annoncés dans le pack demeurent directement accessibles. Il s’agit de Spy Hunter, Robotron 2084, Joust, Super Sprint, Gauntlet, Gauntlet II, Defender, Defender II et Rampage.

En effet, les 14 autres titres se retrouvent cachés dans les univers des autres licences et nécessitent donc au moins l’achat d’une figurine correspondante pour pouvoir y accéder. C’est d’autant plus dommage qu’il y a du lourd parmi ces derniers puisque figurent Badlands, Blasteroids, Championship Sprint, Cyberball 2072, Joust 2, Klax, Marble Madness, Paperboy, Roadblasters, 720°, Timber, Toobin’, Vindicators et Xybots.

La déception est aussi au rendez-vous du côté de l’aventure bonus incluse dans le pack, car sa durée de vie n’excède pas 45 minutes. L’idée de base est pourtant séduisante puisqu’elle propulse le joueur dans la peau d’un personnage surnommé Gamer Kid. Celui-ci se retrouve prisonnier d’une salle d’arcade et doit libérer les héros de jeux vidéo en gagnant des parties. Pour cela, il dispose de cinq pouvoirs amusants à utiliser : invisibilité, super puissance, invincibilité, super vitesse et vision laser. Autres points positifs : les anecdotes informatives, à chaque fois qu’un jeu est débloqué, et surtout la retranscription en LEGO d’un niveau de Paper Boy.

Du côté du monde ouvert bonus de Midway Arcade, les développeurs ont fourni beaucoup d’efforts pour reproduire grandeur nature quelques-uns des classiques de Midway. Il est possible ainsi de se balader dans le labyrinthe de Gauntlet, de grimper dans un des immeubles de Rampage ou encore de faire le parcours en voiture de Marble Madness. Cet univers donne l’impression d’un vaste parc d’attractions créé en hommage aux années 80 vidéoludiques. D’autant qu’en son centre figure une large plateforme où tous les classiques de Midway débloqués sont directement jouables. Franchement bien vu !

PACK GHOSTBUSTERS

Sacrée surprise que ce « Level Pack » entièrement dédié au film S.O.S. Fantômes (Ghostbusters), sorti en 1984 avec Bill Murray ! En effet, il ne propose pas seulement un niveau bonus mais carrément la retranscription complète du film, soit près de 3 heures de jeu supplémentaires ! L’aventure commence ainsi dans le QG des chasseurs de fantômes, se poursuit dans la bibliothèque et les rues de la ville pour se terminer dans un immeuble luxueux. Là-bas vit Dana (l’actrice Sigourney Weaver sous forme de briquettes) possédée par le vilain Gozer accompagné de ses chiens de l’Enfer. Ce dernier occasionne d’ailleurs un combat de boss génial qui se prolonge par la suite avec l’apparition grandiose du Bibendum Chamallow, à mettre hors d’état de nuire à son tour. Graphismes chouettes, cinématiques drôles, séquences d’action intenses, puzzles à la difficulté équilibrée : tout est réussi dans cette aventure bonus ! Et pour les puristes, il y a même la musique officielle, y compris les chansons figurant sur la bande originale du film et pas seulement le titre célèbre de Ray Parker Jr !

Côté monde ouvert Ghostbusters, le joueur en a aussi pour son argent. Il peut ainsi évoluer librement dans une retranscription fantasmée et nocturne de la ville de New York, partiellement détruite à cause des fantômes. L’environnement à explorer est assez vaste et comprend, par exemple, le monument de la statue de la liberté, un gros quartier avec une librairie et une station de métro souterraine, mais aussi un immense paquebot échoué dans lequel il est même possible de se glisser. S’il est rare de rencontrer des personnages secondaires au cœur de cet univers, en revanche les missions paraissent en grand nombre puisqu’il y a beaucoup d’esprits à capturer dans les pièges à fantômes. Bref, ce monde ouvert se révèle de très bonne facture et ne fait que conforter l’intérêt d’acquérir le Level Pack Ghostbusters, qui peut d’ailleurs aisément être considéré comme le meilleur pack estampillé LEGO Dimensions !

PACK PORTAL 2

Alors que l’aventure principale de LEGO Dimensions proposait quelques passages plein d’humour, d’action et de réflexion situés dans l’univers de Portal, le niveau bonus de ce pack, intitulé Aperture Science, relève hélas du minimum syndical. Certes, il y a bien encore quelques répliques savoureuses de l’intelligence artificielle GLaDOS et la durée de vie de cette mini aventure atteint tout de même l’heure et demie. Mais l’originalité n’y est plus et l’esthétique générale donne beaucoup trop dans le déjà vu. Dans la peau de Chell, équipée de son générateur de portails, le joueur a aussi l’impression de refaire exactement les mêmes niveaux qu’auparavant, seul étant différent le placement des objets et obstacles. Si le combat final, assez court, contre GLaDOS s’avère toutefois sympathique, il n’arrive quand même pas à la cheville de celui de l’aventure principale. Bref, la déception est ici au rendez-vous.

Même sentiment du côté du monde ouvert de Portal 2… Ce dernier prend la forme d’un complexe industriel – au croisement entre le laboratoire et l’usine - de forme cubique et flottant dans les airs. Problème : il est de petite taille et surtout s’avère esthétiquement aussi sombre que laid. De plus, les lieux sont déserts et il n’y a aucun personnage secondaire à rencontrer, excepté le robot Wheatley. Enfin, les missions supplémentaires intéressantes se comptent sur les doigts de la main. De quoi donc dépiter les fans de LEGO et de Portal qui auraient pu peut-être espérer un peu plus d’originalité…

PACK DR WHO

« Les Daleks exterminent la Terre » : voici le nom du niveau bonus proposé dans ce « Level Pack » du Dr Who. Bien évidemment, le joueur incarne le célèbre docteur et est amené à affronter dans cette mini aventure le créateur des vilains Daleks, à savoir Davros. A l’aide du Tardis - sa machine à voyager dans le temps en forme de cabine téléphonique – le Dr Who évolue au sein d’un même quartier londonien attaqué par les méchants extra-terrestres, mais à différentes époques (contemporaine, victorienne…) histoire de résoudre les divers puzzles. Enfin, il se retrouve sur Skaro, la planète des Daleks, pour se confronter à Davros en personne. Esthétiquement réussie, cette mini aventure permet de visiter des environnements très variés et offre quelques puzzles ingénieux pour une durée de vie correcte avoisinant l’heure de jeu. Au final, un résultat assez sympathique…

L’adjectif sympathique n’est pas assez fort pour qualifier le monde ouvert du Dr Who. Car celui-ci se révèle carrément génial ! Il apparait surtout graphiquement très varié puisqu’il contient quatre zones à débloquer progressivement et qui s’avèrent rattachées les unes aux autres. Agglutinés autour d’un centre ville contemporain à l’architecture élégante (il est même possible de visiter un simili musée), ces secteurs renvoient en réalité à diverses époques. Ils se matérialisent ainsi sous forme de montagnes enneigées, d’un quartier victorien embrumé, d’une zone futuriste d’inspiration martienne et d’un large cimetière envahi par des statues mouvantes, digne d’un film d’horreur des années 50. Cerise sur le gâteau : ce monde ouvert offre également plusieurs personnages secondaires à rencontrer et regorge également de missions bonus en tous genres. Bref, c’est du tout bon !

PACK LES SIMPSONS

Le niveau bonus de ce « Level Pack » Les Simpsons porte son bien titre : Le mystérieux voyage d’Homer. En effet, dans la peau de Mr Simpson, le joueur part de chez lui le matin pour se rendre au travail mais atterrit finalement dans une sympathique kermesse attiré par l’odeur des donuts. Gourmand en diable, Homer goûte même le chili très spécial du chef de la police. Un chili tellement épicé qu’il se retrouve propulsé, comme par magie, au beau milieu du désert. En pleine divagation, celui-ci arrive au pied d’une pyramide aztèque à escalader puis entre en discussion avec un loup (!). Enfin, il atterrit en bateau au pied d’un phare où il retrouve sa chère Marge.

Offrant à Homer des facultés assez drôles (un rôt bruyant brisant les vitres et une transformation en géant pour détruire les obstacles), les développeurs ne parviennent toutefois pas à convaincre pleinement le joueur de l’intérêt de cette mini aventure supplémentaire. Non pas qu’elle soit décevante car les ingrédients principaux y sont (humour débridé, voix française respectueuse, puzzles corrects) et assurent convenablement une heure de jeu supplémentaire. Mais c’est juste que les fans auraient pu peut-être s’attendre à quelque chose de plus poussé dans le délire, avec davantage de personnages secondaires et surtout une fin moins expédiée. Cela dit, le résultat reste parfaitement acceptable en l’état…

Du côté du monde ouvert des Simpsons, la qualité est de rigueur car quasiment tout Springfield est là ! La centrale nucléaire de Mr Burnes, l’école élémentaire de Lisa et Bart, Krustyland le vaste parc d’attraction de Krusty le clown, la station de radio KBBL, sans oublier un large cimetière ou encore une grande aire d’amusement pour les enfants… Le joueur peut explorer librement les lieux à bord d’un véhicule, rencontrer plusieurs figures célèbres du dessin animé (Grand-Père Simpson, l’institutrice Edna Krapabelle…) et tenter une des nombreuses missions disponibles. Seuls bémols : la ville n’est pas très grande, les rues peu nombreuses et il est impossible d’entrer dans la plupart des bâtiments. Néanmoins, l’univers des Simpsons est bien respecté et c’est un enchantement que de pouvoir s’y promener allègrement…

PACK RETOUR VERS LE FUTUR

Le niveau bonus proposé dans ce « Level Pack » Retour vers le futur démarre plutôt bien mais son intérêt s’effondre hélas assez vite. En effet, cette mini aventure tente grossièrement de raconter l’histoire du premier film datant de 1985 mais n’y parvient guère sur la longueur (à peine une heure de jeu supplémentaire). La faute à un manque d’imagination, des environnements pas assez diversifiés (maison de Doc, grange et rue) et une action finalement peu captivante (Biff Tannen n’est même pas là !).

Grosso modo, dans la peau de Marty McFly, le joueur doit aider Doc au début à faire face aux terroristes dans leur camionnette. Puis, après un voyage en 1955, il se retrouve à devoir brancher trois prises électriques pour que Doc puisse mettre en marche sa machine et le renvoyer dans le futur grâce à la foudre. Fin. Cette absence d’envergure est d’autant plus dommageable à cette mini aventure que celle-ci propose tout de même les géniales musiques (notamment The Power of Love par Huey Lewis) et voix françaises officielles. Mais cela ne suffit hélas pas à rendre la chose intéressante…

Le monde ouvert de Retour vers le futur bénéficie, quant à lui, d’une idée logique mais excellente des développeurs : celle de proposer un même lieu mais différent selon l’époque choisie. Ainsi, en 1955, le joueur peut découvrir une longue route souterraine et un quartier citadin avec une grande place centrale munie d’un parking, de grands arbres et de quelques commerces alentour. Tandis que sa version de 2015 propose un long chemin de bois menant à une large cave et une place centrale équipée d’un grand bassin, d’un cinéma futuriste et entouré de plusieurs nouveaux bâtiments. Pour accéder à l’une ou l’autre de ces versions, il suffit simplement de grimper dans la DeLorean et de se placer sur un mécanisme faisant voyager dans le temps. Dommage néanmoins que le véhicule soit bien lent et que le célèbre Hoverboard de la saga se dirige aussi mal. Il faut aussi ajouter à cela l’esthétique moyenne de l’ensemble, ainsi que l’absence de personnages secondaires connus que tente de compenser la présence de nombreuses missions. Au final, un monde ouvert sympa mais sans plus.

LES AUTRES MONDES OUVERTS

Ces mondes ouverts bonus se débloquent en utilisant sur le Toy Pad, face aux portails dans Vorton, une figurine appartenant à la licence concernée. S’ils ne proposent pas de mini aventure scénarisée en plus, en revanche ils permettent au joueur de se promener librement, de rencontrer des personnages secondaires et d’avoir accès à des missions supplémentaires.

NB : La note sur 5 reflète l’intérêt de l’univers débloqué vis-à-vis de sa taille, sa représentation esthétique ou encore ses missions bonus. Les mondes ouverts de DC Comics, Le Seigneur des anneaux et La Grande aventure LEGO sont inclus dans le jeu de base et ont donc déjà été traités lors du test de LEGO Dimensions.

JURASSIC WORLD (4/5)

Ce monde ouvert, esthétiquement très réussi, s’inspire évidemment du long-métrage sorti dans les salles en 2015. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il s’avère particulièrement fidèle. Ainsi sont reproduits le parc aquatique, avec l’énorme Mosasaure, les différents laboratoires, les espaces clos servant à enfermer raptors et autres Indominus Rex ou encore les forêts et montagnes alentour permettant même de grimper très haut et d’avoir une jolie vue d’ensemble du parc. A noter enfin que plusieurs créatures préhistoriques sont présentes à l’extérieur et que de nombreuses missions sont disponibles. A ne pas manquer.

NINJAGO (2/5)

Même s’il apparaît assez correct esthétiquement, il s’agit probablement du monde ouvert bonus le moins intéressant. Peu de personnages secondaires disponibles et encore moins de missions supplémentaires : bref, pas grand-chose à y faire si ce n’est se balader cinq minutes à dos de dragon (à condition de posséder la figurine) ou tenter de frapper quelques cibles dans le temple au sommet de la montagne. Il reste les grottes souterraines de lave à explorer. Bof bof...

LEGENDS OF CHIMA (3/5)

Assez varié, ce monde ouvert bonus de Legends of Chima se révèle également plutôt réussi esthétiquement, même si, avec un peu de recul, il ressemble un peu à une compilation de styles aux antipodes les uns des autres. Au programme : un joli château ensoleillé surplombé d’un rocher en lévitation et d’une chute d’eau, une forêt dense abritant des cabanes de bois en hauteur, un morceau de montagne verglacé et un village de cahuttes baties sur une rivière. La diversité est donc bien au rendez-vous dans cet univers, même si le charisme de ses habitants, peu nombreux, est relativement proche de zéro.

SCOUBIDOU (3/5)

Place au fantastique et à l’épouvante dans le monde ouvert bonus dédié à Scoubidou ! Enfin, c’est surtout au niveau des décors que cela se ressent, car il n’y a hélas ni monstres ni créatures effrayantes qui se baladent dans cet univers. Cela dit, l’environnement s’avère plutôt lugubrement réussi avec un grand cimetière morbide, un manoir hanté au sommet d’une colline, une foire avec quelques stands, un grand huit désaffecté et enfin un sous-marin échoué au fond de l’eau (très cool). Pas trop mal au final, d’autant qu’il est possible d’y rencontrer les membres de l’équipe Mystère et Cie, comme Véra, pour obtenir quelques missions supplémentaires.

LE MAGICIEN D’OZ (3/5)

Ambiance féérique plutôt probante dans ce monde ouvert bonus réservé au Magicien d’Oz et inspiré par le classique cinématographique de 1939. Le pays imaginaire de Dorothy y est plutôt bien reproduit et contient par exemple, outre plusieurs forêts et prairies verdoyantes, un imposant château au sommet d’une colline, un palais de jade dont l’intérieur est accessible ou encore le village des Munchkins doté d’une grande place centrale. Problème : la plupart des endroits est déserté et il y a peu de missions disponibles. Seule compensation : se balader dans la peau de la sorcière, perchée sur un balai volant, et foncer comme un dératé !