Chez Destructive Creations, on aime soigner son image. En 2014, le studio faisait déjà parler de lui, avec l'annonce de Hatred. Des premiers trailers jusqu'au jour de sa sortie, on en a tout dit, souvent en mal. Et pour cause : Hatred mettait en scène un homme qui du jour au lendemain décidait de commettre un massacre. Une thématique qui n'était pas sans rappeler les crimes d'Anders Breivik, l'auteur des attentats d'Oslo, le 22 juillet 2011, ou le drame de Columbine (1999). Du fait des liaisons troubles entretenues par certains membres du studio avec des groupuscules polonais néo-nazis, on a accusé le jeu d'être raciste, ou de faire l'apologie de la violence gratuite. La réputation des développeurs alliée à une communication pour le moins pernicieuse ont permis au jeu de gagner en réputation, et forcément, d'attirer de nombreux joueurs. Mais en définitive, Hatred n'était ni raciste, ni plus violent que n'importe quel GTA. Répétitif et peu inspiré, le jeu était aussi corrosif qu'un album de Kyo. Bref, un joli pétard mouillé, et pour le coup, on ne s'en plaindra pas.

Sauf que voilà, Destructive Creations aime jouer les poils à gratter. Et revient donc avec un nouveau titre, proposé aujourd'hui sur Steam Greenlight. Son nom : IS Defense. Un shooter dans lequel le joueur devra défendre l'Europe des années 2020 contre l'invasion de l'Etat Islamique. Un Etat Islamique toujours plus puissant, et qui a pris le contrôle de tout le nord de l'Afrique. Le trailer qui accompagne l'annonce laisse présager une dose d'amusement assez faiblarde, même si une fois encore, le thème et la communication du studio risquent de faire parler.

Le studio reste dans la même ligne de commnucation, et s'amuse ironiquement de la réputation qu'ils se sont créés avec Hatred. Sur leur site, on peut lire qu'avec IS Defense, ils sont du « bon côté de la mitrailleuse cette fois », qui sonne comme un « Hey les bien-pensants, on tue des méchants cette fois, ça vous va ? ». Un petit clin d'oeil sarcastique qui ne devrait pas leur éviter les accusations d'islamophobie, a fortiori dans le contexte actuel puisque la Pologne vit ces derniers temps une montée en puissance des partis d'extrême-droite.