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C'est à l'occasion de la récente sortie de Ant-Man en DVD/Blu-ray que nous vous proposons une petite critique du film qui fait partie de ces long-métrages Marvel autant portés par l'humour que par la volonté de mettre en avant de nouveaux personnages afin d'amener d'autres films tout en consolidant le Marvelverse cinématographique qui a vraiment pris son envol depuis la Phase 1 avec le tout premier Iron Man.
Bien que Hank Pym, le premier Homme-Fourmi, fut l'un des membres fondateurs des Avengers, Marvel aura attendu de nombreuses années avant de sortir un film entièrement dédié à ce super-héros. L'un dans l'autre, on peut comprendre la décision de la firme aux idées dans le sens où Ant-Man n'est clairement pas le personnage le plus connu du grand public ni, de prime abord, celui possédant le plus gros potentiel. Pour autant, le film de Peyton Reed (Yes Man) s'inscrit dans une logique quelque peu différente des derniers Thor et autres Captain America en se présentant à l'image des Gardiens de la Galaxie, comme un mixe entre comédie et film de super-héros.
De fait, si Les Gardiens avait clairement donné le ton à travers une ambiance rock'n roll tout en amenant le très attendu arc des Pierres de l'Infini, Ant-Man affiche des ambitions bien moins importantes, tant en terme d'ambiance que de narration bien que les deux scènes pré et post générique de fin militent pour un retour du héros à travers une nouvelle aventure solo et l'arc de Civil War traité dans le prochain Captain America. Mais revenons au temps présent en jetant un œil à cet Ant-Man.
Quand le film de super-héros tourne à la comédie
Comment amener un personnage ayant la taille d'une fourmi, dialoguant avec des insectes et pouvant même en chevaucher ? Par le biais du second degré bien entendu. Pourtant, là où les précédentes productions Marvel (Thor, Iron Man, Captain America) se prenaient plutôt au sérieux exception faite de plusieurs blagues disséminées ici et là pour détendre l'atmosphère, Ant-Man opte dès le départ pour la comédie entrecoupée de scènes d'action mettant en exergue les étonnantes capacités de Scott Lang qui devient le second Ant-Man après avoir volé le costume de Hank Pym, premier Homme-fourmi. De fait, si Scott, Hank et sa fille, Hope, forme le trio autour duquel tout tourne, il faut également y rajouter le dénommé Luis flanqué de Kurt et Dave, tout droits sortis des buddy-movies si chers aux années 90.
Du coup, à peine les trois larrons sont-ils présentés qu'ils survolent la progression de l'histoire à travers blagues, mimiques et autres péripéties basées sur du comique de situation. Ant-Man se complaît donc dans un cheminement un peu trop promet à mon goût en alternant avec la précision d'un métronome, scènes d'action, comédie et dialogues censés épaissir le scénario. Malheureusement, ces veines tentatives de nous émouvoir à travers l'histoire, faussement tragique, de Hank Pym et sa femme, échoue d'autant plus que sa relation avec sa fille reste incroyablement clichés et ne parvient jamais à crédibiliser suffisamment l'histoire de la famille Pym pour qu'on s'y intéresse.
On se rabattra alors plus facilement sur le duo Scott/Hope qui fonctionne bien notamment grâce à l'acteur Paul Rudd très à l'aise dans son rôle et trouvant toujours le parfait équilibre afin de ne pas trop en faire. Il est d'ailleurs regrettable que ceci ne soit pas également vrai pour la bande de Luis, bien trop présente dans le dernier tiers du film et amenant des scènes comiques un peu trop appuyées. Cependant, si Ant-Man milite pour le rire, le tout ne vire jamais au pastiche et se permet même plusieurs extravagances visuelles afin de renforcer le charisme du héros.
La taille ne fait pas tout
Ainsi, d'un point de vue visuel, Peyton Reed s'en donne à cœur en jouant constamment avec la taille et les capacités de son personnage principal. Véritable prolongement Marvelesque à L'Homme qui rétrécit, Ant-Man nous plonge avec délectation dans l'infiniment petit où quand être piégé dans une baignoire devient aussi mortel qu'un tsunami. L'idée voulant que Scott Lang conserve sa force même lorsqu'il ne mesure que quelques centimètres permet également un affrontement dynamique contre Le Faucon lorsque le premier tente de pénétrer le QG de Avengers protégé par le second.
Néanmoins, en parallèle de ces séquences et de l’entraînement de Lang, c'est surtout la séquence finale qui synthétise tout l'esprit du film lorsqu'un banal affrontement vu de l'extérieur devient titanesque à échelle microscopique. On notera d'ailleurs que durant ladite séquence, certaines idées, faisant écho à l'évolution d'Ant-man en Goliath, apportent originalité et dynamisme à l'ensemble.
Et Edgar Wright dans tout ça ?
Au final, si Ant-Man ne parvient jamais au niveau des Gardiens de la Galaxie, il n'en reste pas moins un film très agréable malgré son histoire peu inspirée, un méchant caricatural et certains acteurs (Evangeline Lily et Michale Douglas en tête) un peu perdus au milieu de cet univers. De plus, malgré le fait qu'on retrouve le génial Edgar Wright (Shaun of the Dead, Hot Fuzz) en temps que producteur exécutif ou scénariste, on ne peut s'empêcher de se demander ce qu'aurait pû offrir le réalisteur anglais derrière la caméra.
Pour rappel, l'ami Wright, initialement prévu pour réaliser le film, avait été gentiment remercié par Disney au profit du plus docile, et surtout moins inventif, Peyton Reed, pour cause de divergences artistiques. Fort dommage car si la version finale d'Ant-Man est taillée (un peu trop d'ailleurs) pour plaire aux familles, elle aurait sans doute gagnée en folie visuelle, en intensité et en humour car quoi qu'on en dise, pour se marrer avec un film de supers-héros, mieux vaut se tourner vers un Scott Pilgrim Versus the World, bien plus inspiré et original que cette énième production Marvel, plus encline à déclencher des sourires que des rires bien francs.