Une petite sœur pour la Xbox

Lorsque Microsoft annonce en mars 2000 sa volonté de lancer sa propre console de salon, l'industrie du jeu vidéo se moque gentiment. Il faut dire que le marché est en pleine mutation : Nintendo tire la langue et SEGA est sous assistance respiratoire depuis déjà quelques années. Les deux géants japonais, qui ont dominé le monde pendant environ 15 ans, n'ont pas su faire face à Sony et à sa PlayStation. La PlayStation 2, à peine disponible, est déjà un immense carton et l'on imagine mal Microsoft rivaliser, dans un milieu qui laisse peu de place à l'amateurisme. Et si la firme de Redmond a une certaine expérience du jeu vidéo, elle n'en a absolument aucune lorsqu'il s'agit de consoles de salon, un milieu hyper fermé où quelques élues piétinent sans vergogne les timides tentatives des nouveaux venus. Dire que la Xbox a connu une vie compliquée n'est pas seulement un euphémisme, c'est aussi oublier le fait que sur ses deux dernières années de vie, la grosse boite noire au X vert a réussi à dépasser la GameCube de Nintendo, en comptant notamment sur le succès de son Xbox Live, formidablement servi (surtout aux USA) par des titres comme Halo 2, ou Project Gotham Racing.

Heureusement pour les joueurs, cette première tentative au succès relatif n'aura pas refroidi les ardeurs de Microsoft, bien au contraire. Dès 2003, alors que le Xbox Live est mis en route (une révolution dont on ne comprenait pas encore l’importance), les cerveaux du géant américain se mettent au travail. Leur mission : concevoir une petite sœur pour la Xbox, en tenant compte de toutes les évolutions technologiques, tout en mettant au cœur du système le Live et ses fonctionnalités sociales. Le projet portera différents sobriquets, à commencer par Xenon ou Xbox 2, et il faudra un long moment avant de connaître le nom définitif de cette nouvelle console.

Le visage de la nouvelle génération

Le nom et le visage du bébé sont dévoilés au public en mai 2005. Pas d'E3, pas de conférence, mais une émission télé de 22 minutes, diffusée sur MTV (vidéo présente ci-dessous). Intitulée « MTV Presents Xbox : The Next Generation Revealed », le show est présenté par Elijah Wood, est rythmé par les apparitions du rappeur Lil' Jon, tandis l'ambiance sonore est assurée par le groupe The Killers. Le choix des intervenants, comme de la chaîne, n'est pas innocent. En 2005, MTV est une chaîne « branchée », « cool », particulièrement regardé par les adolescents américains, mais surtout par la catégorie des 18-25 ans, que vise Microsoft avec sa nouvelle console. La machine doit s'éloigner de l'image de la première Xbox, souvent moquée pour son apparence grotesque et sa ludothèque maigrelette.

Pour le nom, là encore, rien n'est laissé au hasard. « Xbox 2 » aurait placé la console sous la PlayStation 3 à venir ; Nintendo misait alors sur sa future « Revolution » et c'est peut-être là que les marketeux de Microsoft ont puisé leur inspiration. La nouvelle Xbox devait aussi être une révolution, qui dans l'espace se définit par une rotation complète, à 360° donc. Ou alors était-ce parce que la console se voulait être un objet multimédia, « all-around » en anglais ? Les théories les plus fumantes ont plu à l'époque, la plus connue ayant donné lieux à plusieurs mèmes.

Au delà de son nom ou de son aspect, la Xbox 360 est présentée comme le futur du jeu vidéo. Répété, rabâché par les divers intervenants, la 360 est « toujours connectée, toujours en haute définition, toujours personnalisée » avec comme force son inter-connectivité et une communauté mondiale... Communauté qui n'existe pourtant pas encore : comme dit précédemment, la première Xbox a connu un succès relatif et jusque là n’intéressait que les geeks technophiles et les joueurs attirés par les charmes de Halo 2, dont le multijoueur online a fait vendre des millions de consoles aux USA.

Un lancement plein de succès

Cette communauté dont parle Microsoft, elle est encore à construire. Le Xbox Live est un outil formidable, dont s'inspirera énormément Sony pour son PlayStation Network, mais au début de l'année 2005 il est principalement fréquenté par des Américains. La communauté est donc principalement états-unienne, et ces joueurs se retrouvent autour d’une poignée de titres, pas plus.

Mais en lançant sa nouvelle console pour la période des fêtes 2005, Microsoft prend tout le monde de court : les deux consoles concurrentes n’arriveront pas avant un an minimum. Un délai qui dans les premiers temps sera surtout fatal à Sony, puisque Nintendo et sa Wii prendront un autre chemin. D'autant que dès sa sortie, la 360 compte déjà quelques fameux titres : Amped 3, Call of Duty 2 (une exclusivité console, faut-il le rappeler), Project Gotham Racing 3, Quake 4... Tous ne sont pas forcément des succès critique mais ils attirent tout de même énormément de joueurs. Il faut rappeler que la Xbox 360 est alors la première, et la seule console de salon proposant des jeux en Haute Définition. Le bond graphique est particulièrement important, et des titres comme Gears of War, sorti un an après, le prouvent avec force : la 360 en a dans le bide.

À son lancement, la console est vendue sous deux formes bien distinctes : il y a d'un côté le pack Xbox 360 Core System, vendue 299€, de l'autre le Xbox 360 Premium, à 399€. L'idée est de proposer aux joueurs différentes offres, adaptées à leurs besoins. Le Core System est livré avec le strict minimum : une console, une manette filaire, un câble AV et un accès au Xbox Live Silver. La machine est dénuée de véritable disque dur et n'est donc pas capable de lire des jeux Xbox, puisque la 360 doit télécharger et installer des fichiers afin d'émuler ces titres. En revanche, le pack Premium propose quelque chose de beaucoup plus complet : la console et un disque dur amovible de 20Go, une manette sans fil, un câble HD-AV, un micro-casque, un câble ethernet, et un accès Xbox Live Silver. Les deux packs seront rejoints par une Xbox 360 Elite courant 2007, identifiable grâce à sa couleur noir ; la machine dispose en outre d'un disque dur de 120Go, et est vendu au prix assez élevé de 499€.

Mais la politique économique que mène Microsoft évolue et grâce à d'excellentes ventes, le géant américain se permet une tarification particulièrement agressive. Le pack Premium notamment descend à 349€ dès novembre 2007, alors que la PlayStation 3 tousse. Il faut dire que depuis son lancement, la machine de Sony souffre : les prix relèvent du jamais vu, et surtout l’architecture de la machine est tellement complexe que les développeurs peinent énormément. La plupart des jeux multi-plateformes de l'époque tournent mieux sur Xbox 360, et cela fera beaucoup de mal à la PS3. L'équilibre se rétablit sur les dernières années de production, la machine de Sony parvenant même à prendre la tête dans la dernière ligne droite grâce à des jeux comme The Last of Us. Kutaragi et ses troupes peuvent remercier les joueurs Européens, car côté US, les choses sont bien différentes : de 2010 jusqu'au lancement de la Xbox One, la Xbox 360 restera la console HD la plus vendue sur le territoire américain, et ce malgré une fin de vie moins glorieuse.

À son lancement, la console a toutefois connu quelques difficultés puisque Microsoft avait démarré la production peu de temps avant le lancement de la machine, et a peiné à pourvoir aux demandes des joueurs européens et américains. Cela n'empêchera pourtant pas la console de se vendre à près de 1,5 millions d'exemplaire sur l'année 2005, puis d'atteindre la barre des 10 millions en mai 2008 rien qu'aux USA. Au 17 octobre 2013, Microsoft mettait en avant le chiffre de 80 millions de consoles écoulées dans le monde.

Le online pour tous

La Xbox première du nom l'avait introduit, la 360 va le démocratiser à l'échelle globale : le Xbox Live prend une autre ampleur avec la 360, qui va permettre à des millions de joueurs de s'affronter. Halo 3, Gears of War et Gears of War 2, Call of Duty Modern Warfare 2, Street Fighter IV, FIFA... les gamers vont vite prendre goût aux affrontements en ligne et de fait le Live devient un formidable outil à convertir : la console permet de se retrouver et de jouer entre amis, sans contrainte, et elle le fait extrêmement bien. Jouer ensemble, créer des chats vocaux, partager des images, comparer ses « succès » : plus qu'un service, les fonctionnalités online de la 360 sont un véritable argument de vente. Côté concurrence, c’est plus compliqué. Pendant que Nintendo peine à proposer une solution viable, Sony propose un service très semblable à celui de la 360, à ceci près qu’il n’est pas payant, contrairement au Xbox Live. Mais gratuité et qualité ne font pas toujours bon ménage, et le PSN est régulièrement en panne, ou en maintenance. Rien de vraiment alarmant, mais de quoi freiner l’intérêt des joueurs. Alors forcément, Microsoft est en roue libre : la communauté qu'ils prétendaient avoir en mai 2005, ils l'acquièrent à coup de sorties et de promotions, et des titres comme Halo 3 et Gears of War 2 font les beaux jours de la console.

Des couacs...

Bien entendu, tout n'a pas été parfait. Lorsque l'on parle de la Xbox 360, il est difficile de ne pas aborder le cas du RROD, le fameux Red Ring Of Death. Un quasi cercle rouge, apparaissant sur le bouton d'allumage de la console, synonyme de mort technique. Apparu dès la sortie de la console, le RROD est pendant plusieurs années la hantise des propriétaires de Xbox 360. Il faudra attendre 2008 pour que le phénomène perde en importance. En 2010, la Xbox 360 Slim met définitivement un terme à ce facheux problème, qui aura coûté énormément d’argent à Microsoft. La firme de Redmond estime aujourd'hui qu'à l'époque, l'affaire lui a fait perdre un milliard de dollars. Effectivement, la division Xbox s'est d'abord engagée à réparer les consoles en panne, avant de les échanger purement et simplement contre des consoles neuves. Si en pourcentage, le nombre de joueurs concernés est finalement assez faible, le RROD a eu un impact plus que conséquent sur l'image de la console. La Xbox 360 est véritablement la première console de l'ère Web 2.0 : avec ses réseaux sociaux, ses blogs, et ses nombreux forums, internet est désormais un mégaphone pour de nombreux joueurs qui n'hésitent pas à donner leur avis ou exprimer leur mécontentement. Alors, bien entendu, le RROD est aujourd'hui beaucoup plus connu que les divers soucis techniques rencontrés à l'époque par la PlayStation dans les années 90.

Et finalement, d’où venait la panne ? Microsoft semblait croire que le GPU de la console générait trop de chaleur et désagrégeait certaines soudures, réalisées grâce à un alliage de mauvaise qualité. De fait, de nombreux tutoriels ont fleuri sur le net, expliquant comment utiliser un fer à souder, où appliquer les soudures, mais en vérité peu de monde a réussi à réparer pour de bon sa machine. Le plus simple étant alors de faire jouer la garantie de trois ans de la console, que Microsoft avait rapidement offert aux joueurs.

… et des réussites

Alors certes le RROD a constitué un véritable problème pour Microsoft et les joueurs, mais il serait de bon ton, en cette date anniversaire, de rappeler l'héritage de la Xbox 360. Et comment ne pas mentionner la manette de la console, probablement l'une sinon la meilleure manette jamais conçue ? Avec ses joystick asymétriques, ses gâchettes analogiques d'une extrême précision, et surtout d'un confort incomparable (en dehors de la manette GameCube peut-être), le pad de la 360 est vite devenu un incontournable. Aussi efficace pour les jeux de course que les FPS console, la manette se prête finalement à tous les genres, hormis peut-être les jeux de combat, où beaucoup de joueurs préfèrent utiliser une croix directionnelle... Le pad 360 en a une mais elle manque de précision, et ce n'est pas la version revisitée de la manette, sortie sur les derniers jours de la 360, qui a vraiment changé la donne. Ce qui ne l'empêchera pas de devenir un incontournable, notamment pour les joueurs PC désireux de jouer à la manette. À peine branchée en USB, la manette était fonctionnelle et reconnue par une immense majorité de jeux. Une belle création, donc, dont descend directement la manette de la Xbox One, dont on dit déjà beaucoup de bien.

On pourrait également parler des divers programmes made in Xbox qui a permis l'arrivée massive de jeux indépendants sur console de salon. XNA Creators Club, Xbox Live Indie Games... autant de service qui ont permis à de petits développeurs de proposer leurs jeux directement aux joueurs. Castle Crashers, Limbo, Braid, FEZ, Super Meat Boy, Dust : An Elysian Tail... Ce dernier en particulier avait remporté en 2009 le challenge DreamBuiltPlay, organisé par Microsoft, et avait gagné un contrat lui permettant d’entrer dans le catalogue Xbox Live Arcade. Tous ces titres ont d’abord débarqué sur Xbox 360, avant de connaître la célébrité et de s'exporter sur d'autres machines… Mais cette renommée, ils l’ont acquise en grande partie grâce aux différents programmes de Microsoft et de son département Xbox, qui bien avant la concurrence, avait compris qu’il fallait donner de nouveaux outils aux développeurs indépendants.

Citons pour finir le cas des succès : existant sur XBox 360 dès le lancement de la machine, ils ne sont finalement que des petites traces d'un haut fait, d'un accomplissement en particulier, chacun accordant un certain nombre de points qui ensemble formeront le Gamerscore d'un joueur Xbox. Les succès vont vite devenir une composante essentielle de la vie de nombreux joueurs Xbox et il existe aujourd'hui de nombreuses chaines YouTube (comme les fameux Achievement Hunters) qui expliquent comment gagner facilement tout un tas de succès, ou comment gagner les plus difficiles. Le petit message de notification apparaissant à l'écran en cas d'obtention est lui devenu un mème.

Les jeux qui ont marqué l’histoire de la Xbox 360

Dans cette dernière partie, nous vous proposons de revenir sur les jeux, exclusifs ou non, qui ont marqué l’histoire de la Xbox 360. Au vu du nombre de titres parus, nous nous sommes limités aux titres les plus importants, soit parce qu’ils étaient complètement nouveaux, soit parce qu’ils se sont extrêmement bien vendus, soit parce qu’ils sont encore aujourd’hui très populaires auprès des joueurs. Ils ne sont finalement que le reflet d'une époque révolue, dont la Xbox 360 fut l'une des fières représentantes. Si vous l'avez possédée, il est probable que ces titres ont intégré votre ludothèque, à un moment ou à un autre.

• Alan Wake

  

  : sorti en 2010 exclusivement sur Xbox 360, le titre de Remedy (les créateurs de Max Payne) mêle thriller à l’américaine et survival-horror. L’écrivain Alan Wake, qui donne son nom au jeu, n’est plus capable d’écrire et sa vie est bouleversée le jour où sa femme disparaît, alors qu’ils étaient partis en vacances. Pour ne pas arranger les choses, le dernier bouquin de Wake prend vie et plonge le monde dans les ténèbres. Très bien accueilli par la critique comme par les joueurs, Alan Wake a marqué bon nombre de gamers par son ambiance torturée et un scénario très solide, prenant de bout en bout. Le jeu est sorti sur PC en 2012.

• Assassin’s Creed

: À l’origine présenté comme une exclusivité PlayStation 3, Assassin’s Creed aura alimenté bien des débats avant sa sortie. Mais il sort finalement sur Xbox 360, où il est plus à son avantage que sur PS3. Les joueurs ne le savent pas encore mais avec les aventures de l’assassin Altaïr Ibn-La’Ahad, ils viennent tout juste de découvrir le premier épisode d’une loooongue série de titres à succès. Le premier opus est marqué par de nombreux défauts mais les joueurs sont estomaqués par la beauté du jeu, qui permet de visiter Damas, Jerusalem et Saint Jean d’Acre lors de la 4ème croisade. Une suite, Assassin’s Creed 2, sort en 2009 et permet cette fois d’incarner Ezio Auditore, un jeune Florentin de la renaissance italienne. Sans doute l’épisode à ne pas manquer.

• Batman Arkham Asylum

: sorti peu de temps avant Assassin’s Creed 2, ce nouveau jeu estampillé Batman est immédiatement devenu LE meilleur titre dédié au justicier de Gotham. Dans un monde semi-ouvert, et limité au pénitencier d’Arkham, l’homme chauve-souris doit mater un soulèvement et affronter la plupart de ses plus grands ennemis. Le jeu rend un bel hommage à l’univers de Batman, grâce à une direction artistique de haute volée. Comme pour Assassin’s Creed, c’est avec une suite que Batman Arkham mettra tout le monde d’accord : Batman Arkham City est un chef d’œuvre à ne louper sous aucun prétexte.

• Bioshock Infinite

: c’est l’un des derniers titres majeurs des consoles de 7ème génération. Sorti en mars 2013, le titre va tout de suite générer une hype somme toute compréhensible mais sans doute un peu exagérée. Bioshock Infinite est intelligent et comme le premier titre de la série, fait le portrait d’une société qui se voudrait parfaite… mais ne l’est pas vraiment, lorsque l’on commence à gratter. Un titre qui prévaut avant tout par son scénario et sa direction artistique : la ville flottante de Columbia et son esthétique Belle Epoque ont un charme fou.

• Borderlands

: une nouvelle grande série née sur cette génération de console. Avec son cel-shading, son univers oscillant entre far-west et post-apo, Borderlands est un FPS mais porte également quelques éléments issus du monde du hack’n’slash. Gearbox, le studio aux commandes, a une certaine expérience du monde du shooter puisque jusque là, il était connu pour son travail sur Opposing Force (une extension d’Half-Life), sur la version PC du premier Halo, mais surtout pour ses Brother in Arms, dont le premier épisode, Earned in Blood, est sorti en 2005. Borderlands et son humour font rapidement mouche et deviennent incontournables pour les amateurs de jeux de tirs.

• Call of Duty 4 : Modern Warfare

: En disant « au revoir » à la Seconde Guerre Mondiale, Call of Duty prenait un risque, mais le pari d’Infinity Ward et Activision fut payant : Modern Warfare est rapidement devenu le FPS de référence pour des millions de joueurs à travers le monde. C’est sans doute avec cet épisode en particulier que la série a pris un tournant et a pu atteindre le niveau de popularité qui est le sien aujourd’hui. En 2009, Call of Duty 4 : Modern Warfare devient le jeu le plus joué en online sur Xbox 360, bousculant ainsi Halo 3. Il faut dire que comme ce dernier, Modern Warfare prend tout son sens en multijoueur et encore aujourd’hui, il reste l’une des références du genre.

• Crackdown

: sorti en 2007, Crackdown se fait vite un nom dans la presse papier et web car il est le nouveau projet d’un grand monsieur du jeu vidéo : David Jones. Ce monsieur est le co-créateur de la série GTA, et nous lui devons également Lemmings. Crackdown ressemble d’ailleurs beaucoup aux derniers GTA, auquel Jones n’a pas participé : dans un monde ouvert, le joueur peut monter à bord de véhicules, tirer sur tout ce qui bouge, etc. Plus fou (il est possible de sauter d’immeuble en immeuble) mais moins bien écrit et moins complet qu’un GTA, Crackdown reçoit des critiques globalement positives, et se vend plutôt bien. Il faut dire que Microsoft a eu une bonne idée : le disque du jeu contient également un accès à la bêta de Halo 3, attendu de pieds fermes par des millions de joueurs.

• Deus Ex Human Revolution

: ressortir Deus Ex après tant d’années, il fallait oser. Et pourtant, en 2011, c’est ce qu’ont fait Eidos Montreal et Square Enix en offrant aux joueurs une nouvelle aventure mêlant transhumanisme, cyber-punk et complots militaro-industriels. Se plaçant avant les événements du premier Deus Ex, Human Revolution met en scène Adam Jensen, un agent de sécurité qui enquête sur une organisation terroriste qui attaque dès le début du titre la société pour laquelle il travaille. Mortellement blessé, Jensen est sauvé par l’utilisation de prothèses avancées, et devient de fait l’un de ces « augmentés » dont l’existence créé de nombreux débats éthiques de par le monde. Quiconque aura goûté à Human Revolution vous le dira, il faut y jouer, tant pis pour les combats de boss à côté de la plaque.

• The Elder Scrolls V : Skyrim

: En débarquant sur console de salon, Skyrim et son monde gigantesque permet à de nombreux joueurs de découvrir la série des The Elder Scrolls. La rencontre est violente, le coup de foudre immédiat : Skyrim devient rapidement l’un des jeux les plus populaires et les plus vendus de la génération. Beaucoup argueront qu’il vaut mieux y jouer sur PC, où les mods lui font beaucoup de bien.

• Fable II

: Se déroulant 500 ans après les événements du premier opus, Fable II met en scène les aventures de Rose et Moineau qui voient leur vie bouleversée par la découverte d’une intrigante boite à musique. Le joueur incarne Moineau et peu en faire une fille, ou un garçon. Ce RPG est probablement la dernière grande création du studio Lionhead, puisque Fable III sera loin d’être aussi convaincant que le second épisode.

• Far Cry 3

: Après un Far Cry II plutôt décevant, Ubisoft relance avec un troisième épisode particulièrement impressionnant. Toujours plus fou, Far Cry peut cette fois compter sur la présence de Vaas, le chef d’une organisation terroriste ayant pris le contrôle de l’île sur laquelle le jeu se déroule. Temples bouddhistes, bunkers japonais datant de la Second Guerre Mondiale, plages de sable fin et eau d’un bleu azuré, voilà ce qui vous attend dans Far Cry 3, dans lequel vous n’aurez qu’une seule mission : survivre à la traque lancée par l’hypnotisant Vaas.

• Forza 4

: Alors que le concurrent Gran Turismo n’en finit pas de stagner, la série Forza, elle ne fait que grimper. Le dernier épisode Xbox 360, Forza 4, reste à ce jour l’un des meilleurs jeux de course sur consoles de salon et les joueurs de tout bord ne s’y sont pas trompés : Forza 4 peut se prévaloir d’un score Metacritic de 91/100. La présence des animateurs de l’émission Top Gear, à commencer par Jeremy Clarkson, ajoute un vrai plus au titre qui est une véritable déclaration d’amour à l’automobile, plus qu’aux sports mécaniques en eux-mêmes. Peut-être le meilleur jeu de course de cette génération de consoles.

• Grand Theft Auto IV

: on pourra dire que sa sortie aura été attendue. Et si GTA V s’est mieux vendu, le quatrième opus a au moins eu le mérite de tenter quelque chose de vraiment différent, et c’est probablement grâce à lui que le regard d’une certaine partie de la presse généraliste a changé. GTA IV est sombre et beaucoup moins « fun » que les précédents, ou que GTA V. Mais il est aussi plus intelligent et dénonce de manière très crue de nombreux problèmes de notre société. Avec GTA IV, la série passe à l’âge adulte sans prévenir, et c’est peut-être ce qui a perturbé de nombreux joueurs à l’époque, malgré des critiques extrêmement positives.

• Gears of War

  

  : En 2006, Cliff Bleszinski et Epic Games sortent sur Xbox 360 une exclusivité qui va faire date dans l’histoire de la console, et du jeu video : Gears of War. Ce TPS, sombre et extrêmement violent, présente un monde dévasté par une guerre dans laquelle les humains tentent de survivre depuis l’invasion d’une race de créatures qui vivaient jusque là sous terre. Gears of War a mis une grande claque à tout le monde en sortant, que ce soit grâce à son moteur graphique ou à l’intensité de ses phases d’action. Il est un véritable jalon dans l’histoire du TPS et a redéfini bon nombre d’éléments de gameplay pour le genre. Son mode online fut extrêmement populaire et il resta le titre le plus joué sur Xbox 360 jusqu’à la sortie de Halo 3.

• Halo 3

: c’était probablement le jeu le plus attendu dans les premières années de vie de la Xbox 360. Bungie et Microsoft ont su alimenter le buzz avec une énorme campagne marketing, car avec Halo 3, un seul mot d’ordre : « finish the fight ». Avec Halo 3, les joueurs sont donc supposés terminer la guerre face aux Covenants, et ils ne seront pas déçus. Halo 3 a des défauts (graphismes pas à la hauteur, scénario qui boîte par moment) mais il devient un succès instantané. En e-sport comme dans les foyers des joueurs classiques, Halo 3 est un hit et jusqu’au dernier souffle de la Xbox 360, il restera le titre le plus joué en online, celui qui aura réuni le plus de joueurs. L’arrivée de Call of Duty Modern Warfare va faire du mal à la série puisqu’une énorme partie du grand public s’est tourné vers ce FPS plus dynamique mais aussi plus accessible. Les prochains épisodes, Halo Reach et Halo 4, ne parviendront jamais à rendre son faste à la série.

• Mass Effect

: On a tendance à l’oublier aujourd’hui, mais à l’origine le premier Mass Effect était une exclusivité Xbox 360, et a été édité par Microsoft. Avec ce premier épisode, les joueurs vont donc découvrir un univers gigantesque et très cohérent, dont le fragile équilibre est mis en danger par le dénommé Saren, un alien haïssant les humains et à la tête d’une arme de soldats machines, les Geth. Véritable space-opéra, Mass Effect est un Action-RPG lorgnant (beaucoup) du côté du TPS et permet de vivre une aventure très excitante et diablement bien écrite. Et les joueurs ne le savaient pas encore, mais la guerre contre les Moissonneurs ne faisait que commencer. Mass Effect est clairement l’une des plus grandes séries de cette 7ème génération de console et n’importe quel joueur se doit d’y avoir joué.

• Red Dead Redemption

: Comment ne pas citer Red Dead Redemption dans la liste des jeux ayant marqué l’histoire de la Xbox 360 ? Mettant en scène les aventures de John Marston dans un Far West de plus en plus « civilisé », le jeu repose sur une qualité d’écriture exceptionnelle et propose de nombreuses quêtes secondaires qui s’entremêlent intelligemment à la trame principale. L’ambiance n’est pas en reste non plus, et évoque le meilleur des westerns. Marston est donc un ancien bandit en quête de rédemption et dans un accord avec le FBI, accepte de traquer et éliminer certains de ses anciens collègues. Le jeu est aussi long que complet et propose en sus un mode online. Les joueurs ne s’y sont pas trompés et le jeu est régulièrement cité dans le top 3 des meilleurs jeux de cette génération de consoles.

• Skate

: en 2007, EA Black Box fait la nique à Activision et ses Tony Hawk avec un jeu de skate unique en son genre. Sobrement appelé Skate, le titre brille plus sur Xbox 360 que sur PS3 et va diriger de nombreux amateurs de jeux de skate vers la machine de Microsoft. Contrairement aux différents Tony Hawk, Skate se veut être réaliste, et de fait il incarne un véritable changement de style dans un genre qui tombait un peu dans l’oubli. Aujourd’hui encore, il reste une référence du genre.

• Street Fighter IV

: En faisant son grand retour en 2008 sur arcade, la célèbre série de VS fighting ne va pas mettre de gants et son arrivée sur console début 2009 va déchainer les passions : de nombreux joueurs vont subitement se découvrir un intérêt pour le genre et passer des heures et des heures à mettre des pains en online. Une fois encore, c’est la version Xbox 360 qui est plébiscité par la critique et les joueurs, notamment les professionnels : en tournoi, c’est la version Xbox qui est utilisée, grâce à un input delay moindre et, globalement, une meilleure optimisation.