Depuis son petit passage à l'E3 dernier, qui avait fait fantasmer bon nombre de joueurs, le prochain véritable The Legend of Zelda est resté très discret. Nous vous apportons aujourd'hui quelques nouvelles à son sujet, grâce au magazine anglais EDGE, qui a interviewé récemment Eiji Aonuma, producer de la série depuis maintenant bien des années. L'interview a été relayée sur l'un des forums de NeoGaf, et son contenu, même s'il révèle finalement assez peu de choses, soulève plusieurs questions des plus intéressantes.
Un Zelda complètement différent ?
Nombreux furent les joueurs à rebondir sur le caractère "open world" mis en avant par Aonuma lors de l'E3. Un Zelda en monde ouvert, à quoi cela peut-il ressembler ? Le tout premier jeu de la série était pratiquement un open world ; par la suite les choses se sont complexifiées, notamment parce que certaines mécaniques de gameplay, inspirées de la série Metroid, avaient été implantées dès le troisième opus. On pense ici notamment aux objets à débloquer, qui permettaient d'accéder à de nouvelles zones de la map. C'est devenu l'un des ingrédients qui font le charme de la série, et on a du mal à voir comment elle pourrait s'en passer. Aonuma répond d'ailleurs assez simplement.
L'empathie et le fait de grandir sont des éléments importants dans les jeux Zelda. Acquérir de nouveaux objets, dans le but d'atteindre de nouveaux endroits, est un élément important du gameplay, à mettre en parallèle avec cette forme de croissance, de développement. Je réalise que, pour satisfaire les joueurs, nous ne devons pas simplement arriver avec de nouvelles idées, mais aussi inclure quelque chose qui permet aux joueurs de profiter d'éléments d'anciens jeux, d'une nouvelle manière.
Dans le premier Zelda, il n'y avait pas de chemin logique à suivre, pour amener le personnage à toucher son but. On laissait les joueurs trouver par eux-mêmes. Les mondes de jeu sont devenus plus complexes, nous devions donc diriger les joueurs vers la bonne direction. Donc la progression devient plus linéaire. Pour recréer une expérience similaire à l'originale, le monde doit avoir une structure simple, que le joueur peut comprendre de manière intuitive. Nous devons faire en sorte que chaque partie du monde soit cohérente et se connecte bien aux autres, afin que l'ensemble ne sonne pas faux.
En un sens les joueurs peuvent se rassurer : ce nouvel opus ne devrait pas complètement les déstabiliser... même si, manifestement, Nintendo cherche à moderniser la formule, tout en restant fidèle à ses valeurs et à sa marque de fabrique.
Un open world différent des Skyrim, GTA et consorts
La réflexion la plus intéressante est sans doute celle qui vient ensuite. Aonuma évoque tout de suite deux jeux bien connus des gamers...
Soyons clairs : nous n'avons pas l'intention de créer un monde ouvert comme d'autres studios en ont fait ces dernières années
C'est donc évident : on n'aura probablement pas un monde ouvert façon GTA, Skyrim, ou Assassin's Creed, avec des micro-quêtes secondaires dans tous les sens ; pour Aonuma, tout le challenge sera de recréer un jeu similaire à The Legend of Zelda, sorti sur NES, en y apportant environ 30 ans d'innovation et d'évolution du jeu vidéo... sans perdre le joueur.
Mais si le jeu reste fidèle à certaines des mécaniques de la saga, tout en proposant un monde pas si ouvert, quelle sera la différence avec ce qu'était la série jusqu'à encore tout récemment ? Quoi qu'il en soit, les réflexions d'Aonuma sont assez intéressantes. On a bien entendu hâte d'en apprendre plus sur le travail de ses équipes, afin de voir où auront mené ces idées. S'il y a en tout cas une chose que l'homme a compris, c'est que de par ses spécificités, le premier Zelda possède encore aujourd'hui un charme fou... et il serait intéressant de creuser dans ce sens.
- Voir aussi : The Legend of Zelda : Miyamoto n'aime pas le terme "Open World"
- Voir aussi : Zelda Wii U n'aura peut-être pas de puzzles traditionnels
- Voir aussi : E3 2014 : La démo de Zelda Wii U montrait du vrai gameplay