La nouvelle ne vous a certainement pas échappée puisqu'elle est sur toutes les ondes : Steve Jobs, le fondateur d'Apple est décédé. Nous ne reviendrons pas sur le parcours de celui que tout le monde s'accorde à considérer comme un visionnaire, mais si nous tenons à en parler, c'est parce que Steve Jobs n'est pas étranger à l'univers du jeu vidéo. Son influence dans la démocratisation de l'informatique, évidemment, a contribué à l'essor de ses utilisations multiples, dont le jeu, mais il faut également savoir que Steve Jobs a trouvé son premier emploi salarié chez Atari, après avoir effectué son célèbre stage chez Hewlett Packard. En 1974, il entre en effet dans la compagnie en tant que technicien et travaille sur les bornes d'arcade du géant. En 1975, Steve Jobs répond à une demande de Nolan Bushnell, le patron d'Atari, et fait appel à son ami et futur cofondateur d'Apple Steve Wozniak. Leur tâche consiste à développer l'un des cartons de l'arcade à l'époque, Breakout, tout en réduisant au maximum les coûts de production du circuit imprimé. Pour la petite histoire, le design conçu par Wozniak était si complexe que les ingénieurs d'Atari ne purent jamais le reproduire en masse.
Peu après, Apple, alors privé de Steve Jobs, commence son ascension et tentera une incursion dans le marché du jeu vidéo. En 1995, la firme de Cupertino lance sa propre console de jeu : la Pippin. Machine hybride conçue à partir de pièces en provenance du monde de l'informatique, la Pippin est à la fois une console et un ordinateur, une machine multimédia capable de lire des CD-ROM ou de surfer sur le Net. Une préfiguration des consoles de salon actuelles en somme. Comme la 3DO ou le CD-I, la machine peut être fabriquée par d'autres constructeurs. Ce qui ne l'empêchera pas de faire un flop monumental. Trop chère pour une console de salon, trop limitée en tant qu'ordinateur, la Pippin manque surtout de jeux et doit faire face à la concurrence violente de Nintendo, Sony et Sega. Ainsi, 1997 marquera à la fois l'arrêt de la commercialisation de la console et le retour de Steve Jobs aux commandes de l'entreprise.
En outre, si le Mac n'a jamais été un support de choix pour le jeu, n'oublions pas que certains développeurs y ont fait leurs premières armes. Avant l'aventure Pippin, le Mac accueille Marathon, le premier FPS développé par Bungie les futurs créateurs de Halo. Un studio que Jobs a malheureusement pour lui négligé d'acheter, ce que fera Microsoft, mettant au passage le patron d'Apple dans une colère noire qui le poussera à téléphoner directement à son grand rival pour exprimer sa rage.
Mais la plus grande influence de Steve Jobs sur le marché du jeu vidéo réside évidemment dans la commercialisation de l'iPhone qui va radicalement changer la donne en matière de jeux vidéo nomades. La simplicité d'utilisation et la popularité du terminal vont contribuer à l'explosion du jeu social, occasionnel, bref à une nouvelle façon d'aborder la question, d'acheter des jeux et même de jouer. Et nier l'influence de l'AppStore sur Sony ou Nintendo (et les autres fabricants de smartphones) serait se voiler la face. Les boutiques en ligne des DS/3DS et PSP et Vita étant des réponses directes au modèle économique imposé par les machines iOS.
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