Si vous avez suivi l'actualité ces dernières semaines, vous n'êtes pas sans savoir que plusieurs gros éditeurs (EA, Ubisoft, THQ, Capcom) se sont mis en guerre contre le marché de l'occasion. La méthode qui risque de revenir le plus souvent est le code à usage unique, qu'il faudra racheter, en cas d'acquisition d'un jeu d'occasion, pour profiter de toutes ses fonctionnalités. Bien entendu, les revendeurs spécialisés, qui faisaient tranquillement leur beurre sur la revente de jeux d'occasion (souvent rachetés à bas prix à leurs clients, même pour les plus récents), ne voient pas la chose d'un très bon oeil. Alors que ce système risque de décourager certains acheteurs de jeux d'occasion, les revendeurs n'obtiendront pas un centime de plus de la part des clients qui se résoudront à y adhérer, puisque ces derniers devront acheter leur nouveau code directement en ligne.
Voilà sans doute la raison pour laquelle l'enseigne Gamestop (le plus grand revendeur de jeux vidéo outre-Atlantique) a décidé de réagir. Mais plutôt que de se lancer dans un affrontement (perdu d'avance ?) avec les gros éditeurs, le groupe a préféré opter pour la distribution, en magasins, de codes payants pour télécharger du contenu additionnel. Gamestop annonce ainsi avoir conclu un partenariat avec Microsoft concernant la distribution de DLC sous forme de coupons à acheter directement en boutiques. Selon Dan DeMatteo, PDG du groupe, les deux parties sont gagnantes : l'éditeur peut mettre en avant un contenu dont certains joueurs (bien plus nombreux qu'on ne le pense) ignorent l'existence, et en retour, le distributeur trouve son intérêt financier dans ce rôle d'intermédiaire (Pourcentage obtenu sur la vente des codes ? Surcroît de ventes généré par une exclusivité sur tel ou tel DLC ? Dan DeMatteo reste volontairement évasif sur le sujet).
Quoi qu'il en soit, les contenus additionnels concernés par cet accord avec Microsoft seront proposé très prochainement dans 35 magasins du groupe Gamestop. Le catalogue des jeux impliqués serait pour l'instant très limité. Mais il faut s'attendre à voir d'autres revendeurs de jeux emboîter le pas à Gamestop dans le monde entier en concluant des partenariats avec les éditeurs. Bien entendu, on imagine déjà toutes les dérives possibles en la matière, y compris celles que pourrait susciter la vente en exclusivité d'un contenu téléchargeable chez un revendeur spécifique. En lançant son système de Pass Online, EA Sports avait-il conscience de jeter un pavé dans la mare, qui entraînerait une série de réactions en chaîne ?
Image d'illustration : Fable III, un jeu concerné par l'accord entre Gamestop et Microsoft ?