jeuxvideo.com > Quelle est l'idée directrice de Ragnarok par rapport au reste de la production en matière de MMORPG ?

Lee Myoung-Jin : Mon idée de départ tenait à créer un jeu en ligne pour offrir un endroit où l'on pourrait jouer en communauté. Normalement, on ne peut fréquenter que les gens qui se trouvent physiquement autour de nous. Mais avec ce jeu en ligne, on peut rencontrer les gens qui se trouvent à l'autre bout de la Terre en s'affranchissant des distances.

jeuxvideo.com > Jusque-là, vous avez décrit le principe de base de tout MMORPG. Ce qu'il serait intéressant de savoir, c'est pourquoi un joueur qui veut se lancer dans ce genre devrait choisir Ragnarok plutôt que n'importe quel autre titre du même acabit.

Sang Hil Hong : Je ne vais pas dire du mal des autres jeux mais ils sont davantage basés sur la violence et les combats. Ragnarok se veut plus comme l'occasion de créer des personnages différents et des relations entre eux. De plus, nous avons mis en avant l'esthétisme en créant un monde que je qualifierais de plus doux et plus joli. Il est donc plus facile de se faire des amis à travers ce jeu.

jeuxvideo.com > Pourquoi avoir choisi la mythologie nordique comme base d'inspiration ? C'est un choix un peu surprenant pour des créateurs asiatiques, non ?

Lee Myoung-Jin : J'ai toujours été très intéressé par les mythes, aussi bien coréens que gréco-romains. Par ce biais, j'en suis venu aux mythologies nordiques que j'ai rapidement trouvées très intéressantes. Je me suis donc mis à faire des recherches et des études et, fort de cette culture, je voulais créer une bande dessinée dans laquelle je pourrais implanter des dieux et des événements reprenant ces personnages et ces mythes. Et cette BD a inspiré le MMORPG.

jeuxvideo.com > Le public européen est réputé pour apprécier davantage le PvP (NdR : le joueur contre joueur) que le public asiatique. Déjà, êtes-vous d'accord avec cette constatation ?

Lee Myoung-Jin : Je suis au courant de cet état de fait mais, moi-même, j'adore affronter d'autres joueurs. Dans Ragnarok, il y a une partie importante de PvP à laquelle on peut participer dès qu'on a rejoint une guilde. Mais si les joueurs européens préfèrent vraiment ce type de jeux, il serait envisageable d'en augmenter la part dans la version européenne du titre. En tout cas, c'est prévu pour Ragnarok 2.

jeuxvideo.com > Nous en reparlerons. Le jeu a déjà cinq ans au moment de son lancement en Europe. Est-il encore viable techniquement ?

Lee Myoung-Jin : Le visuel peut éventuellement paraître daté mais je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il est vieillot. De plus, au niveau technologique, Ragnarok me semble très actuel. Il en va de même pour les mécanismes de jeu qui créent des communautés. Je pense que cet aspect précis constitue la principale force du jeu.

jeuxvideo.com > Le jeu tel qu'il va sortir en France est-il le même que lors du lancement coréen ou a-t-il beaucoup progressé techniquement en cinq ans ?

Sang Hil Hong : Effectivement, on peut trouver que le lancement du jeu en France cinq ans après sa création est un peu tardif mais, justement, il marche depuis tout ce temps en Corée ainsi que dans d'autres pays. Quant à l'évolution technique, elle n'apparaît pas forcément de manière flagrante mais il y en a bien eu, évidemment. A notre niveau, durant cinq ans, nous avons vraiment évolué au niveau de la production et de l'adaptation de notre jeu à d'autres pays ce qui peut constituer un avantage énorme au moment de notre arrivée en France.

jeuxvideo.com > En ce qui concerne ce lancement en Europe, c'est une démarche que vous avez faite ou des Européens vous ont-ils sollicité ?

Sang Hil Hong : Je préférerais que vous posiez cette question à l'un des membres de Gravity Europe. Il ne m'appartient pas d'y répondre (NdR : renseignement pris auprès de David Azria de chez Gravity Europe, c'est Gravity Corée qui s'est mis en place pour ouvrir le jeu aux Européens.).

jeuxvideo.com > Le fait que le jeu soit très inspiré par le manga dont il reprend le style graphique, c'est ça le secret pour lui offrir une certaine forme de pérennité et lui éviter d'être rapidement daté ?

Lee Myoung-Jin : Effectivement, ça pourrait être une réponse.

jeuxvideo.com > Quel est le modèle économique du jeu en Corée ? Quel est le montant des abonnements ?

Sang Hil Hong : Cela dépend. Il faut savoir qu'en Corée on peut s'abonner au mois pour jouer chez soi ou à l'heure quand on se trouve dans les cybercafés qui proposent le jeu. Il y a énormément de cas de figure.

jeuxvideo.com > Prenons le cas le plus simple. Combien coûte l'abonnement pour un mois en Corée pour jouer à partir de son ordinateur personnel ?

Sang Hil Hong : 22 000 won ce qui correspond à environ 18 euros.

jeuxvideo.com > Que pouvez-vous d'ores et déjà nous dire sur Ragnarok 2 ?

Lee Myoung-Jin : Il est pratiquement prêt à être lancé et, techniquement, il se base bien évidemment beaucoup sur le premier Ragnarok. Au niveau de la musique, nous avons recruté un compositeur qui a travaillé sur Ghost in the Shell et Cowboy Bebop. Dans le premier Ragnarok, on ne pouvait jouer que des humains mais dans Ragnarok Online 2, on pourra choisir de créer un personnage parmi trois races.

jeuxvideo.com > Merci messieurs. (Et un remerciement tout particulier à notre interprète, Cori Sjim, sans laquelle cette interview n'aurait tout simplement pas eu lieu.)

• Site officiel de Ragnarok Online