C'est au cours d'une conférence que le papa de Final Fantasy s'est étendu sur Blue Dragon, premier RPG de sa jeune société, en n'omettant pas de préciser que le graphisme kawai de son bébé n'était nullement synonyme d'histoire mielleuse, mièvre, voire rose bonbon. Hironobu l'a dit et redit : Blue Dragon sera un RPG recelant une part d'ombre avec des personnages qui se battront, évolueront, souffriront. Le maître en a d'ailleurs profité pour préciser que les deux trailers disponibles dès le 27 septembre sur le Xbox Live tourneraient autour de cet aspect du synopsis.
Si on laisse l'histoire de côté (qui aura le temps d'être dévoilée petit à petit d'ici la sortie du jeu au Japon en décembre prochain), avouons que le travail artistique a déjà de quoi rendre tout fan d'anime ou de jeux de rôle complètement gaga. Certes, le trait de Toriyama semble à jamais figé dans un seul et unique style mais en parallèle, il n'a pas son pareil pour apporter de la chaleur et beaucoup de vie à un monde de pixels. La bouille ronde des héros fait sourire, les méchants nous surplombent de tous leurs faciès démoniaques et si on pense parfois à Chrono Trigger ou Chrono Cross en jouant au jeu, il n'en reste pas moins que Blue Dragon possède une véritable identité. Ceci vient en grande partie que chacun des personnages (9 étant jouables sur l'ensemble de l'aventure) possède une ombre monstrueuse, et spécifique, qui se battra à votre place durant les combats. En fait, si les batailles (au tour par tour avec possibilité de les éviter), qui peuvent inclure 5 combattants maximum, sont assez classiques dans leur déroulement, les animations sont parfois surprenantes, vos ombres n'étant finalement que l'extension de votre personnage. De fait, voir ces corps vaporeux se matérialiser en certaines occasions pour effectuer des attaques spéciales reste un grand moment.
On retiendra aussi des musiques très dynamiques dont un morceau du groupe Deep Purple utilisé durant les affrontements contre les boss ou un thème de victoire qui ressemble à s'y méprendre à celui des Final Fantasy. On est donc impatient de retrouver tous ces personnages attachants (Shu, Kluke, Marumaro, Zola, Juo) qui devraient nous offrir une aventure s'étalant sur 40 à 60 heures. A ce titre, on espère avoir droit à plusieurs petits mini-jeux dans la veine de celui présenté qui nous mettait aux commandes d'une tourelle de vaisseau, en vue subjective, pour éliminer un adversaire gravitant autour de nous. Bien que l'originalité ne soit pas le maître mot de cette production, le système proposera tout de même de faire évoluer son dragon en le faisant gagner de nouvelles techniques (liées aux jobs du héros) ou de créer de nouvelles combos en combinant les attaques physiques ou magiques. Au final, après un Enchanted Arms relativement convaincant, ce nouvel RPG aura la lourde tache de faire souffler un vent de fraîcheur sur la 360. Tache difficile mais Sakaguchi en a vu d'autres.
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