La période servant de cadre à ce Medieval 2 : Total War s'étend de 1080 à 1530. Donc, sur la fin, on aura établi l'existence d'un nouveau monde de l'autre côté de l'océan Atlantique et, bien que le jeu se déroule en grande partie sur le Vieux Continent, cette terre qu'on appellera un jour le continent américain sera l'objet de toutes les convoitises de la part des factions en présence. Très précisément, Medieval 2 : TW regroupera 21 factions, parmi lesquelles des aztèques. 17 d'entre elles seront jouables et vous permettront de conquérir ou d'annexer 45 régions.
La grosse progression proposée par ce volet concernera un pan primordial de votre boulot de souverain : la diplomatie. Dans les opus précédents, on émettait des demandes ou des exigences à tel ou tel pays et on attendait d'avoir une réponse, qu'elle soit affirmative ou négative. Les développeurs ont voulu apporter une meilleure visibilité à ce système basique. Désormais, on pourra mieux définir les besoins et les capacités d'un pays avant de lui faire une proposition. Déjà, le jeu vous présentera son avis sur chacune de vos offres, en les définissant comme "généreuses", "exigeantes" ou "équilibrées". Quel intérêt en effet de demander une rançon pour éviter une guerre à une nation dont les caisses sont vides ? De même, les réponses seront plus nuancées que le simple oui ou non des opus précédents. Ces dernières seront circonstanciées et on pourra mieux comprendre où on aura fait une erreur en cas de refus voire définir le point sur lequel on s'est montré trop sympa en cas d'acceptation rapide. Et la manière dont vous aurez mené toutes ces tractations aura bien entendu des répercussions sur vos relations avec vos interlocuteurs et leurs alliés. Si vous ne changez pas votre offre alors qu'on vous adresse un refus pour la cinquième fois, vous pourriez bien exaspérer quelqu'un. L'art de la négociation s'étoffe donc.
Celui des relations humaines aussi. Il devient même le creuset d'une diplomatie réussie. Imaginons que vous parveniez par exemple à faire rentrer l'un de vos prêtres dans le collège des cardinaux désignés par le Pape. Qui sait ? Dès que le souverain pontif actuel sera rappelé auprès de son patron, il se pourrait que le nouvel élu ne soit autre que votre petit protégé. Et dans ce cas, toutes vos demandes de croisades qui doivent obligatoirement être menées au nom de l'église auront de grandes chances d'aboutir... D'ailleurs, histoire d'accélérer les choses et si pour vous la damnation n'est qu'un mot dans le dictionnaire pas très éloigné de "dalmatien", vous pourrez accélérer le processus de promotion interne en envoyant un assassin au Vatican. Et ne croyez pas qu'en bons occidentaux, les développeurs nous l'aient joué "rétréci du champ de vision" en ce qui concerne les religions et les différents courants de foi. Comme à l'époque se côtoieront avec plus ou moins de bonheur les chrétiens, les orthodoxes, les musulmans, les païens et les hérétiques. La gestion de l'hérésie mérite qu'on s'y attarde un instant... Les hérétiques diminueront l'influence de la foi dans les régions que vous contrôlerez. Ce sera donc à vos prêtres de faire remettre de l'ordre en arrêtant l'hérétique. Mais il pourra arriver qu'un prêtre lui-même devienne hérétique. A cette époque, c'était un qualificatif qu'on dégainait quand même très rapidement... Dans ce cas, ce prêtre sera contrôlé par l'intelligence artificielle et vous perdrez totalement toute influence religieuse sur la région où il se trouve. Cela aura forcément des conséquences néfastes dans vos relations avec l'église dont vous vous réclamez.
Autre amélioration de Medieval 2 : Total War par rapport au volet précédent : le graphisme, bien sûr. D'emblée, les textures sont annoncées comme doublées ce qui se ressent effectivement dès qu'on voit la carte servant à la phase diplomatique du jeu. Il y a une idée de matière qui la fait moins ressembler à un plateau de jeu comme c'était souvent le cas jusqu'à présent. Dans les phases en temps réel, il est clair que les améliorations sont elles aussi de la partie et ce, malgré un bug graphique qui, lors de la présentation, étirait à l'infini les oriflammes à travers tout le décor. Ceci étant dit, on se réjouira, entre autres, de l'augmentation de la densité et de la variété de la végétation et aussi des mouvements des soldats qui semblent de plus en plus bouger à un niveau individuel. L'un coupe pendant que son voisin perce et les deux ne font pas forcément face à la même direction. De près, c'est bluffant.
Puisqu'on parle des inévitables batailles, sachez enfin que la gestion du terrain sera elle aussi mieux prise en compte au niveau tactique. Les collines n'auront plus une élévation régulière. Il faudra donc se montrer observateur et utiliser ces irrégularités à son avantage. Par exemple, il vaudra mieux dans l'idéal placer ses archers au sommet d'une colline dont le flanc le plus abrupt se trouvera entre vos hommes et l'ennemi. Ainsi, non seulement vous offrirez une meilleure portée aux arcs de vos soldats mais vous ralentirez la progression des forces adverses. Ce ne sera pas du luxe car les développeurs ont injecté une dose de conscience du terrain supplémentaire à l'intelligence artificielle et celle-ci sait parfaitement guider les soldats ennemis pour éviter les coups trop brutaux, profiter des protections naturelles comme les forêts et même vous prendre à revers dès que possible. La sortie de Medieval 2 : Total Wars est prévue pour mi-novembre 2006.
- Site officiel de Medieval 2 : Total War