On connaissait Relic pour des jeux de stratégie généralement bien notés et ayant comme toile de fond des futurs plus ou moins incertains : Homeworld et Warhammer 40 000. Avec The Outfit, cette équipe de développement explore un nouveau genre : l'action pure mais, les vieilles habitudes ont la peau dure, saupoudrée d'un soupçon de gestion d'unités. Et, sans doute pour que le dépaysement soit complet, ce n'est pas vers l'avenir que se tourne le scénario de leur dernier né mais vers le passé, plus précisément la Seconde Guerre mondiale.
A la tête d'un commando, vous serez lancé à la poursuite d'un général allemand qui, bien que la défaite de son camp paraisse inévitable, persiste à prendre très au sérieux le côté "millénaire" du IIIème Reich. Précision importante, la manière de décrire les nazis au sein des cinématiques oscille entre la caricature à la "Aventuriers de l'arche perdue" voire un épisode de "Papa Schultz" et le personnage impitoyable que joue Ralph Fiennes dans "La Liste de Schindler". Bref, on ne sait pas trop s'il faut rire ou s'indigner quand, après un discours rendu hilarant à cause d'un accent germanique à couper au couteau, le général portant le monocle abat froidement l'un de ses subalternes qui voulait lui faire entendre raison. Son forfait accompli, il repart bras dessus, bras dessous, avec son aide de camp, une gretchen apprêtée comme un Stüka volé et toute de cuir noir vêtue... mais trois tailles en dessous, bien entendu. On dit "second degré" ? Alors d'accord...
Le jeu à proprement parler consiste à devenir maître d'une carte en s'emparant des endroits stratégiques qui jalonnent votre parcours. Oui, cela fait penser au principe de Battlefield. L'avatar du joueur est à choisir parmi trois G.I. d'élite : J.D. Tyler, Jimmy Deuce et Tommy Mac. Chacun d'entre eux est armé d'une manière bien spécifique qui influencera votre stratégie. Ils manient dans l'ordre : un fusil de sniper, un lance-roquettes et un lance-flammes en plus des inévitables pistolets-mitraillleurs et autres pistolets automatiques qui deviennent indispensables dès qu'on manque de munitions pour l'arme de prédilection du personnage. Il est à noter que lorsque votre G.I. tombera au combat, le jeu vous proposera de le faire revenir ou de lui préférer l'un de ses deux collègues. Signalons aussi que la très grande majorité des éléments présents à l'écran pourront être détruits, information essentielle quand il s'agira d'aller débusquer un peloton ennemi stratégiquement replié derrière un bâtiment.
Mais votre travail ne se limitera pas à dessouder tout ce qui bouge sans remords. Afin d'accélerer les choses, de tenir une position ou de remplumer les rangs de la petite troupe qui accompagne votre héros, vous pourrez vous faire livrer de manière quasi immédiate divers renforts en matériel et en hommes. Un camion de transport pratique mais peu armé, une jeep équipée d'une mitrailleuse pour contourner un barrage ennemi, un tank pour les plus fortunés ou encore une pièce d'artillerie essentielle pour renforcer un point-étape dont vous venez de vous emparer. Tout cela est mis à votre disposition et offre au jeu un aspect stratégique qui, il faut le souligner, possède au moins l'avantage de ne pas ralentir l'action. En effet, l'interface a été mûrement réfléchie afin qu'il suffise de pousser deux boutons pour passer commande. Il faudra tout de même faire un peu attention à ne pas attendre bêtement l'arrivée de votre nouveau joujou car les développeurs ont voulu jouer ici la carte de la réalité. Si votre personnage prend une caisse sur la tête, c'est la mort.
La stratégie pure et dure remontre le bout de son nez dès qu'on accomplit certains exploits qui ne sont pas essentiels à la victoire mais qui peuvent vous faciliter la tâche. Par exemple, s'emparer d'un atelier mécanique vous permettra de disposer de tanks et si vous mettez la main sur un relais-radio, vous pourrez commander un bombardement afin de vous débarrasser de vos ennemis sans même vous décoiffer. Les armes de vos héros pourront elles aussi étre améliorées (puissance et cadence de tir, contenance en munitions, portée) si vous réussissez des missions secondaires selon certaines conditions.
Côté multijoueur, The Outfit pourra accueillir jusqu'à 8 joueurs sur le Xbox Live. Au programme, on trouve entre autres un mode coopératif qui permettra à 2 joueurs de s'amuser sur les 12 missions de la campagne solo ou un mode "Victoire Stratégique", où le perdant sera le premier à ne plus posséder aucun des points qui lui étaient alloués au départ parce qu'il aura perdu trop de terrain par rapport à son adversaire.
Et pour les accros à l'anecdote, signalons enfin que dans la version originale, les personnages de Tommy Mac et Deuce Williams sont respectivement doublés par Ron Perlman, acteur principal du film Hellboy, et Robert Patrick, le T-1000 de Terminator 2.
Sortie prévue courant mars 2006 sur Xbox 360.
- Site officiel de The Outfit
- Interview de Matthew Berger, designer sur The Outfit