Voici un des shoot'em up les plus anciens de l'histoire. R-Type, c'est une longue série de hits qui a commencé sur bornes d'arcade en 1987. C'est en tout une vingtaine de jeux différents qui ont été créés par la suite, principalement sur arcade donc, mais s'il en est un qui m'a vraiment marqué, c'est bien Super R-Type sur Super Nintendo. Apparu en 1992 en Europe, ce jeu a une place particulière dans le coeur des fans de shoot'em up. C'était déjà l'époque des jeux bien difficiles et, lorsqu'on sait que les bons shoot'em up sont d'une difficulté naturelle atroce, R-Type final était quasiment infinissable pour le commun des mortels, notamment en mode "pro", à moins d'y vouer sa vie et de se couper du monde pendant un laps de temps assez important. Ce fameux mode "pro", très peu de monde l'a fini, d'ailleurs très peu de personnes connaissent son existence car pour y accéder, on devait déjà terminer le jeu en mode "hard", chose plus que compliquée. Mis à part le fait d'accéder au rang de demi-dieu, terminer le mode "pro" vous donnait droit à une fin spéciale, celle où l'on voit le retour du héros à sa base. Tout ceci est pour vous donner une idée du niveau de difficulté du jeu de Irem, que l'on pourrait qualifier de "gradiussienne" (Gradius, autre shoot'em up historique). Inutile de vous dire qu'il fallait avoir les nerfs bien accrochés, et faire preuve d'un calme olympien pour ne pas craquer et casser tout ce qui était autour de vous au moment où, à la fin du niveau, le boss vous réduisait en poussière. Vous allez me dire que ce n'est pas très grave, on reprend au dernier point de contrôle et basta. Et bien non, car des points de contrôle, il n'y en avait tout simplement pas, comme dans de nombreux shoot'em up. On devait donc recommencer entièrement le niveau que l'on avait déjà eu du mal à terminer. Est-ce nécessaire de vous dire qu'il n'y avait pas non plus de sauvegarde et que, une fois votre console éteinte, toute la progression était effacée et qu'il fallait tout recommencer depuis le début. Témérité et entêtement étaient obligatoires si on comptait voir le bout du titre.
R-Type, ce n'est pas qu'un arrachement de cheveux, c'est aussi des musiques formidables, des boss d'une diversité incroyable et surtout une jouabilité inégalable. Le principe était on ne peut plus simple puisqu'il fallait tirer sur tout ce qui bouge (et même sur ce qui ne bouge pas d'ailleurs) pour éliminer un maximum de dangers et récupérer des power-ups pour être le plus efficace possible. Le premier de ces power-ups était la "force", droit de combat que l'on pouvait attacher à l'avant ou à l'arrière du vaisseau, qui servait à la fois de protection de part son indestructibilité et de deuxième source de shoot puisqu'elle tirait sans arrêt à partir du moment où on la décrochait du vaisseau. D'autres items étaient disponibles à commencer par les accélérations de vitesse, bien utiles lorsque l'écran était surchargé d'ennemis. On retient aussi la capsule protectrice qui vous donnait une chance supplémentaire, une sorte de deuxième vie et qui s'effaçait à partir du moment où l'on vous touchait une fois. Ensuite, les améliorations de tirs étaient nombreuses, et si l'on restait longtemps sans mourir, on pouvait obtenir un arsenal considérable qui tirait dans tous les sens, ce qui était particulièrement jouissif. Il était aussi possible d'augmenter la puissance de destruction du laser en maintenant le bouton de tir enfoncé jusqu'au remplissement total de la jauge, qui, par un son, vous avertissait du moment propice pour tout lâcher afin d'envoyer un tir dévastateur. Doté de très beaux graphismes pour l'époque, le titre souffrait en revanche d'énormes (le mot est faible) ralentissements, la Super Nintendo étant incapable d'afficher correctement la totalité des éléments présents à l'écran. En résumé, Super R-Type est un jeu d'exception, même s'il n'était pas novateur, prenant la majorité de ses niveaux dans R-Type premier et deuxième du nom. Il restera un titre de légende dont bien des joueurs se sont malheureusement détournés à cause de sa trop grande difficulté.
