
Une simple news est presque trop courte pour passer en revue toutes les galères que traverse actuellement la firme d’Elon Musk. Dans cette période très mouvementée de son histoire, il est temps de faire le point sur la crise qui secoue Tesla.

Des actualités compliquées pour Tesla presque tous les jours
Nous écrivons ces lignes le 21 mars 2025 au matin. En tant que journalistes tech, cela fait plusieurs semaines que nous voyons passer de sombres actus autour de Tesla presque quotidiennement.
L'information la plus récente à date, c'est sûrement le rappel de la quasi-intégralité des Cybertrucks du marché. En tout, ce ne sont pas moins de 46 000 véhicules de retour dans les usines de Musk à cause d’un panneau extérieur susceptible de “se délaminer et se détacher du véhicule”. En clair, une des pièces du Cybertruck est trop fragile et elle augmente significativement les risques d’accident.
On peut aussi parler de la très récente vidéo du YouTuber Mark Rober, qui a assez bien montré les limites de l’autopilot Tesla en crashant une voiture dans un mur. Déjà environ 17 millions de vues en 5 jours : c'est un immense bad buzz pour le constructeur américain.
Vous l'avez compris, ces deux news ne sont pas des cas isolées. Il en pleut. Tant est si bien que, ce qui revient le plus souvent dans la presse, ce n'est même plus l'actualité de la marque, mais la chute du cours de l’action Tesla. Depuis le début de l’année 2025 la valeur de Tesla a chuté d’environ 40%. Si l'on remonte jusqu’au 17 décembre 2024, Tesla a même perdu plus de la moitié de sa valeur en bourse en 3 mois à peine.
La situation est tellement compliquée que Donald Trump en personne a tourné une vidéo devant la Maison Blanche dans le seul but de promouvoir la marque de son ami Musk. Le lobbying du Président des États-Unis n’y change rien : c’est la crise.
Pourquoi Tesla se retrouve dans la galère ?
Cette crise possède plusieurs facteurs explicatifs. D’abord, n’oublions pas que les voitures électriques sont à la mode et que Tesla subit une pression de plus en plus fort de la part de la concurrence. Les constructeurs chinois comme BYD font beaucoup parler d’eux avec des modèles au rapport qualité prix très fort.
Après le facteur bêtement économique, vient le facteur politique. Parce que oui, il ne faut pas oublier que la marque Tesla est extrêmement liée à la figure sulfureuse d’Elon Musk. C’est en partie grâce à l’image de l’homme le plus riche du monde que Tesla a explosé. Il est donc assez logique que la chute de Tesla soit elle aussi liée à Musk.
Depuis que ce dernier enchaîne les prises de positions polémiques, les ventes des véhicules Tesla s’effondrent un peu partout et surtout en Europe, où elles ont chuté d’environ 45%. Prenons un exemple encore un peu plus précis. En Allemagne, marché très important pour Tesla, une récente enquête a montré que 94% de la population déclare ne plus vouloir des véhicules de Musk. C’est énorme.
En ce moment, l’image de marque de Tesla est tellement catastrophique que des usines et concessionnaires sont vandalisés partout dans le monde. Nous avons même des exemples de ce phénomène en France, à Toulouse ou à Saint-Ouen. Les propriétaite de Tesla qui avaient acheté leurs voitures avant les prises de position de Musk agissent eux aussi en camouflant la marque du véhicule ou en posant des stickers par exemple.
Ainsi, d’après ABC News, même les membres du conseil d’administration de Tesla sont en train de quitter le navire. En tout, ces derniers ont vendu pour plus de 100 millions de dollars d’action depuis le mois de février 2025. Le propre frère d’Elon Musk, Kimbal Musk, a liquidé 75 000 actions Tesla au mois de février. Au passage, il a empoché environ 27 millions de dollars.
La situation se tend. Ross Gerber, investisseur historique de Tesla a déclaré lors d’une interview pour Sky News qu’Elon Musk devrait quitter son poste de PDG. De son côté, le milliardaire agit comme le petit chien du meme "This is fine”. Pour lui, tout ceci n’est qu’une passe qui finira par se calmer. On verra bien.
